Il aura fallu deux ans à Airbus et aux clients de lancement du programme A400M pour trouver une solution au problème qui les divisait sur la compensation des retards de livraison et les difficultés de l’avionneur à répondre aux exigences du cahier des charges. L’horizon de l’avion de transport militaire européen s’éclaircit.
Le 14 juin 2019, Airbus a annoncé qu’il avait signé l’amendement au contrat A400M avec l’OCCAR, Organisation conjointe de coopération en matière d’armement basée à Bonn (Allemagne), qui gère le programme multinational pour le compte des sept nations clientes de lancement : Allemagne, France, Royaume-Uni, Espagne, Turquie, Belgique et Luxembourg. La signature du contrat marque la fin des discussions entre les deux parties sur le « Global Rebaselining » du contrat A400M, qui ont débuté en mars 2017.
Les négociations ont été serrées, Tom Enders, le PDG d’Airbus d’alors ne voulant pas assumer seul la responsabilité des retards. Lors de la présentation des résultats 2018 du groupe, à quelques semaines de passer le relai à Guillaume Faury, il s’était montré optimiste quant à l’aboutissement des discussions pour le moins tendues. Il déclarait alors : « Nous sommes parvenus à remettre à plat le programme avec nos clients gouvernementaux et les ratifications nationales devraient être finalisées au cours des prochains mois. En outre, nous avons significativement réduit les risques du programme A400M en 2018. » L’A400M a néanmoins généré une charge supplémentaire nette de 436 millions d’euros sur l’exercice écoulé.
A l’époque, Airbus précisait que cette charge tenait compte « essentiellement de l’issue des négociations et de la réévaluation des opportunités à l’export, de l’évolution des prix et de l’augmentation de certains coûts. Des risques demeurent, notamment en ce qui concerne le développement des capacités techniques, la sécurisation de commandes suffisantes à l’export dans les temps, la fiabilité opérationnelle des avions, et tout particulièrement des moteurs, et la réduction des coûts conformément au nouveau référentiel. » Le nouveau contrat (« Global Rebaselining ») a permis de « rétablir une base contractuelle stable permettant d’assurer la bonne exécution du programme A400M », a déclaré Dirk Hoke, PDG d’Airbus Defence and Space.
Au titre de cet amendement au contrat, Airbus, l’OCCAR et les nations clientes se sont entendus sur les points suivants :
Nouveau plan de développement des capacités. « Sur la base de ce nouveau plan, Airbus fournira les capacités militaires prévues selon un calendrier ajusté ce qui donnera aux nations clientes une visibilité leur permettant de mieux planifier leurs opérations et engagements. »
Nouveau calendrier de production. « Toutes les parties se sont accordées pour étendre le plan de production de l’A400M tout en maintenant le calendrier contractuel du programme d’ici à 2030. Le nouveau calendrier de livraison répond aux attentes des nations clientes et réduit sensiblement le risque financier. Il permet par ailleurs d’ajuster les cadences de production du programme pour répondre aux commandes à l’export dans les années à venir. »
Nouveau calendrier de rétrofit. « Le nouvel accord en matière de rétrofit permettra d’intégrer le standard final défini par le contrat ainsi que les capacités associées à tous les A400M livrés aux nations clientes de lancement. Ce nouvel accord minimisera l’immobilisation des appareils pour répondre aux attentes des clients, tout en optimisant le processus de rétrofit pour Airbus. »
Nouvelles conditions financières. « Airbus, l’OCCAR et les nations clientes ont convenu de mettre en place un mécanisme de rétention financière révisé. Ce dernier tient compte des capacités déjà mises en service tout en préservant une incitation à finaliser le développement du standard contractuel final. »
« Les discussions engagées avec nos clients sur le Global Rebaselining du programme A400M ont déjà fourni des résultats tangibles en 2018. La signature de cet amendement au contrat va permettre à Airbus de s’engager pleinement à poursuivre sur cette voie et à fournir aux clients actuels et futurs de l’A400M l’avion de transport militaire le plus puissant et le plus avancé techniquement, actuellement disponible sur le marché », a déclaré Dirk Hoke.
La question qui se pose maintenant est de savoir qui sera le premier client export de l’A400M. La réponse au salon du Bourget 2109 ?
Gil Roy
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Bonjour.
A ce jour, combien d'avions ont-ils étés livrés et à qui ; et combien sont réellement opérationnels ?