Une rumeur prête à Emirates l’intention de passer une commande de Boeing 747-8. Pour Boeing qui a déjà vendu plus de 1.500 exemplaires ce serait une opportunité de remettre en selle son Jumbo Jet qui n’est plus produit qu’à la cadence de 1,5 avion par mois.
L’information n’a rien d’officiel mais n’en suscite pas moins une sérieuse réflexion : Emirates s’intéresserait au Boeing 747-8I, dernier-né d’une longue lignée de gros porteurs née il y aura bientôt 50 ans. Boeing déploie des efforts commerciaux désespérés pour prolonger la vie industrielle de ce programme mythique et, apparemment, estime qu’il lui permet de faire mieux que l’Airbus A380 en termes de coûts directs d’exploitation. Ce qui reste évidemment à prouver, ces comparaisons étant basées sur des données hautement confidentielles et de toute manière invérifiables.
Le problème de Boeing tient en peu de mots : 1.538 long-courriers 747 de plusieurs versions successives ont été vendus, depuis la commande de lancement historique de Pan American World Airways. Mais l’intérêt est retombé, la cadence de production est aujourd’hui minimale (un avion et demi par mois) et le carnet de commandes ne permet plus de regarder au-delà du court terme. Ce qui n’enlève rien aux mérites du « -8 », comme l’a prouvé la commande de vingt exemplaires de Lufthansa, un sujet de curiosité entouré d’une part de mystère. En effet, la grande compagnie allemande croit fermement aux mérites de l’Airbus A380, elle en fait bon usage mais elle a créé l’événement en achetant aussi l’avion américain. Sous prétexte que les deux rivaux seraient en réalité complémentaires, 467 places pour l’un, 525 pour l’autre, en configuration à trois classes.
L’argumentation est ténue, on en conviendra, connaissant le véritable coût de l’exploitation d’un type d’avion supplémentaire dans une flotte, aussi importante soit-elle. Lufthansa n’aurait pas eu confiance dans l’avenir de l’A380 qu’elle ne s’y serait pas prise autrement. Un commentaire politiquement incorrect que personne n’accepte de prendre en considération.
Quoi qu’il en soit, Boeing cherche à tout prix à prolonger le 747, probablement très rentable, même à petite cadence. Son prix catalogue est très exactement de 356,9 millions de dollars, sans que l’on sache jusqu’où pourraient aller les remises. Mais, le cas particulier d’Emirates mis à part, les clients potentiels se comptent sur les doigts d’une seule main. Et le plus crédible d’entre eux est tout simplement le Pentagone qui commence à réfléchir sérieusement à l’achat d’un nouvel Air Force One à mettre à la disposition de la Maison Blanche. En réalité, plusieurs exemplaires sont nécessaires, tout comme pour le rajeunissement d’un poste de commandement aérien, lui aussi actuellement basé sur de vieux 747-200 dûment aménagés.
En configuration fret, le 747-8F est imbattable dans sa catégorie (Cargolux vient d’en acheter un quatorzième exemplaire) mais il s’agit d’un marché de niche, qui plus est affaibli par la basse conjoncture. De plus, là où des avions spécialisés se justifient, la concurrence est rude avec des appareils de seconde main transformés, les « PtF », Passengers to Freight. Inévitablement, on en revient ainsi à un débat entamé dès l’apparition du projet A3XX d’Airbus, futur A380, à la fin des années quatre-vingt-dix.
D’après Boeing, la croissance du trafic justifie la multiplication de lignes directes et des avions de capacité moyenne tandis qu’Airbus, depuis le premier jour, croit aux mérites du très gros porteur capable de relier économiquement les mégapoles. Les chiffres, aujourd’hui, tendent à donner raison aux Américains, bien que le marché potentiel accessible aux « very large airplanes » soit quand même estimé à 790 appareils d’ici à 2031, vu de Seattle. Dès lors, on comprend que les responsables du programme 747-8 s’agitent. Et, une fois de plus, Emirates se retrouve au cœur du débat, comme s’il s’agissait de confirmer que l’avenir du transport aérien se décide à Dubaï.
Pierre Sparaco
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Le Boeing 747 n’a pas encore dit son dernier mot
Attention contrairement aux idées recues, le B747 n'est pas un vieil avion de 50 ans. Déja la version -400 de 1991 était une grosse évolution (une sorte de neo avant l'heure) et le 8i s'est encore bien amélioré.
Mais oui il a fait son époque et ce n'est pas pour rien que Boeing n'avait pas mis les moyens dans le 747X (devenue 8i) et qu'ils ont décidé de lancer un B777X9 de 400 a 450pax.
Apres ce qui m'étonne le plus, c'est l'influence de plus en plus grande d'Emirates sur les constructeurs (le B777X vient d'eux tout comme l'éventuel A380neo et -900)
Le Boeing 747 n’a pas encore dit son dernier mot
Lorsque British Airways commença à envisager les candidats pour prendre la relève de sa flotte de 57 (!!) Boeing 747-400, le 747-800I semblait être une possibité intéressante à plus d'un titre ... mais d'un point de vue politique, BA 'devait' acquérir quelques Airbus-380 ... équipés de moteurs Rolls Royce ... On chuchotte que Willie Walsh regrette ce choix 'politique' ...
Quoiqu'il en soit le Boeing 747 restera pour toujours un appareil mythique et il a certainement encore quelques années devant lui dans la flotte de British Airways ...
http://pilotmarket.net/images/aircrafts/29/13/61731375-vi.jpg
http://www.yakovlevs.com/wp-content/gallery/etienne/etiennelanding747bysimoncurtisyak-52startphoto.jpg
Et perso, en tant que pilote, c'est un avion que j'adore ... ainsi que les Yakovlevs ! ;-))
Aéronautiquement vôtre,
Etienne.
Pilote Boeing 747-100/200/400.
http://www.airplane-pictures.net/photo/408613/g-cbss-private-yakovlev-yak-52/
Le Boeing 747 n’a pas encore dit son dernier mot
Eh oui, sur la meme periode (2001-2014) le vieux 747 a engrange 200 commandes pendant que le tout nouveau A380 fait etat de 324 commandes dont pres de la moitie par le meme client.
Pas trop mal pour un ancetre.
De toutes facons, avec l'arrivee du nouveau 777, les gros quadi moteurs vont avoir du mal a se faire un place sur le marche des gros porteurs.
Boeing l'a bien compris puis qu'ils se sont contente de faire evoluer le 747 a "peu de frais" alors qu'Airbus a depense une fortune pour le 380 qui est encore tres loin de son point d'equilibre.
Le Boeing 747 n’a pas encore dit son dernier mot
Même si le soleil se couche sur le 747 du fait de l’encore plus extraordinaire 777, le 747 restera un icône indémodable.
le Jumbo Jet a été conçu et construit par l'équipe de Joe Sutter avec passion à une époque ou l'aéronautique était encore une aventure et non pas un décision d'atteinte de prestige prise par des états et soutenue par d'énormes subventions gouvernementales.
Le Boeing 747 n’a pas encore dit son dernier mot
On dit maintenant AirbusGroup et plus EADS .
Ce serait drôle que Emirates ait annulé des A350 pour acheter des 747-8. Si elle honore ses commandes de A380, elle aura de quoi travailler longtemps!
Le Boeing 747 n’a pas encore dit son dernier mot
N'est ce pas Emirates qui vient d'annuler une commande de 70 A350 ?
Le Boeing 747 n’a pas encore dit son dernier mot
on peut se poser la question si Dubai ne met pas la pression pour que Airbus se penche un peu plus sur la version allongée de l' A380 avec des moteurs plus puissants....si EADS donne suite, et le bureau d' étude peut se pencher sur ce problème dans les meilleurs délais, il n'est pas surchargé, le 747 serait largement dépassé...EADS fera t -il l' effort que son meilleur client lui réclame ?
il ne semble qu'il y ait un ostacle technique...un A380 avec des LEAP, ce serait peut être la solution et " réveiller " RR dont le monopole ne semble pas être la solution.
Le Boeing 747 n’a pas encore dit son dernier mot
Rolls Royce n'est pas l'unique motoriste de l'A380, il y a aussi Engine Alliance avec le GP7200. Et Emirates a choisi le GP7200.