La future unité de production de Safran Landing Systems sera implantée à Feyzin, aux portes de Lyon, dans l'entrée du couloir de la chimie en cours de reconversion. © Safran
La France était en concurrence avec les USA. La nouvelle usine de freins carbone de Safran Landing Systems sera finalement implantée, à Feyzin, dans l’agglomération lyonnaise : 230 M€ investis et 200 emplois créés.
Le Président de la République a tenu à être associé à cette bonne nouvelle. Celui qui est accusé par ses adversaires politiques d’être le champion de la « Start up nation » a sans doute sauté sur l’occasion pour démontrer qu’il croyait en l’avenir industriel de la France et que pendant que des secteurs s’effondrent (GE à Belfort par exemple), d’autres ont le vent en poupe (aéronautique).
C’est donc en présence d’Emmanuel Macron, et de Ross McInnes, Président du Conseil d’administration de Safran, que Philippe Petitcolin, Directeur Général de Safran a annoncé le 8 juillet 2019, la création d’une nouvelle usine de production de freins carbone sur la commune de Feyzin, à une poignée de kilomètres au sud de la place Bellecour. A un jet de pierre aussi de Villeurbanne où est implanté le site historique de Safran Landing Systems, plus connu dans la région lyonnaise sous le nom de Messier-Bugatti.
A partir de 2024, cette nouvelle usine viendra renforcer les implantations industrielles de Safran Landing Systems. Les freins carbone sont actuellement produits dans trois sites : l’usine historique de Villeurbanne qui est également le centre de recherche mondial pour les matériaux de friction, celle de Walton dans le Kentucky (Etats-Unis) et celle de Sendayan (Malaisie).
« Nous sommes très fiers d’annoncer aujourd’hui la construction de cette usine qui a vocation à être au meilleur niveau compétitif mondial grâce aux innovations de rupture mises en oeuvre et qui sera une référence en matière environnementale. Nous bénéficions en région lyonnaise de l’un des écosystèmes industriels les plus dynamiques de France, et à terme, jusqu’à 200 nouveaux collaborateurs rejoindront cette future implantation de Safran » déclare Philippe Petitcolin.
Au salon du Bourget, moins d’un mois plus tôt, la partie était loin d’être gagnée. Malgré la volonté locale, encore beaucoup d’obstacles s’opposaient à l’implantation d’une telle unité de production en France. Le coût de l’énergie est sensiblement inférieur aux Etats-Unis et les contraintes environnementales plus allégées. « Nous avons tourné ces contraintes en opportunité », nous a confié Jean-Paul Alary, Président de Safran Landing Systems. « Nous devons trouver des solutions techniques en rupture pour être compétitifs en France ».
Toutes les technologies de « l’usine 4.0 » développées par Safran seront intégrées dans ce nouvel outil de production qui permettra notamment une réduction significative des consommations d’énergie et d’eau, ainsi qu’un recours aux énergies renouvelables. Ce projet s’accompagne du lancement d’un programme de R&T majeur, en partenariat avec des laboratoires, des universités et des entreprises locales (PME et ETI), qui bénéficie du soutien de l’Etat et des collectivités locales.
Les freins carbone de Safran équipent déjà plus de 10.000 avions auprès de 500 compagnies aériennes dans le monde. Le marché est en croissance annuelle de 10%. « Avec l’usine de Feyzin, Safran Landing Systems renforce sa position de n°1 mondial des freins carbone et répond ainsi à l’augmentation de la demande portée par la croissance soutenue du trafic aérien mondial. L’usine bénéficiera d’une conception modulaire innovante et se développera par étape au cours des prochaines décennies » souligne Jean-Paul Alary.
Pour la région Auvergne-Rhône-Alpes qui ambitionne de devenir l’un des centres européens de l’aéronautique, la future usine de Safran Landing Systems vient s’ajouter au projet Aeroprint en faveur de l’industrialisation de la Fabrication Additive appliquée à l’aéronautique, que va développer Dassault sur son site d’Argonay. Elle fait également écho aux investissements massifs du groupe Hexcel Composites dans la région.
Gil Roy
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Vous remarquerez que, les lecteurs de la presse aéro (pas que, d'ailleurd) s'empressent de décrier les décisions menant à des pertes d'emploi en France.
Or, ici, annonce d'investissement et d'embauches, et point de rejouissement, pas même de commentaire.
Syndrome français ?