Le constructeur du moteur diesel français a déposé son bilan.
Le 17 janvier dernier, SMA a été placé en redressement judiciaire près du Tribunal de commerce Meaux, pour une période de six mois renouvelable. La société qui poursuit son activité, avance deux raisons principales pour justifier la situation qui la conduite à se placer sous la tutelle du tribunal.
La première de ces raisons est liée au fait que plusieurs avionneurs américains ont exigé des compléments de développement qui ne figuraient pas dans le cahier des charges initial. Ces demandes entraînent un allongement des travaux de certification et un surcoût évalué à 2 millions d’euros.
La deuxième raison tient au fait que la FAA, chargée de certifier le moteur aux USA, n’a pas accepté de faire jouer l’accord bilatéral américano-européen comme pouvait, légitiment l’espérer le motoriste. L’administration américaine a exigé un processus complet de certification en arguant du fait qu’il s’agit d’un produit innovant. La FAA s’est plongée dans le dossier de STC (certificat de type complémentaire). Elle exige notamment que SMA démontre que le système électronique de commande du moteur puisse être considéré, non pas comme « essentiel », mais comme « critique ». En d’autres termes, elle l’estime vital au fonctionnement en vol, alors que la DGAC, l’a jugé « essentiel » du fait de la présence d’un système mécanique de secours. SMA doit donc démontrer la robustesse du système de protection par rapport aux agressions électromagnétiques et à la foudre.
Faute de moyens de simulation, ces essais doivent être réalisés en réel. Ils ne pourront pas l’être avant fin février. Ensuite, ils devront être formalisés et approuvés par l’administration américaine. Le surcoût est évalué par SMA à 500.000 euros. Antoine Grenier, le PDG de SMA, espère obtenir la certification de son moteur aux USA et au Canada avant la fin du premier semestre 2005 afin de reprendre les livraisons dès le second semestre.
Outre le surcoût de 2,5 millions d’euros, ce double contretemps a, en effet, décalé les livraisons aux clients américains et donc différé les rentrées d’argent correspondantes. D’où les problèmes de trésorerie avancés par Antoine Grenier pour justifier la mise en redressement judiciaire.
Les trois actionnaires, SNECMA, Renault et EADS, ne sont pas parvenus à s’entendre afin d’éviter cette extrémité. Il a fallu attendre fin janvier, pour qu’un accord de principe soit trouvé entre les trois actionnaires pour proposer une solution de continuité de l’activité par SNECMA. Renault et EADS semblent aujourd’hui considérer le marché des moteurs d’avions légers trop éloigné de leur cœur de métier.
Quoi qu’il en soit pour l’heure, les 51 emplois devraient être préservés. L’usine de Bourges, (18 salariés) faisait déjà l’objet de chômage partiel depuis octobre dernier. Ce site industriel dimensionné pour la production de 100 moteurs par mois n’en produit que 4 à 5 actuellement. En 2004, SMA a livré ses 23 premiers moteurs de série en Europe, en Amérique latine, en Afrique du Sud et en Australie. Une soixantaine de livraisons prévues en Amérique du nord ont du être différées. Le motoriste espère livrer 90 moteurs cette année dont une quarantaine hors des Etats-Unis et du Canada, où les livraisons pourraient repartir, au mieux, dans le second semestre 2005. SMA sera présent mi-avril, à Sun and Fun en Floride, et, la semaine suivante, à Friedrichshafen, en Allemagne, pour convaincre que ses problèmes ne sont que passagers et que le SR-305 est toujours promis à un bel avenir.
Gil Roy
(article paru dans le mensuel Aviasport N°603 / Février 2005)
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