Avant même son coup d’envoi, le 19 juin 2017 à 9h00, le 52e salon aéronautique du Bourget a battu des records. L’industrie aérospatiale, elle aussi, mais cela ne signifie pas pour autant que sur les stands et dans les chalets la sérénité sera de mise cette année, d’ici à dimanche 25 juin, journée de clôture du Paris Airshow.
Au printemps, le GIFAS (Groupement des industries françaises de l’aéronautique et du spatial), organisateur du salon du Bourget, annonçait triomphalement que tous les stands avaient été vendus. Les plus gros exposants ont même été invités à remettre quelques mètres carrés dans le pot commun pour permettre de satisfaire une partie des demandes en suspend. Au final, le salon 2017 compte 2.375 exposants. Un record !
Même si la participation au plus grand salon aéronautique du monde coûte cher, elle est considérée par tous comme un investissement. Les perspectives du marché à long terme sont encourageantes. Il faut être au Bourget aujourd’hui, pour profiter demain de la dynamique du secteur.
C’est un fait, l’industrie aéronautique se porte bien. Pour 2017, Deloitte table sur une croissance d’environ 2%, au niveau mondial, « plus soutenue qu’en 2015 et 2016 ».
Autre cabinet international de conseil, Alix Partners souligne dans son étude annuelle, « la bonne santé globale du secteur, portée par le performances des segments de la Défense et de l’aviation commerciale ».
Les fondamentaux de l’industrie restent sains, enregistrant une hausse des revenus de 3,8% en 2016 par rapport à l’année dernière ainsi qu’une confortable marge de 8,8%. Cependant, les bénéfices de la filière ont baissé de 1% par rapport à 2015, principalement en raison de difficultés rencontrées par les OEMs (ndlr : équipementiers) du secteur de l’aviation et certains fournisseurs des segments cabines et moteurs.
La croissance du PIB, le prix du pétrole, le prix des matières premières, les taux d’intérêt… D’une manière générale, les facteurs macro-économiques restent porteurs pour l’industrie aéronautique, bien que moins favorables qu’en 2015, relativise Alix Partners.
Les carnets de commandes des avionneurs se situent toujours à des niveaux records : au-delà des 13.000 avions. En revanche, les commandes ont baissé en 2016. Les experts y voit là, une « conséquence naturelle compte tenu du niveau record des carnets de commandes ». On notera toutefois, que depuis fin 2016, les commandes se font rares, les annulations et les reports sont en hausse.
Le salon du Bourget qui s’ouvre sera un thermomètre de l’activité sur ce point. Au-delà des effets d’annonce, il sera intéressant de comparer le niveau atteint par rapport aux éditions précédentes.
Dans un contexte de montée en cadence de production, les sous-traitants ont besoin de visibilité. D’autant qu’il ne s’agit pas du seul défi qu’ils doivent relever. AlixPartners s’attend à une accélération de la transformation digitale au cours des douze prochains mois.
Le digital permet des avancées très concrètes en termes d’efficacité opérationnelle en s’appuyant sur le big data, « l’usine du futur » et l’émergence de nouveaux services. Pour y parvenir, l’industrie devra investir significativement – jusqu’à 1% de son chiffre d’affaires sur plusieurs années – dans de nouvelles technologies, de nouveaux talents mais aussi adapter ses modes de leadership et sa culture pour accompagner ce qui est la 4e révolution industrielle.
Il est évident que tous les acteurs du secteur ne sont pas armés de la même manière pour participer à cette révolution industrielle. « L’opération de rachat de Zodiac par Safran, au début de 2017, est à ce titre emblématique de l’impératif de consolidation de l’écosystème du secteur », affirme Pascal Pincemin, responsable du secteur Aerospace and Defense, de Deloitte. Le cabinet Alix Partners a comptabilisé, en 2016, au niveau mondial, 358 fusions-acquisitions, contre 260 en 2015.
Pour améliorer encore la compétitivité de ses PME, le GIFAS a mis en place en 2014 un grand programme d’amélioration de la performance opérationnelle : « Performances Industrielles » qui a déjà donné « des résultats extrêmement positifs », affirme le groupement.
Avec un co-investissement Etat-Industrie, ce programme a permis à 97% des PME concernées de voir une amélioration significative de leur performance. Nous passons désormais à la phase 2 pour approfondir l’excellence française avec 300 PME visées, dont 150 nouvelles. Les 13 nouvelles régions sont d’ores et déjà mobilisées et engagées comme partenaires de ce programme.
Renforcer les PME est une nécessité, non seulement pour répondre aux attentes qualitiatives des donneurs d’ordres, mais aussi pour leur permettre d’être à la hauteur des challenges qu’est l’innovation technologique liée notamment aux objets connectés, ou encore que sont les questions de cybersécurité. Sur ce dernier point, chacun sait que la solidité d’une chaine se mesure à celle de son plus faible maillon.
Gil Roy
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