L’idée est d’utiliser les signaux de télévision numérique (TNT) pour éviter d’émettre et donc pour repérer sans être détecté. Cette première prometteuse, confirme la position de l’Onera et de la France en pointe de la recherche mondiale sur les radars passifs aéroportés.
Le premier vol d’un radar passif utilisant des signaux de télévision numérique (la TNT) a eu lieu, le 16 octobre dernier, sur la Base Aérienne 701 de Salon-de-Provence. Cette expérimentation fait suite aux premiers essais prometteurs au sol du système complet et qui se sont déroulés au printemps 2015, à l’initiative de l’ONERA et de l’Ecole de l’Air. Ce vol concluant constitue une avancée significative en matière de détection radar militaire.
Le manque de discrétion est en effet le point faible des radars. En émettant, ils deviennent vulnérables parce que facilement repérables. Ainsi lors des opérations au Vietnam et en ex-Yougoslavie, les militaires américains commençaient par établir une carte des radars de la zone d’opérations (on appelle cela l’ordre de bataille électronique) avant de les traiter avec des missiles antiradar AGM 88 Harm, Standard et Shrike. Après quoi les appareils de combat de l’OTAN bénéficiaient d’une supériorité aérienne incontestée.
La parade est bien connue à travers le monde, mais rares sont les pays capables de la démontrer. Elle consiste à créer une barrière électromagnétique virtuelle en utilisant les émissions électromagnétiques déjà présentes dans l’environnement pour détecter d’éventuelles menaces aériennes, furtives ou conventionnelles, sans avoir à émettre.
Il s’agit en effet d’exploiter les échos créés par des émetteurs civils tels que ceux de la télévision numérique terrestre (TNT) pour détecter sans craindre d’être repéré. Le bénéfice de cette solution est immense, encore faut-il réussir à la mettre en œuvre.
Depuis 2013, l’École de l’air et l’ONERA mènent des travaux de recherche de détection par radar passif aéroporté. Ce projet réunit le Centre de recherche de l’armée de l’air (CReA), l’ONERA, et le laboratoire SONDRA – alliance entre l’ONERA, l’école Centrale-Supélec, l’université nationale de Singapour et le DSO, laboratoire de R&D de la défense de Singapour.
L’avion expérimental utilisé pour ces essais est le motoplaneur Busard de l’ONERA. Ce dernier a embarqué le système complet de réception spécialement développé pour le projet, afin notamment de pouvoir s’intégrer dans le POD de l’appareil. Ce premier vol, d’une durée de 2 heures, s’est déroulé dans la zone Salon-de-Provence – Orange – Aix-en-Provence afin de profiter des émetteurs de TNT de Marseille Grande Etoile et du Mont Ventoux. Ces essais ont permis de valider la partie électronique du système.
Une étape importante du projet vient ainsi d’être franchie. L’intégrité des données a été validée et leur exploitation par l’équipe du projet est en cours afin de poursuivre le développement des traitements adaptés à l’environnement aéroporté. Ce type de radars passifs existe déjà depuis plusieurs années en Europe, mais jusque là ils s’agissait de systèmes embarqués dans des camionnettes civiles très discrètes.
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L’ONERA et l’École de l’air réussissent le premier vol d’un radar passif aéroporté
Si je salue la prouesse technologique, je m'interroge sur la pertinence de ce genre de radars :
- dans les zones désertiques
- sachant que les radars aéroportés, qui sont le maillon faible des chasseurs, n'auront pas droit à ces technologies
L’ONERA et l’École de l’air réussissent le premier vol d’un radar passif aéroporté
Bonjour,
Le "motoplaneur Busard" est en fait un Stemme S10 de fabrication allemande.
Bonne journée,
L’ONERA et l’École de l’air réussissent le premier vol d’un radar passif aéroporté
Bien sùr c'est un Stemme, les Français n'ont jamais conçu de biplaces motorisés côte-côte de ce genre. Les Italiens, oui: le Calif de Caproni, motorisé par des réacteurs si ma mémoire est bonne. 50 de finesse également. Ces appareils nécessitent de très longues pistes en dur pour décoller. A Fayence c'est infaisable.