ATR prévoit une demande de 3.020 nouveaux turbopropulseurs (moins de 90 places) estimée à plus de 80 milliards de dollars sur les 20 prochaines années. D’ici à 2037, l’avionneur franco-italien estime que les turbopropulseurs défricheront 2.770 nouvelles routes aériennes.
Au moment où ATR publie ses prévisions de marché des turbopropulseurs pour les 20 ans à venir, sa maison-mère Airbus sort les siennes pour les avions de ligne à réaction. Airbus table sur 37.400 avions neufs pour une valeur de 5.800 milliards de dollars, quand ATR avance plus modestement 3.000 nouveaux avions pour un total estimé à 80 milliards de dollars.
Il n’en demeure pas moins que le marché des turbopropulseurs a encore de beaux jours devant lui. Depuis 2010, ce type d’avions représente 50 % des ventes totales de ce segment des appareils régionaux de moins de 90 places sur lequel ATR s’est affirmé comme premier choix des compagnies aériennes régionales.
Les turbopropulseurs vont continuer à défricher des lignes et générer ainsi une croissance du trafic régional, tant sur les marchés traditionnels, où les villes les moins connectées se voient desservies par de nouvelles routes régionales directes, que sur les marchés émergeants, où les liaisons aériennes assurées par des turbopropulseurs s’imposent comme la solution la plus viable pour transporter aussi bien des passagers que des marchandises.
Selon les prévisions de marché pour la période 2018-2037, près de 80 % (2.390 avions) de la demande totale émaneront de la catégorie des 61 à 80 places, un segment de marché dominé depuis des années par l’ATR 72. Les 20 % restants (630 avions) proviendront du marché des avions de 40 à 60 places, un segment où l’ATR 42, seul avion de 50 places encore en production, permet à la fois d’apporter une capacité de sièges supplémentaires par rapport aux appareils de 30 places, et de remplacer des avions régionaux de 50 places.
Sur les 20 prochaines années, la plus forte demande de turbopropulseurs devrait venir d’Asie (43 %), devant l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient (31 %) et le continent américain (26 %). Outre le transport de passagers, ATR estime que l’augmentation du trafic du fret aérien générera, au cours des deux prochaines décennies, un potentiel de livraison de 460 turbopropulseurs cargos. Ce potentiel inclut à la fois les conversions d’appareils et l’ATR 72-600F, récemment lancé, unique avion régional à sortir de la chaîne d’assemblage en configuration cargo.
L’aviation régionale s’est remarquablement développée, puisque 58 % des réseaux régionaux actuels dans le monde ont été créés ces 15 dernières années. Le développement des routes aériennes régionales a été particulièrement intense entre 2012 et 2017, ATR en étant l’un des principaux acteurs, avec une moyenne de plus de 100 nouvelles routes par an et un record de 155 nouvelles routes en 2017. À ce jour, la moitié des vols de moins de 330 NM dans le monde est opérée par des turbopropulseurs, de sorte que leur utilisation représente la solution la plus économique en matière de consommation de carburant pour les trajets courts.
Fort des succès rencontrés actuellement et récemment par les turbopropulseurs dans l’ouverture de nouvelles routes au moindre risque, ATR estime que ceux-ci offrent un potentiel de création de 2.770 nouvelles routes dans les 20 années à venir. Au cours de cette période, le trafic régional devrait augmenter de 4,5 % par an et en 2037, 30 % du trafic devrait être généré par des routes encore inexistantes.
La croissance du trafic régional entraine non seulement une augmentation du nombre des avions, mais aussi logiquement une hausse des besoins en pilotes de ligne qualifiés sur turbopropulseurs. D’où les investissements d’ATR dans les moyens de formation.
Le constructeur vient d’obtenir la certification de l’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) pour son nouveau simulateur de vol de type FFS (Full Flight Simulator) pour ATR 72-600 installé à son siège à Toulouse. Conçu par CAE, il permettra à ATR d’offrir à ses clients et opérateurs environ 5.000 heures de formation supplémentaires par an. En 18 mois, ATR a mis en service trois simulateurs. Un autre simulateur sera prochainement installé, dont la localisation reste à déterminer.
Gil Roy
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