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L’industrie aérospatiale française au diapason d’Airbus

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Pierre Sparaco

Le chiffre d’affaires de l’industrie aéronautique et spatiale française a encore progressé de 9% en 2013. Le secteur continue à recruter. Seule ombre au tableau, la faiblesse de secteur militaire qui ne représente que 20% de l’activité dont le moteur demeure plus que jamais Airbus.


C’est l’exception qui confirme la règle : malgré une conjoncture maussade, un chômage en hausse constante et des déficits budgétaires inquiétants, l’industrie aérospatiale française se porte remarquablement bien. Elle occupe 177.000 personnes, en a engagé 13.000 l’année dernière et réalise un chiffre d’affaires annuel de plus de 48 milliards d’euros, en hausse de
9 % en 2013.

Une seule difficulté jette une ombre sur le tableau, le secteur civil représente les huit dixièmes des activités, lesquelles dépendent de l’exportation à 80 %. Et, en regardant les statistiques de plus près, on constate que la participation française aux différents programmes Airbus constitue le véritable moteur de l’ensemble, les autres entreprises, quels que soient leurs succès, étant toutes proportions gardées trop modestes pour peser significativement sur les statistiques. Une remarque qui s’applique, par exemple, aux bimoteurs régionaux d’ATR, aux avions d’affaires de Dassault ou encore aux monoturbopropulseurs de voyage TBM de Daher-Socata.

A l’opposé, le secteur militaire continue de marquer le pas, malgré quelques succès solides comme ceux des missiles de MBDA, et cela en l’absence de ventes à l’exportation d’avions de combat Rafale. Des marchés lui ont échappé récemment (le Brésil), d’autres tardent à se concrétiser (l’Inde). Or, explique Marwan Lahoud, président du GIFAS, dans un rapport annuel, il s’agit de préserver le caractère « dual » de l’industrie : « il n’y a pas d’industrie aéronautique civile nulle part dans le monde, il n’y a que des industries aéronautiques duales (…) c’est une industrie qui participe à la Défense nationale, qui participe à la posture de sécurité de notre pays ».

Pudiquement, Marwan Lahoud n’évoque pas directement les contraintes budgétaires considérables qui pèsent sur la Défense française, « notre ancrage national, notre carte d’identité ». Mais il rend hommage à « l’implication sans faille du ministre de tutelle Jean-Yves Le Drian », dont chacun peut constater les efforts au quotidien pour éviter de nouvelles difficultés. Par ailleurs, le secteur spatial se maintient, à l’approche d’échéances délicates illustrées par la prochaine réunion ministérielle européenne qui aura lieu à Luxembourg en décembre.

Le secteur aérospatial, au sens large, s’est peu à peu réorganisé, comme en témoigne sa nouvelle appellation, « industrie française aéronautique, spatiale, de Défense et de sécurité », une rationalisation qui contribue à expliquer des statistiques plus importantes que dans le passé. Le GIFAS compte aujourd’hui 332 membres, une centaine de plus qu’il y a 10 ans, dix nouveaux candidats se présentent. Très exactement 157 équipementiers et 143 PME forment ce qu’il est convenu ce tissu industriel en même temps que la « supply chain ».

Cette dernière retient tout particulièrement l’attention. En effet, elle seule, un ensemble complexe et diversifié, peut permettre aux maîtres d’œuvre de s’adapter aux exigences du marché. Il faut entendre par là que lui seul peut, par exemple, permettre à Airbus d’accroître la cadence de production de l’A320, au moment-même où l’A350 devient une réalité industrielle, pour répondre à la demande soutenue des compagnies aériennes. Toute difficulté de la supply chain reviendrait à gripper la machine et mettrait l’édifice tout entier en grand danger.

Pierre Bourlot, délégué général du GIFAS, note pour sa part que la supply chain aéronautique française, qui s’étend au-delà des limites du groupement professionnel, compte non moins de 400 PME. Elle bénéficie d’outils et de processus particuliers, à travers un programme dit de performances industrielles qui porte notamment sur la filière thermoplastique ou encore la continuité numérique.

Le rendez-vous est d’ores et déjà pris pour le 51e salon international de l’aéronautique et de l’espace qui se tiendra au Bourget du 15 au 21 juin, « le rendez-vous sur terre des professionnels du ciel ».

Pierre Sparaco

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Pierre Sparaco

View Comments

  • L'industrie aérospatiale française au diapason d'Airbus
    Je rejoins complètement le commentaire de Sylvain : il faut regarder la réalité en face, Airbus n'embauche plus depuis 1 an, et la politique du groupe est maintenant dirigée par l'objectif de 10% de rentabilité défendu par M Enders.

  • L'industrie aérospatiale française au diapason d'Airbus
    "Le secteur continue à recruter."

    Derrière cette belle image se cache une réalité bien plus contrastée dont aucun média, généraliste ou spécialisé, ne parle.

    Il se trouve qu'Airbus Group, avec le changement de son actionnariat décidé en début d'année, n'est plus une entreprise industrielle, mais une entreprise financière dont l'unique but est de dégager des bénéfices pour verser des dividendes à ses actionnaires.

    La première conséquence de ceci est l'absence de nouveau programme de développement d'avion, qui menace directement et à court terme jusqu'à 5 000 emplois dans la sous-traitance en ingénierie aéronautique, rien qu'en région Midi-Pyrénées. La situation est la même dans le spatial où Airbus Defense and Space, malgré d'importantes commandes, maintient un plan de réduction d'effectifs touchant des centaines de salariés à Toulouse.

    Oui, le secteur aéronautique et spatial recrute dans la production, mais en parallèle il licencie dans l'ingénierie. Et avec les emplois, ce sont les savoir-faire qui disparaissent.
    Alors dès aujourd'hui, la question se pose : Quel est l'avenir à long terme du secteur aéronautique et spatial français et européen ? Comment Airbus pourra-t-il développer dans 10 ans le successeur de l'A320 s'il supprime aujourd'hui des milliers d'emplois dans l'ingénierie et perd du même coup les savoir-faire qui vont avec ?

    A quand une enquête journalistique digne de ce nom sur ce sujet ? Ça changerait un peu de l'admiration pour Airbus, généralisée et dépourvue de tout sens critique, que l'on constate aujourd'hui dans les médias.

    Sylvain, cadre dans l'ingénierie aéronautique à Toulouse

  • L'industrie aérospatiale française au diapason d'Airbus
    Pudiquement, Marwan Lahoud n’évoque pas directement les contraintes budgétaires considérables qui pèsent sur la Défense française,
    *
    industrie aero de la défense francaise est dans le""" rouge "" comme le pays ,
    * a l image du RAFFALE qui n a été vendu a aucun pays !!

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