Engagées dans une montée en cadence d’une ampleur sans précédent, les 410 entreprises du GIFAS (Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales) estiment à 15.000 leurs besoins en recrutement pour 2022. Tous les métiers sont concernés. Toutes les régions également. Tous les profils en termes de formation (ou pas) et d’âge aussi.
Les recrutements sont un problème que traine la filière aéronautique depuis longtemps. La sortie de crise les exacerbe. Les industriels les avaient anticipés en évitant de recourir systématiquement aux licenciements quand la crise « profonde et brutale » s’est déclenchée, début 2020. Cela n’a pas toujours été possible.
Au final, en 2020, les effectifs des 410 entreprises membres du GIFAS ont chuté de 4% (194.000) alors que, dans le même temps, le chiffre d’affaires global a reculé de 28%. Les entreprises ont mis en œuvre des solutions pour garder les compétences. Elles ont ainsi limité la casse. Elles reconnaissent avoir bien été aidées par les mesures gouvernementales.
En 2021, sur la première partie de l’année, les effectifs ont continué à baisser au même rythme de 4%. La tendance s’est inversée en cours d’année.
Si en 2020 et en 2021, les effectifs ont baissé, les embauches n’ont pas été suspendues pour autant. Christophe Cador, président du comité Aero-PME du GIFAS affirme que les entreprises ont recruté entre 6 et 7.000 personnes en début 2020 et autant fin 2021. Il avance le chiffre de 15.000 recrutements prévus en 2022.
A court terme, ce sont les métiers de la production qui sont concernés en priorité, mais les besoins sont multiples, insiste Martin Sion, Président du GEAD (Groupe des Equipements Aéronautiques et de Défense). « Nous avons des besoins dans à peu près tous les secteurs, et de tout âge ». Dans l’immédiat, l’enjeu aujourd’hui est de faire revenir les intérimaires, qui depuis tous temps, et dans tous les domaines constituent une variable d’ajustement. Ils ont été les premiers à quitter les entreprises quand l’activité s’est arrêtée brutalement. « L’enjeu est de les faire revenir et de leur proposer un CDI », affirme Christophe Cador.
Sous l’impulsion d’Airbus, mais aussi de Dassault, la filière est soumise à une montée en cadence spectaculaire. Outre les problèmes de financement, de logistique, d’approvisionnement en matières premières ou encore de prix de l’énergie, la question des ressources humaines se pose avec une grande acuité.
« L’industrie aéronautique offre des perspectives de carrière absolument fantastiques. La filière est prête à former des profils qui ne seraient pas aujourd’hui naturellement orientés vers l’aéronautique. La filière peut recruter des gens sans formation pour les emmener vers nos métiers. », déclare le président du comité Aero-PME du GIFAS.
« Nous avons des besoins dans tous les domaines, aussi bien les cols bleus que les cols blancs, dans l’ensemble des métiers de l’aéronautique. Nous avons des besoins, dans la peinture, dans la soudure mais aussi dans l’ingénierie… Il y a un enjeu en termes d’emploi qui est extrêmement large. On a des formations, en particulier pour les métiers manuels, qui sont longues… Aujourd’hui nous sommes obligés de faire un gros effort de formation de façon à accompagner des gens qui n’étaient pas formés à l’aéronautique aux métiers dans lesquels on les prend. », explique Martin Sion.
Le GIFAS s’apprête à lancer un plan, en deux temps. A très court terme, il s’agit de faire revenir dans la filière des compétences. Un travail à réaliser avec Pole Emploi et les Régions qui se sont montrées très réactives au début de la crise. A moyen terme, il faut aller dans les lycées convertir les jeunes à l’industrie aéronautique. « Il s’agit d’aller vendre des emplois en CDI, bien payés et de bonnes conditions de travail ». La montée en cadence de la production n’est pas le seul enjeu. Il y a aussi la transition énergétique qui est un défi de taille.
Guillaume Faury voit là « une grande opportunité pour tous les jeunes passionnés d’aéronautique. 2022, est une année de montée en cadence, une année d’embauche », résume le président du GIFAS.
Gil Roy
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