Sur les 11 premiers mois de 2019, Boeing a livré deux fois moins d’avions que sur la même période de 2018. Les commandes plongent encore plus dramatiquement pour s’établir à -84 unités.
Les conséquences pour Boeing, des problèmes du 737MAX et, dans une moindre mesure, les déboires du programme 777X, se mesurent au nombre de livraisons réalisées en 2019 et aux commandes enregistrées sur la même période. Sur les 11 premiers mois de 2019, le constructeur américain a livré 345 avions commerciaux. Sur les 11 premiers mois de 2018, il en avait livré 704. En 2019, sur la même période, Airbus qui est engagé dans une montée en cadence, a livré 725 avions. Ces trois nombres illustrent l’ampleur de la crise à laquelle est confronté Boeing.
737 | 747 | 767 | 777 | 787 | TOTAL | |
Livraisons | 121 | 7 | 40 | 40 | 137 | 345 |
Commandes nettes | -182 | – | 26 | -3 | 75 | -84 |
Commandes brutes | 68 | – | 26 | 38 | 111 | 243 |
Source : Boeing
Pour Boeing, comme pour Airbus, les monocouloirs pèsent très lourds sur le bilan de l’activité. En 2018, le 737 a représenté 580 livraisons sur un total de 806 unités, tous modèles confondus, soit plus de 7 avions sur 10 livrés. Sur les 11 premiers mois, seulement 121 Boeing 737 ont été livrés, soit moins de 4 sur 10.
L’essentiel des livraisons a été réalisé avant que l’interdiction de vol soit totale, c’est-à-dire sur le premier trimestre 2019. Cette proportion s’est encore effondrée. En novembre 2019, Boeing n’a livré que deux 737 (sur un total de 24 livraisons) et encore s’agit-il de deux P-8 Poseidon, version militaire du 737-800. Avant le déclenchement de la crise du 737MAX, Boeing avait atteint la cadence de production de 52 737 par mois. Suite à l’interdiction de vol, la cadence a été ramenée à 42. D’où les parkings qui débordent et la recherche de nouvelles aires de stockage des avions qui sortent de chaine d’assemblage.
Quant aux commandes, les mêmes causes induisent les mêmes effets catastrophiques. Sur les 11 premiers mois de 2019, Boeing n’a enregistré que 243 commandes brutes auxquelles il faut retrancher 119 annulations et les conversions. Cette année, le constructeur a intégré une nouvelle norme comptable (ASC 606) qui impute encore le résultat de 131 unités. Au final, le solde des commandes est négatif et s’établit à -84.
En 2018, sur 12 mois, Boeing a enregistré 925 nettes dont 678 pour le seul 737, essentiellement dans sa version MAX. Sur les 11 premiers mois, le solde des commandes de 737 s’établit à -182 unités (en tenant compte de la norme comptable ASC 606). Dans la réalité industrielle, le solde des commandes de 737NG est positif avec +22 unités, et celui du 737MAX, est négatif à -73.
Concernant les autres programmes, le 777 affiche un solde négatif de -3 commandes nettes sur les 11 premiers mois de 2019, avec 20 commandes nettes pour le 777 et -23 pour le 777X qui accumulent des retards. Boeing a enregistré 26 commandes nettes pour le 767 et 75 pour le 787 qui en 2019 sera en tête des livraisons de Boeing.
Gil Roy
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Quel désastre pour les fournisseurs, sous traitants dont un certain nombre sont basés en France . Si la date de remise en vol repoussée relève du court terme, les conséquences sur le long terme courront sur bien des années ....comptables !
Les langues commencent à se délier à la FAA. Le 737 MAX était jugé très dangereux après le premier crash et la FAA n'a rien fait.
https://www.wsj.com/articles/internal-faa-review-saw-high-risk-of-737-max-crashes-11576069202
Ca sent le roussi pour Boeing..?
Des 's' en trop :
Emirates a convertis
les monocouloirs pèsent très lourds
Cet article enfonce encore le clou pour Boeing :
https://www.aerobuzz.fr/transport-aerien/les-nacelles-du-boeing-737ng-remises-en-question/