En 2020, Dassault aviation accuse une baisse de 25% de son chiffre d’affaires (5,5 Md€). L’activité a été soutenue par le programme Rafale. Au final, l’avionneur français affiche un bénéfice de 396 M€ (-51%), une marge nette de 7,2% (-3,9 points) et intensifie ses efforts en R&D en vue des débuts opérationnels du Falcon 6X en 2022 et du lancement d’un nouvel avion d’affaires.
Les rôles sont inversés. Avant que le Rafale décroche ses premiers contrats export, Dassault aviation pouvait compter sur les Falcon. Depuis quelques années, avec une crise que l’aviation d’affaires ne parvient pas à surmonter au niveau mondial, les Falcon se vendent beaucoup plus difficilement. En revanche, le Rafale qui a fait ses preuves, intéresse de plus en plus de nations. Début 2021, la Grèce est devenue le quatrième client export du programme Rafale.
Bien que le chiffre d’affaires 2020 du groupe aéronautique français soit en repli d’un peu plus de 25% (5,489 milliards d’euros en 2020 contre 7,341 millions d’euros en 2019), Dassault Aviation affiche un résultat net ajusté positif de 396 millions d’euros (-51% par rapport à 2019), soit une marge nette de 7,2% du chiffre d’affaires (contre 11,1% en 2019). « Pour Dassault Aviation, cette crise a permis de démontrer la pertinence de son modèle dual et de sa résilience. », commente Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation qui précise que grâce à l’arrivée des contrats Rafale, Dassault peut désormais se passer des aides mises en place par l’Etat pour aider les entreprises à faire face à la crise.En 2020, Dassault aviation a perçu 6 M€ d’aides de l’Etat au titre du chômage partiel, a versé 1 M€ dans le fonds d’investissement sur un engagement de 13 M€ et a reçu 8 M€ au titre du CORAC.
L’avionneur français a livré 13 Rafale Export en 2020 (Inde et Qatar) et poursuivi les prospections à l’export, dont l’une s’est conclue, en janvier 2021, par la vente à la Grèce de 18 Rafale (6 avions neufs, et 12 appareils récemment mis en service dans l’Armée de l’Air et de l’Espace française). À la suite de cette vente, la France a annoncé la commande de 12 Rafale supplémentaires pour remplacer ceux livrés à la Grèce. Dassault a également livré 34 Falcon malgré les restrictions de voyage, poursuivi le développement du Falcon 6X qui a réalisé son roll-out virtuel en décembre 2020 avec une entrée en service prévue fin 2022, et continué le développement du futur Falcon qui sera annoncé au 1er semestre 2021. Le renouvellement de la gamme Falcon a absorbé une grande partie des 538 M€ d’investissements autofinancés dans la recherche et le développement. C’est à peu près l’équivalent de l’effort réalisé en 2019. C’est aussi près de 10% du chiffres d’affaires.
| 2020 | 2019 | ||
Défense Export | 8,249 Md€ | 34 Rafale | 10,725 Md€ | 47 Rafale |
Défense France | 5,499 Md€ | 28 Rafale MCO Rafale MCO ATL2 Std. F4 Rafale | 4,74 Md€ | 28 Rafale |
Falcon | 2,147 Md€ | 34 Falcon | 2,333 Md€ | 53 Falcon |
Total | 15,895 Md€ |
| 17,798 Md€ |
|
Les prises de commandes 2020 s’élèvent à 3,463 Md€ contre 5,693 Md€ en 2019. Elles comprennent notamment le contrat de maintien en condition opérationnelle verticalisé des Atlantique 2 (OCEAN) pour la France et 15 Falcon dont le programme d’avions de surveillance et d’intervention maritime « Albatros » pour la marine française (7 commandés et 5 en option). En 2019, elles comprenaient principalement le contrat RAVEL et 40 Falcon.
Les livraisons de Rafale à la France reprendront comme prévu par la Loi de programmation militaire (LPM) qu’en 2022. Il reste 40 appareils à livrer sur les 180 commandés et le 12 annoncés en compensation des 12 d’occasion vendus à la Grèce. Une nouvelle commande française de Rafale est attendue en 2023 (Tranche 5) pour des livraisons à partir de 2027. D’ici là, d’autres contrats export devront être honorés.
Dassault Aviation a, comme précisé plus haut, poursuivi sa prospection internationale. Quatre pays potentiellement clients sont connus : d’une part, la Suisse et la Finlande qui ont lancé un appels d’offres, d’autre part l’Indonésie et la Croatie engagés dans des discussions bilatérales. « J’ai bon espoir que parmi ces quatre pays, nous ayons des résultats en 2021 », déclare Eric Trappier.
Gil Roy
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Le carnet de commandes ne tient que par la DÉFENSE FRANCE et une valeur unitaire FALCON élevée ( plus de 7et 8X dans les futurs livraisons)
Il est peu probable que l état puisse refaire en 2021 ce qu il a fait en 2020 avec du MCO et le std 4. Les contrats Grece et les 12 Rafale France de substitution seront comptabilisés cette année. Seul un rapide succès du 6X et un choix pertinent de créneau pour le futur Falcon peuvent éviter un déclin car les US et Eurofighter vont tout faire pour que du côté Rafale Dassault ne remporté aucun contrat sur les 4 cités. La mono culture Rafale ( source d économie selon l armée ) posera à mon sens un réel problème : a t on besoin d un biréacteur polyvalent pour assurer la police du ciel sur le territoire ? Vite un démonstrateur pour développer un monoreacteur basé sur un nouveau moteur qui pourra également servir à une évolution futur d un gros Rafale F6 sans attendre le SCAF trop problématique.