Les Falcon plombent les performances de Dassault

Confronté au retard du programme Falcon 5X et à la crise mondiale de l’aviation d’affaires, Dassault Aviation revoit à la baisse ses prévisions de livraisons de Falcon en 2016. En dépit d’un contexte défavorable, le constructeur français annonce le lancement d’un nouveau programme Falcon.

Au cours du premier semestre 2016, Dassault a enregistré 11 annulations de Falcon 5X qui sont les conséquences du retard de Safran Aircraft Engines sur le moteur Silvercrest qui équipe le très prometteur futur biréacteur français. Au vu du calendrier de rattrapage du développement du moteur établi par le motoriste, l’avionneur a été contraint de reporter
 ses premières livraisons clients de fin 2017 à début 2020.

Par ailleurs, la concurrence sur les prix que se livrent les constructeurs d’avions d’affaires pour tenter d’arracher des ventes sur un marché qui depuis 2008 ne parvient toujours pas à se redresser, est une stratégie dangereuse. outre-Atlantique, certains cassent les prix pour enlever un contrat. Sur le six premiers mois de 2016, Dassault a pris 22 commandes de Falcon contre 25 au premier semestre 2015. A cette époque, il avait aussi enregistré de la part de NetJets 20 annulations. Il en ressort un montant de prises de commandes consolidées de 778 millions d’euros contre 610 millions d’euros au 1er semestre 2015.


Seulement 15 avions neufs ont été livrés au 1er semestre 2016 contre 18 un an plus tôt. Au final, le chiffre d’affaires Falcon du 1er semestre 2016 s’élève à 853 millions d’euros contre 919 millions d’euros au 1er semestre 2015, et le carnet de commandes se situe à 87 avions contre 91. Dans ce contexte, Dassault revoit à la baisse ses prévisions de livraisons d’avions d’affaires en 2016 (50 contre 60 initialement prévu) et réorganise son outil de production. Au 1er semestre, face à la pression concurrentielle il a notamment regroupé l’ensemble de l’activité d’aménagement intérieur des Falcon dans son établissement spécialisé à Little Rock (Arkansas), en zone dollars, au détriment de Mérignac. 


Bien que les pays émergents continuent de faire face à des difficultés économiques, que les États-Unis, en période électorale, attendent la confirmation d’une croissance certaine et durable, et que le Royaume-Uni, en votant pour une sortie de l’Union Européenne a créé une instabilité pour toute l’Europe, alors même que cette dernière peine à sortir de la crise, « nous croyons 
au marché de l’aviation d’affaires » affirme Dassault. Avant la fin de l’année, les livraisons du Falcon 8X doivent débuter. Le développement du Falcon 5X, certes décalé, se poursuit ,et preuve de la confiance du constructeur en l’avenir de l’aviation d’affaires, un nouveau programme Falcon est sur le point d’être lancé.

Grâce à ses programmes Défense, Dassault a réalisé au premier semestre un chiffre d’affaires consolidé de 1.662 millions d’euros contre 1.675 millions d’euros au 1er semestre 2015, dont 81% à l’export. La dualité civil – militaire a toujours été la force du constructeur français. Cent ans après sa création, cela se vérifie encore en 2016.

Gil Roy