Publicité
Categories: Industrie

Les sauveurs chinois de l’industrie aéronautique française ?

Published by
Gil Roy

De providentiels et (pour certains) énigmatiques investisseurs chinois sont annoncés par la presse régionale française pour sauver deux projets aéronautiques en grande difficulté financière : l’Akoya en Savoie et le Skylander en Lorraine.


« Lisa Airplanes reprise par des investisseurs chinois », titrait triomphalement le site internet du Dauphiné Libéré, le 7 février 2013. Le même jour, l’hebdomadaire lorrain La Semaine faisait état de, non pas un, mais deux investisseurs chinois concurrents en lice pour la reprise de Skyaircraft, société qui développe le projet Skylander.

Sur les bords du lac du Bourget, près de Chambéry, la journaliste Olivia Demoustier explique que Lisa Airplanes doit être reprise par la société Lisa Aircraft, « une société créée pour l’occasion », par deux chinois. « Tiri Maha et Yao Zhang, les deux dirigeants chinois de la société Lisa Aircraft, ont injecté plusieurs millions d’euros dans le projet. Tiri Maha, 29 ans, est originaire de la campagne chinoise et passionné d’aviation. Il a bâti sa fortune personnelle dans le secteur des mines de bois, de roche et d’or. La connaissance de la France relève de la compétence de Yao Zhang, ancien élève de Sciences-Po Paris ». Lisa Airplanes a été placée en redressement judiciaire le 31 juillet 2012.

[A Chambley, selon Jean-Pierre Jager, journaliste de La Semaine, deux investisseurs chinois s’intéresseraient au Skylander.->http://www.lasemaine.fr/2013/02/07/sky-mon-lander-est-chinois-
] La première équipe est menée par « Lionel Potron, un jeune (34 ans) homme d’affaires qui a travaillé dans l’aéronautique chez Snecma et Safran, maîtrise le mandarin et s’est installé en Chine. Il déclare présenter une offre avec l’appui d’Avic, l’un des principaux avionneurs chinois ». Le journaliste précise que « L’engagement lié à l’augmentation de capital qui sera nécessaire pour la poursuite de l’activité n’est lui formalisé que par une lettre d’intention assez sommaire de l’avionneur AVIC sur 80 millions d’euros ».

La « deuxième offre de dernière minute » est « portée par Armand Carpentier qui se dit mandataire de la société chinoise Taihai. Une société qui a déjà acheté Manoir Industries France et est en cours de négociation pour acheter Reims aviation, une autre société de Serge Bitboul ». Serge Bitboul est, rappelons-le, le père du Skylander.

Les jours à venir seront décisifs pour les deux constructeurs aéronautiques français. Pendant ce temps, à Merville, d’autres chinois font également l’actualité. Il s’agit des 30 cadets de China Eastern et Shanghai Airlines dont la formation de pilote de ligne a été interrompue, suite à la liquidation de l’EPAG. Il se pourrait que les pouvoirs publics français leur viennent en aide en leur proposant de finir leur cursus dans une autre structure. Avec toutes les bonnes intentions que l’on prête à leurs compatriotes, ce ne serait qu’un juste retour des choses. N’est-ce pas ?

Gil Roy

Le prototype de l'avion léger tout terrain Akoya de Lisa Airplanes
Le projet biturbopropulseur Skylander de Skyaircraft. Sky Aircraft
Publicité
Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

View Comments

  • Les sauveurs chinois de l’industrie aéronautique française ?
    il y a plus de 20 ans,la durée d'un brevet, j'ai eu l' occasion de suivre un tel projet, qui devait débuter entr'autre, par le transport des ailes d' airbus depuis la G.B.
    Sur le papier, le projet est alléchant, seul " petit " problème, par temps calme et donc vent ZERO, cela " pourrait " peut être valable, mais il est bien connu que dans l' air, il y a souvent des turbulences, et dans ce cas, ce type d' aéronef n' a pas beaucoup de possibilités pour se maintenir correctement en l'air, donc en sécurité, et encore plus celle des personnes et des biens qu'il survole.
    lorsque l'on voit les problèmes que rencontrent nos avions de tous modèles, on ne peut que se poser des questions...si au lieu de se crasher en mer, le vol 447 avait été au dessus de zones habitables, cela aurait fait quoi ?

    que ce truc puisse voler, c'est à voir, qu'il puisse voler en sécurité, on ne peut qu'en douter très fortement.
    ce n'est pas la premiere fois que Didier Delmotte nous fait des annonces de ce genre, je peux lui ressortir certains de ses projets, tel que l'avion multiple,
    si vous avez un peu d' argent disponible, libre à vous mais surtout que l'on ne nous embringue pas encore une fois dans une histoire de pompe à fric avec l' argent des contribubales !

  • Les sauveurs chinois de l’industrie aéronautique française ?
    Vous parlez d'innovation, en voici...

    Madame, Monsieur,
    Didier Delmotte, citoyen français, ancien président fondateur et propriétaire de la compagnie Air Littoral, ingénieur indépendant, vient de déposer un brevet en Suisse avec extension internationale et a l’honneur de vous présenter un nouvel aéronef révolutionnaire (il est nécessaire de lire le brevet pour s’en rendre compte) dont l'une des nombreuses applications est un dirigeable à la fois aérostat et avion nommé AEROSTAT-PLANE. Son aérodynamisme est tel qu'il pourra voler avec ou sans hélium en fonction de la puissance installée. Selon les modèles et les motorisations, électriques ou par turbopropulseurs, les capacités de charge sont de 100 à 300 tonnes sur 1.800 à 24.000 km à des vitesses allant de 185 à 555 km/h. L’AEROSTAT-PLANE ne peut donc pas se crasher, il est de ce fait le véhicule, toutes catégories, le plus sur au monde. Didier Delmotte précise que de ce dirigeable, il a été développé une version BOMBARDIER D’EAU pouvant larguer jusqu’à 300 tonnes d’eau, ce qui pourrait résoudre tous les problèmes d’incendie de forêts dans le Monde entier, ou transporter 1.400 personnes sur 6.000 km dans une version « gros porteurs ». Je souhaiterais réaliser mes aéronefs à Nîmes-Garons dans un premier temps. Les profits, aujourd’hui incalculables, sont de l’ordre de plusieurs centaines de milliards d’Euros sur vingt ans (durée du brevet), renouvelables… Et le nombre d'emplois à créer est proche de 1 million e CDI sur la même période.
    Texte en Français du brevet à votre disposition
    M. Delmotte a déjà des possibilités financières issues d’un groupe financier en Europe mais souhaiterait le concours d’une Entité européenne faisant autorité afin d’être épaulé.
    didier.delmotte2@orange.fr Tel 0033139977159
    Je vous prie de recevoir, Madame, Monsieur mes sincères, cordiales et respectueuses salutations.
    Didier Delmotte.

  • Les sauveurs chinois de l’industrie aéronautique française ?
    Sauf peut être en chine, le skylander n' a pas sa place, alors cessons de gaspiller les fonds publics que l'on doit impérativement réserver à des projets fiables, mais là , c'est du n' importe quoi !
    que S.B. ait voulu jouer au petit airbus sans avoir d' autorisation spéciale pour un bureau d" études, cela le regarde, mais à partir du moment où il tend la main, c'est NON...il a assz gaspillé nos sous, il faux arrêter l' hémoragie..
    on peut se poser la question si la région Lorraine n'a pas engagé sa reponsabilité alors que le bureau d' etudes n'avait aucun agrément ! une petite question = comment pourrait-il avoir un W pour voler ???

  • Les sauveurs chinois de l’industrie aéronautique française ?
    tout cela et un gachis national, pour notre industrie aéronautique, la CHINE s'incruste, nos responsables politiques sont commplétement à côté de la plaque, notre industrie
    dilapidé déja depuis plusieurs années, la mondialisation fait son chemin de sape!!!!!
    le pouvoir de l'argent n'a plus de frontiére et la France devient un pays pauvre de
    toute évidence!!!!!

  • Comment oser formuler un tel espoir?
    Soyons pragmatiques:
    - En aucun cas la renommé de la technologie aéronautique française ne peut garantir à elle seule la valeur du futur avion Skylander. Ses qualités sont d'autant moins démontrées que :
    • son BE n'est pas détenteur de l'indispensable DOA dont l’obtention était prévu fin 2010
    • le programme démarré en 2001 et relancé à Chambley en novembre 2008 prévoyant un premier vol fin 2010, affiche un retard de plus de trois années sans que la production soit réellement lancée.
    - Harbin un avionneur chinois reconnu, a fait voler le Y12F (nouvelle génération du Y12) début 2011 pour une commercialisation prévue dès le début de cette année 2013.
    - Dirgantara-EADS-CASA développe un autre concurrent, le N219 extrapolé du CASA C212 construit à près de 600 exemplaires. Moins volumineux et moins lourd que les deux autres, il sera plus limité en fret.
    Les trois avions sont étudiés pour transporter 19 passagers suivant la norme FAR23. Avec une autonomie de 1556km le Skylander a un avantage de 1% sur chacun des deux autres avions. Son fret maxi de 2700kg le situe entre les deux, 3000kg pour le chinois et 1724 pour l’indonésien. Sa masse maxi au décollage à la limite des 19000 livres autorisées est la plus élevée. Sa vitesse de croisière avec 180kt est la plus faible, 190kt pour le N219 et 232kt pour le Y12F.
    Jusqu’alors mis à part le doute soulevé par le MTOW de 19000 livres, il n’y rien de choquant. Mais si par un rapide calcul on ramène le TOW et la quantité de fuel des deux avions asiatiques aux conditions du Sky à son MTOW (autonomie de 1556km à une vitesse de 180kt) il apparaît que :
    - SK105 : MTOW = 8618kg Fuel = 1983kg
    - Y12F : TOW = 7603kg Fuel = 1238kg
    - N219 : TOW = 7143kg Fuel = 1242kg
    Malgré sa masse supérieure de 460 kg et de plus grands volumes capables de 3 containers LD3, le Harbin Y12F en raison de ses trains rentrants, a une consommation similaire à celle du N219.
    Pour le transport de 19 passagers et toutes choses égales par ailleurs***, il ne faut donc pas être grand expert pour s’apercevoir qu’à partir des performances divulguées dans la presse, le Skylander aura besoin de quelque 743kg de fuel supplémentaire pour la même mission, soit une consommation supérieure de 60% à celle de ses deux concurrents réels.
    Le Twin Otter 400 n’est pas un concurrent direct car il correspondant à une utilisation STOL avec un MTOW de 12500 livres.
    Ces espérances chinoises sont-elles à présent plus crédibles que celles générées il y a un an par les Russes puis plus récemment par les Israéliens tous évaporées depuis?
    N’est-ce pas le moment de regrouper nos forces pour s’occuper de notre avenir et non de notre passé ? Passé dans lequel le Max Holste MH260, étrangement rattaché à Reims Aviation Industrie donc à Sky Aircraft faisait déjà aussi bien en 1960, en supposant évidemment que le Skylander tienne un jour ses promesses.
    *** les performances affichées pour le Skylander ne correspondent pas à une version tous-terrains. Des atterrisseurs équipés de pneus basse pression et non carénés pénaliseront un peu plus sa consommation d’environ 12% ou sa vitesse de 6%.

  • Les sauveurs chinois de l’industrie aéronautique française ?
    @Innovons, Innvons = comment pouvez-vous faire une comparaison avec lMorane-Saulnier ?? c'est un peu comme si un agriculteur faisait une comparaison entre les chevaux ( ou les boeufs ) que son grand' père utilisait et le tracteur dernier cri qu'il utilse'...
    coryez vous que les chinois vont garder la fabrication en France...allons, cessez de rêver !

    Comme l' a très bien précisé un autre intervnant, le twin otter a été remis en fabrication, il est imbattable, seuls les pays en voie de développement peuvent acheter ( peut être ? ) le skylander, dans trois ou quatre ans...à condtion qu'il soit construit à bas prix, c'est à dire en chlne ! ..et si je n'étais pas " plumé " en impôts mal utilisés, je n'aurai pas besoin de faire la quête !
    pouvez-vous préciser votre profession ? car vous êtes totalement à coté de la plaque !

    Pour info, si vous avez des fonds de disponible, je cherche une ( petite ) subvention pour un ULM destiné aux handicapés et aux jeunes ayant le B.I.A....à votre bon coeur !

  • Les sauveurs chinois de l’industrie aéronautique française ?
    L'Etat français ne veut plus se donner les moyens d'investir massivement dans l'innovation, en particulier dans l'aéronautique. Oui, l'innovation est chère. Oui, le retour sur investissement est parfois incertain. Mais aujourd'hui, notre capacité d'innovation est notre seule et unique distinction dans cette industrie mondialisée. Nos innovations nous garantissent encore une (courte) longueur d'avance technologique et attire la convoitise des pays qui veulent naturellement et légitimement développer leur industrie.

    Fermons nous hermétiquement aux investissements chinois et ils investiront ailleurs (Pologne, Allemagne, USA, Russie). Faisons sans eux et ils feront sans nous. Soit avec nos ingénieurs attirés par un dynamisme et des salaires que l'industrie française n'offre plus. Soit avec le demi-million d'ingénieurs qu'ils forment chaque année (30 000 en France).

    Alors, Maurice, que préférez-vous ?

    Que de tels projets soient happés par des capitaux étrangers dès leur génèse afin de préserver les deniers de l'Etat ? Si c'est une réussite, il ne faudra pas venir le regretter dans ces colonnes.

    Ou bien acceptez-vous qu'aujourd'hui les différents acteurs français fassent état de leur incapacité à poursuivre leur soutien et que les dirigeants de Skylander acceptent volontiers de s'ouvrir à la convoitise d'investisseurs étrangers en préservant nos emplois en France ? Dans ce cas, merci de ne pas crier au "pillage" de notre industrie à longueur de blog !

    Ou enfin souhaitez-vous que le projet s'arrête purement et simplement, laissant derrière lui d'énormes dettes que les différents contributeurs/contribuables français ne reverront jamais ? Les "horribles" investisseurs chinois trouveront un autre projet à soutenir... hors de France.

  • Les sauveurs chinois de l’industrie aéronautique française ?
    Lire des commentaires tels que ceux de rouletabille ou encore turbinator fait froid dans le dos, je ne crois pas que les frères Morane et Sauliner s’attachaient à des études de marché. Un tel raisonnement incarne parfaitement le formatage scolaire des cadres moyens français où toute innovation est immédiatement méprisée. Le désastre qu’est le paysage industriel aéronautique français aujourd’hui n’est que le triste résultat de cette démarche cloisonnée, paysage où les petits avionneurs qui incarnaient la fierté nationale de notre savoir faire ont en majorité tout sauf disparu et où notre industrie est réduite à l’activité de sous-traitance dictée par l’hégémonie peu scrupuleuse des grands groupes.

    Alliés au scepticisme ambiant propre au monde aéronautique français et portés par leurs succès des 40 dernières années les soit disant experts incarnent aujourd’hui les limites de la systématisation de notre raisonnement qui tue toute forme d’innovation. Or c’est justement cette innovation mariée à l’esprit d’entreprendre qui fit de l’aéronautique le fleuron de l’industrie française. Il est en effet regrettable que l’état n’ait plus les moyens aujourd’hui de poursuivre sa politique Keynésienne, seulement l’arrivée des Chinois ne justifie nullement l’excès de chauvinisme français qui se répand aujourd’hui.
    Certes l’innovation est onéreuse, certes l’innovation ne s’attache pas aux études de marchés si chères aux experts mais elle reste notre seul moyen de lutter contre l’arrivée massive des capitaux chinois.

    Alors s’il vous plait messieurs, restez-en à vos études de marché et business plans mais laissez nous innover et entreprendre ! Faute de quoi nous tomberons tous sous le joug des grands. Vive le Stakhanovisme et vive la France !

    • Les sauveurs chinois de l’industrie aéronautique française ?
      Francois,
      Utilisez votre argent comme bon vous semble pour investir dans des projets innovants ou non, mais ne demandez pas aux autres (l'etat) de payer pour vous!!! Cela serai de la pure hypocrisie.

  • Les sauveurs chinois de l’industrie aéronautique française ?
    J'ai travaillé sur le programme Skylander à ses débuts. Ce programme est mort le jour du décés de Desmond Norman qui, de par ses succés (BN2 Islander, + de 1200 avions construits) pouvait seul crédibiliser ce projet auprès des partenaires indispensables (Motoriste et équipementiers)
    Les gens qui ont succédé à D Norman étaient beaucoup trop influencés par lerus entreprises d'origine (Dassault ou EADS) Desmond faisait du proto sur le genou, mais ça pouvait marcher, les autres ont fait des "business plans" avec des hypothèses irréalistes.
    Bilan des courses: Bombardier a relancé le Twin Otter apres 30 ans d'interruption de chaine de montage....

Recent Posts

Lockheed Martin débute l’assemblage du premier E-130J

Pour communiquer avec ses sous-marins, l'U.S. Navy a besoin d'avions capables d'établir la liaison grâce… Read More

22 novembre 2024

La filière aéronautique normande annonce 2.000 recrutements en 2025

2.000 recrutements en 2025, mais aussi 2.200 par an de 2026 à 2030 : les grands… Read More

22 novembre 2024

« Tomcat » : Romain Hugault en grande forme !

Vous avez aimé Top Gun ? Vous avez adoré Top Gun Maverick ? Avec Romain… Read More

22 novembre 2024

Fin du Puma dans la Royal Air Force

Les hélicoptères Puma HC2 âgés d’un demi-siècle seront retirés du service en 2025. Ils seront… Read More

21 novembre 2024

Le radar de la tour de contrôle de CDG héliporté

La tour de contrôle centrale de l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle est en travaux. Fin… Read More

21 novembre 2024

Service prolongé jusqu’en 2040 pour les PC-7 suisses

Depuis plus de quatre décennies, le Pilatus PC-7 constitue la pièce maîtresse de la formation… Read More

21 novembre 2024
Publicité