Selon le 3ème Observatoire des métiers de l’air et de l’espace IPSA-IPSOS, plus de la moitié des dirigeants des entreprises (57%) estiment aujourd’hui que la filière se porte bien malgré l’impact de la crise sanitaire. A l’heure d’une transition écologique accélérée par la pandémie, les besoins en recherche et développement devraient booster les embauches.
Pour cette troisième enquête IPSA-IPSOS (démarrée en 2017), 200 dirigeants d’entreprises de la filière aéronautique ont été interrogés fin 2021. Les deux-tiers d’entre eux (65%) sont très optimistes sur la sortie de crise et voient même leur entreprise croître en 2022. Ils ont confiance dans leurs capacités à embaucher (74%) et confirme leur résilience alors que les écoles d’ingénieurs sont en phase avec les attentes des recruteurs.
En 2019, les dirigeants étaient 94% à considérer que le secteur se portait bien alors qu’aujourd’hui ils sont 43% à penser que la filière aéronautique va mal. Mais le moral est de retour : l’enquête démontre en effet que dans un contexte marqué par la crise sanitaires et ses conséquences économiques, 65% des professionnels estiment que leur établissement sera en croissance en 2022.
En outre l’étude confirme que la capacité des dirigeants à rebondir, innover, recruter les bons profils ou encore exporter est intacte. 90% des entreprises interrogées considèrent que ces fondamentaux sont bons (dont 16% très bons) et ont surpassé la crise de 2020.
La recherche et développement reste le domaine où les besoins de recrutement seront les plus importants dans les années à venir (46%, + 10 pts en deux ans), suivie de la production, en forte progression également (39%, +15 pts), tout comme les bureaux d’études (33%, +8 pts), la qualité (22%, +5 pts) ou encore les fonctions support (18%, +4 pts).
Aux yeux des recruteurs, par ordre d’importance, les besoins concernent autant les ingénieurs (85%) que les techniciens supérieurs (88%) ou encore les opérateurs et mécaniciens (85%). Une tendance similaire à 2017 et 2019.
En revanche, l’enquête révèle que les métiers d’ingénieurs sont encore plus recherchés pour les années à venir dans la cybersécurité aéronautique (34% en hausse de 9 points par rapport à 2019), la qualité́ (33% en hausse de 9 points), ainsi que les ingénieurs intelligence artificielle aéronautique et sciences des données (32%, en hausse de 1 point). En bas du classement, les ingénieurs d’affaires (5%), en mécanique spatiale (4%) et en opérations aériennes (3%).
Comme avant la crise sanitaire, les dirigeants du secteur recherchent toujours en priorité des jeunes diplômés possédant des capacités d’adaptation élevées (81%) ainsi qu’une bonne aptitude à s’intégrer dans une équipe (60%). Les entreprises estiment d’ailleurs toujours en grande majorité (93%) que le cursus les écoles d’ingénieurs répondent bien à ces attentes.
En revanche, plus que jamais en 2022, près de la moitié des professionnels exigent un bon niveau académique (culture générale, maîtrise des compétences scientifiques et techniques acquises à l’école), ainsi qu’une connaissance du monde de l’entreprise (+10%), tout comme la capacité à apprendre et progresser. Là encore, pour plus de 90% des dirigeants (comme c’était déjà le cas en 2019), le niveau de satisfaction est élevé : les jeunes embauchés répondent à leurs attentes.
A noter toutefois que l’ouverture à l’international ne fait pas partie des attentes prioritaires des recruteurs (21%) même s’ils estiment à 92% que les jeunes talents embauchés sont déjà très compétents sur ce point.
À la question : « Selon vous la crise du Covid est-elle un accélérateur de la transformation des métiers du secteur de l’aéronautique et de l’espace ? » 58% des entreprises ont répondu « OUI ». Presque un dirigeant sur cinq (17%) pense même que c’est « tout à fait le cas. »
La prise en compte de la transition écologique fait l’unanimité dans cette transformation vers les métiers demain. C’est pourquoi les besoins en recrutements de jeunes ingénieurs augmentent dans le domaine de la recherche et développement et la production comme on l’a souligné plus haut.
Interrogés sur les évolutions technologiques qui seront les plus créatrices d’emploi dans les années à venir, les responsables d’entreprise placent en tête l’avion électrique à 46%. Les nouvelles mobilités (taxis d’Airbus, Uber…) ont quant à elles progressé de 18% en 2019 à 31% soit près d’un tiers aujourd’hui… Un vivier d’expérimentation « riche, peu couteux et peu risqué » avait d’ailleurs estimé Guillaume Faury le patron d’Airbus Commercial Aircraft et président du GIFAS lors de ses vœux à la presse début janvier 2022.
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