Quand l’URSS d’implose, à la Cité des Etoiles, l’envoi d’un équipage de relève n’est plus la priorité. Sergei Krikalev va devoir prendre son mal en patience. © Aerobuzz.fr
Pendant longtemps, il a détenu le record du nombre de jours passés dans l’espace. 803 jours. Et pour cause : sa mère-patrie l’avait oublié… dans la station Mir. Et pourtant quand on a eu la chance de croiser Sergei Krikalev, on sait qu’il n’est pas le genre de gars qu’on oublie…
Je n’oublierai jamais son visage illuminé quand il a posé le pied sur l’altiport de Megève. J’en avais déjà rencontré des astronautes avant lui, mais Sergei Krikalev est apparu différent. Moins par sa carrure de nageur que par sa sérénité. Il arrivait de Houston-Texas où il se préparait pour sa quatrième mission spatiale, sa seconde avec les américains.
Nous avions eu l’idée d’aller le chercher en Mousquetaire à Genève, à son arrivée. Et plutôt que l’amener directement à Megève, où il était attendu pour la deuxième édition de la Semaine aéronautique et spatiale, le pilote du Mousquetaire a fait un crochet sur l’altisurface de Saint-Roch Mayères.
Difficile de rêver d’un meilleur sas de décompression entre l’air conditionné du centre spatial américain et la fraîcheur du Mont-Blanc. Sergei a apprécié. Pendant toute la semaine, chaque fois que l’occasion lui a été donnée, il a embarqué à bord des avions qui partaient pour des vols touristiques dans le massif. Indifféremment en place avant ou en place arrière, mais toujours avec son appareil photo argentique.
Des photos, il en a pris beaucoup au cours de son séjour dans Alpes. Beaucoup plus évidemment, lors de ses six missions spatiales. Surtout au cours de sa deuxième mission à rallonge.
Le 19 mai 1991, Sergei décolle de Baïkonour, à bord de Soyouz TM-12 avec deux astronautes dont la britannique Helen Sharman qui redescend après avoir passé une semaine dans la station Mir. Il poursuit sa mission d’entretien de la station Mir. Il multiplie les sorties extravéhiculaires. Il en enchaîne six.
En bas, rien de ne va plus. L’URSS vient d’imploser et à la Cité des Etoiles, l’envoi d’un équipage de relève n’est plus la priorité. Faire redescendre les deux cosmonautes sans pouvoir mettre la station spatiale en sommeil, c’est signer l’arrêt de mort de Mir. Alexandre Volkov et Sergei Krikalev acceptent de prolonger leur mission, le temps qu’en bas, une solution soit trouvée. Ils réaliseront une nouvelle sorte extravéhiculaire.
Quand enfin, le 25 mars 1992, Sergei retrouve le plancher des vaches, il sera, malgré lui, le nouveau détenteur du record de durée de séjour dans l’espace avec un temps cumulé de 803 jours. Son record tiendra treize ans au cours desquels, il va ajouter trois séjours supplémentaires dont deux à bord des navettes américaines Discovery et Endeavour, lui qui a débuté sa carrière d’ingénieur dans le programme Bourane, la navette soviétique. Entre temps, il est devenu champion du monde par équipe de voltige en planeur.
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Bonjour Gil,
Il eut été intéressant de mettre la photo de Sergeï KRIKALEV (avec éventuellement sa date de naissance) pour lui rendre un plus bel hommage plutôt qu'une planisphère jaunâtre qui n'exprime aucune empathie...
Cordialement.
Autant les programmes Mercury, Gemini et Apollo faisaient rêver, autant ce rôle de cobaye dans une boite de conserve (je sais, je caricature ...) me laisse perplexe. Les progrès aidant, tout devient automatisé. Il est vrai que quelques sorties extra-véhiculaires pimentent la routine.
Il faut se souvenir que la station MIR était loin de ce qu'est la station spatiale actuelle. Le manque de confort amplifie l'exploit d'y être resté contraint plus d'un an.