Avant de se présenter au salon de Singapour (14-19 février 2012) comme un sous-traitant de premier rang des grands avionneurs, CTRM a débuté sa carrière aéronautique, au milieu des années 90, en tant que constructeur d’un avion léger original. Le spécialiste malaisien du composite en a produit une soixantaine d’exemplaires avant de voir plus grand…
CTRM a fait un passage éclair d’un douzaine d’années, entre 1994 et 2008, dans le monde de l’aviation légère. Seuls les amateurs attentifs s’en souviennent. Il reste de cette époque un singulier biplace léger, à double aile décalée. A cette époque, l’entreprise a récupéré le certificat de type du Lancair avec l’intention de produire en série cette machine performante. « Le prix de revient s’est révélé trop élevé, nous avons renoncé à le faire », explique Muhamad Khauzi, le directeur de la branche aviation générale de CTRM. Le certificat a été cédé à Cessna, en 2008. La société a renoncé définitivement à son ambition de devenir un constructeur aéronautique. Son but était atteint. Airbus venait de lui confier la production de pièces en composite pour l’A300.
L’industriel a tourné la page de l’aviation légère, mais comme le souligne Muhamad Khauzi, sans l’Eagle 150B, CTRM ne serait pas reconnu, aujourd’hui, comme un partenaire de premier plan par Airbus, ni par Boeing. CTRM a été créé de toute pièces par le gouvernement malaisien en 1990, convaincu que l’avenir appartenait aux composites. Au début, le composite a été appréhendé sous l’angle d’un substitut au plastique. D’où le choix de la fabrication d’objets de consommation courante. Ce n’est qu’en 1994 qu’il a effectué son virage vers l’aéronautique en se lançant de la conception et la production d’un avion léger. « Il s’agissait d’un programme stratégique décidé par le gouvernement pour démontrer les capacités du composite », rappelle Muhamad Khauzi.
A matériau nouveau, formule aérodynamique innovante. CTRM est allé au bout de logique de rupture technologique en dessinant une voilure à double aile décalée. Baptisé Eagle 100 à l’origine, il est devenu Eagle 150A puis 150B au fil des évolutions de sa motorisation (Continental IO-240B de 125 ch). Une soixantaine d’unités ont été produites et proposées en location à des écoles de pilotage malaisiennes. 14 ont été vendus en Australie où, selon Muhamad Khauzi, ils continuent à être exploités. Grâce à la certification obtenue en Australie, CTRM a pu faire certifier son Eagle 150B aux USA, par équivalence. Une demi-douzaine d’exemplaires aurait été vendue aux Etats-Unis.
« L’Eagle nous a permis d’acquérir une compétence dans la mise en œuvre des composites, dans la gestion d’un programme et dans la gestion d’un dossier de certification », résume Muhamad Khauzi. La page de l’aviation générale n’est pas complètement tournée, puisque CTRM continue d’assurer le suivi de navigabilité et l’entretien de la flotte malaisienne. Il est également devenu centre d’entretien agréé pour Cessna, Diamond Aircraft et Thielert. Toutefois, cette activité est devenue marginale. 900 des 1.200 employés que compte la société sont attachés à la production d‘éléments d’aérostructure en composite.
CTRM est associé à tous les programmes Airbus et Boeing et son souci actuellement est de répondre à la forte demande. Les succès commerciaux des deux géants aéronautiques, notamment en Asie, ont une répercussion directe sur ses propres cadences de production. Il s’agit de suivre la montée en puissance des programmes en cours et de se préparer au lancement des futurs. CTRM facture pour un million de dollars par A350 produit. L’Eagle 150B ne fait plus le poids.
Gil Roy
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