Siemens et Airbus Group viennent de conclure un accord de coopération dans le domaine de la propulsion hybride et électrique. Au salon Aero 2016, Siemens expose les prototypes qui, d’une certaine manière, jalonnent les premiers pas du nouveau duo vers l’avion de ligne du futur.
Airbus Group (à l’époque EADS) et Siemens ont présenté leur premier avion hybride en 2011, en coopération avec Diamond Aircraft. Depuis, Siemens a développé un moteur d’avion électrique fournissant cinq fois plus de puissance pour un poids identique.
Airbus Group a acquis depuis 2014 une expérience opérationnelle avec l’E-Fan, un biplace 100% électrique. L’accord que les deux groupes ont dévoilé le 7 avril dernier, marque leur volonté d’unir leurs forces pour passer à la vitesse supérieure.
Leur objectif déclaré est de développer conjointement des prototypes pour différents systèmes de propulsion, d’une puissance allant de quelques centaines de kilowatts à plus de 10 mégawatts, autrement dit pour les trajets locaux réalisés par des avions de moins de 100 sièges, des hélicoptères ou des drones, ainsi que pour les vols classiques de courte et moyenne distance. « Nous estimons qu’à partir de 2030 les avions de ligne de moins de 100 sièges seront propulsés par des moteurs hybrides et nous sommes décidés à explorer cette opportunité avec des partenaires de premier plan comme Siemens », a déclaré Tom Enders, PDG d’Airbus Group, au moment d’apposer sa signature au bas du contrat de mariage. Les deux groupes ont mis en place une équipe de 200 personnes. Au passage, ils renforcent la position dominante de l’Europe dans le développement d’aéronefs à propulsion électrique.
Siemens a choisi le salon de Friedrichshafen (20-23 avril 2016) pour faire le point sur les avancées étonnantes qu’il a déjà réalisées en la matière, d’autant comme le fait remarquer Frank Anton, directeur du programme eAircraft chez Siemens, « nous commençons petit et tout électrique ».
Sur le stand ouvert de Siemens situé dans le hall d’entrée par où transitent les visiteurs, trois prototypes sont présentés. Il y a d’abord l’ulm biplace Fusion du constructeur hongrois Magnus Aircraft. Cet avion est équipé d’un moteur Siemens alimenté par 9 batteries. Il développe 45 kW en continu, soit une puissance équivalente à 61 ch. Sa puissance maximale est de 85 kW (110 ch). Cet avion totalise déjà plusieurs vols d’essais.
A côté de l’eFusion est présenté un Extra 300SL rebaptisé 330LE équipé d’un moteur électrique Siemens SP-260DP de 230 kW, soit équivalent à un peu moins de 400 ch. Sous les capot moteur, entre la cloison pare-feu et le moteur électrique collés à l’hélice, deux packs de batteries comprenant chacun 14 modules Li-Ion de 18,6 kWh. Il était prévu que le biplace de voltige vole juste avant Aero 2016. Il volera juste après, promet Siemens qui explique que cette cellule a été choisie par sa résistance qui permet de mener des essais avec de fortes puissance. Même si Frank Anton, voltigeur lui-même, explique qu’un Extra 330 équipé d’un moteur électrique lui autorisant une vingtaine de minutes d’autonomie dont 5 minutes à pleine puissance est quelque chose de concevable en soi, la finalité demeure une motorisation hybride.
L’hybride est l’étape suivante et elle est illustrée par la maquette du moteur destiné au bimoteur que Siemens et Diamond Aircraft développent conjointement et qui devrait voler à brève échéance. L’hybride, on le retrouve aussi sous le capot ouvert du quadriplace Panthera de Pipistrel, exposé à proximité du stand de Siemens. En étant associée aux recherches sur l’aviation commerciale du futur, l’aviation légère a tout à gagne. Elle prépare aussi son avenir.
Gil Roy
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Le courant passe entre Siemens et Airbus Group
les hybrides ,partout ,oui , autos ,amions ,avions , cela diviserait par 2 les consos ,et on aurait fait un grand pas ,..;en attendant les solutions du vrai futur , pack de 1 millions d'Ampères dans un tore supra conducteur ... par exemple .
Le courant passe entre Siemens et Airbus Group
"Sous les capot moteur, entre la cloison pare-feu et le moteur électrique collés à l’hélice, deux packs de batteries comprenant chacun 14 modules Li-Ion de 18,6 kWh"
Il serait intéressant de savoir pour quel poids de batteries. Parce que si on retient que l'état de l'art de ce qui est actuellement commercialisé est actuellement de l'ordre de 100wh/kg, cela ferait juste 2600 kg de batteries. Je doute qu'il puisse décoller avec pareille charge. Si par contre ils ont des batteries "magiques" de 500wh/kg, on serait dans un plus raisonnable de 500kg environ de batteries. De telles batteries existent au stade de prototype dans les laboratoires, mais pas au stade industriel à ma connaissance. Ou est-ce plus simplement 14 modules qui fournissent au total et non unitairement 18,6kwh (pour environ 186kg donc) ?. Auquel cas, cela permet juste aux 230kw du moteur d'être alimentés à cette puissance pendant....5 minutes !
Le courant passe entre Siemens et Airbus Group
Bonjour
C'est le total qui fait 18,6 kWh
Le plan est de décoller, monter à 1000m, attendre 8 minutes au ralenti, faire 5 minutes de demo, se poser en pouvant faire une remise de gaz...
Ce serait déjà très bien vu l'état de la technologie
A noter que Frank Anton est pilote de voltige et possède un Su29...
Il sait donc de quoi il parle.