La nouvelle étude de la Chaire Pégase s’intéresse au rapport de la génération Z, c’est-à-dire des jeunes français de 15 à 24 ans, avec l’aéronautique. Ce travail des chercheurs de l’Université de Montpellier fait tomber quelques idées reçues et confirme que l’industrie aéronautique, avec ses 15.000 postes à pouvoir cette année, n’est pas au bout de ses peines.
L’avion n’est pas la bête noire des jeunes de 15 à 24 ans, contrairement à ce que laissaient penser les marches étudiantes pour le climat. Bien qu’ayant une idée très vague, voire erronée, de la contribution du transport aérien aux émissions de CO2 (en cela, la Génération Z ne se différencie pas de ses ainés), ils sont majoritairement (74%) convaincus du caractère polluant de l’aérien et estiment que le secteur ne fait pas assez d’efforts pour réduire son impact environnemental. Ils ne rejettent pas pour autant l’avion. Pas plus que le reste de la population française d’ailleurs…
« La génération Z et le transport aérien : quelles différences entre les 15-24 ans et le reste de la population française« . Tel est le titre du nouveau rapport que vient de publier la Chaire Pégase de l’Universite de Montpellier. Les chercheurs spécialisés dans l’économie et le management du transport aérien et de l’aérospatial s’intéressent ici à ces 12% de la population française qui représenteront une part de plus en plus importante des passagers aériens dans les prochaines années. C’est sur eux aussi que compte la filière aéronautique pour renouveler ses effectifs.
Plus de 80% des 15-24 ans ont déjà pris l’avion au moins une fois dans leur vie. Jusqu’à la crise sanitaire, ils prenaient en moyenne l’avion 1,46 fois par an. L’empreinte carbone de leurs déplacements n’est que le septième critère sur dix dans le choix d’un moyen de transport. « Finalement, comme pour le reste de la population, la génération Z choisit principalement un vol en fonction du prix, de la sécurité ou de la réputation de la compagnie et du nombre d’escales. », résume les rapporteurs de la Chaire Pégase.
« Bien que plus soucieuse de son impact environnemental que le reste de la population, l’empreinte carbone des déplacements fait partie des derniers critères de choix de la génération Z. Les jeunes ont plus de mal à modifier leurs habitudes de voyage que leurs ainés, et utilisent d’autres écogestes pour réduire leur sentiment de culpabilité. »
Toutefois, « bien que le prix demeure leur critère de choix principal, les jeunes montrent une propension plus importante que leurs ainés à payer une somme supérieure pour des vols plus verts. » L’étude précise que plus de 20% de la génération Z (et 31% pour le reste de la population) ne sont pas prêts à payer plus pour voler sur une compagnie plus respectueuse de l’environnement, mais qu’ils sont aussi, en moyenne, prêts à payer un billet 14% plus cher pour réduire leur empreinte environnementale.
Ce quatrième rapport de la Chaire Pégase apporte un éclairage utile sur la perception de l’aéronautique qu’ont les jeunes de 15 à 24 ans. Au-delà de leur rôle de consommateurs de voyages aériens qu’il est intéressant de cerner, ils constituent un vivier de futurs techniciens et ingénieurs de l’industrie aéronautique. Et de ce point de vue, cette étude confirme ce que les recruteurs devraient déjà savoir. En effet, les chercheurs se sont attachés à mesurer l’intérêt de la Génération Z pour l’aéronautique et le spatial.
Pour une majorité de 15-24 ans, l’aéronautique et le spatial se résument à Airbus et Air France. En creusant un peu plus, il apparaît que les jeunes ont une meilleure connaissance des compagnies aériennes et des aéroports. « Leur plus forte notoriété peut s’expliquer par le fait qu’elles sont en contact direct avec les clients et qu’elles communiquent plus directement auprès de la population que les constructeurs et les fournisseurs aéronautiques. »
« Pour les 15-24 ans, les entreprises des trois secteurs Transport aérien, spatial et construction aéronautique et spatiale sont avant tout perçues comme une opportunité de travailler à l’international (81%). Reconnues pour leur forte dimension innovante (70%), ces entreprises sont synonymes de perspectives de carrières intéressantes (66%) et de prestige (65%). Cependant, ces entreprises restent perçues comme difficilement accessibles (27%) et surtout comme relativement peu respectueuses de l’environnement (21%). »
Cette étude de la Chaire Pégase montre que « les jeunes français sont globalement moins intéressés que leurs ainés par l’aérien et le spatial, et qu’ils connaissent beaucoup plus les entreprises de service que les acteurs industriels (l’exception d’Airbus). » Les chercheurs soulignent aussi que la Génération Z et les acteurs de l’aérien et du spatial ne sont pas sur la même longueur d’onde. Les premiers sont branchés réseaux sociaux et YouTube quand les autres continuent de privilégier les canaux traditionnels.
Fin avril 2022, le GIFAS (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales) a lancé le plan « L’aéro recrute » dont l’élément central est un site internet qui donne accès à de nombreuses informations nécessaires pour postuler : offres d’emploi, présentation de l’ensemble des entreprises et des métiers de la filière. Pour sa part, Aerobuzz.fr a choisi d’aller là où se retrouvent aujourd’hui la Génération Z, mais aussi une frange des « Y » (25-34 ans), en lançant JumpSeat.
Gil Roy
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