Premiers tours d’hélice pour l’avion électrique Integral E d’Aura Aero

Aura Aero a franchi une nouvelle étape dans le développement de sa gamme d’avions légers en mettant en marche le moteur électrique Safran Engineus du prototype de l’Integral E. L’événement a eu lieu le 19 février 2024, sur l’aéroport de Toulouse-Francazal où est implanté le constructeur français.

Investisseurs, partenaires, fournisseurs, clients, journalistes, institutionnels… ont répondu à l’invitation d’Aura Aero. Aux côtés des équipes de l’avionneur, ils ont pu assister à la mise sous tension, aux premiers tours d’hélice et au premier roulage d’Integral E. Ils ont ainsi été témoin d’un événement qui fera date dans l’histoire de la transition énergétique de l’aviation. Parce que, comme le fait remarquer Jérémy Caussade, Président et co-fondateur d’Aura Aero : « La maîtrise de ce nouveau système propulsif électrique s’avère également être une compétence indispensable au programme ERA, l’avion de 19 places développé par Aura Aero, destiné au transport régional. »

Les deux avions seront propulsés par un moteur de la famille Engineus de Safran ; la version 150 kw pour l’Integral E et probablement la version 200 kw pour l’ERA. L’avionneur a choisi de rester dans le même ordre de grandeur de puissances, avec une différence notoire : l’Integral E est propulsé par un seul moteur, alors que l’ERA en compte huit. Le moteur est actuellement en fin de certification aux USA et en Europe. Quant à l’Integral E, le constructeur prévoit une entrée en service en 2026.

L’Integral E partage avec les deux autres modèles de la famille, c’est-à-dire avec l’Integral R (version voltige et train classique) et l’Integral S (version tricycle), la même cellule et la même voilure. Le challenge réside dans l’intégration de la motorisation électrique. « L’intégration du moteur sur la cellule a été pour l’équipe une découverte plutôt motivante » souligne Jérémy Caussade.

Aura Aero a opté pour des batteries de 800 volts. Cette forte tension offre de meilleures performances et une plus grande capacité à charger rapidement les batteries. Mais elle rend plus complexe l’intégration, notamment au niveau de la protection de la distribution. « L’automobile est un bon défricheur de la technologie », affirme le cofondateur d’Aura Aero.

Le premier vol de l’avion électrique est prévu « dans quelques semaines ». Sans plus de précisions. Le constructeur ne veut rien bousculer. Pas plus en ce qui concerne le premier vol que l’entrée en service. Elle est prévue en 2026, mais Jérémy Caussade s’autorise dès à présent de décaler la certification pour être sûr de livrer sur le marché un avion économiquement viable, c’est-à-dire qui offre une autonomie opérationnelle ainsi qu’une capacité de charge rapide. L’Integral E est destiné au marché des écoles de pilotage professionnelles. Une version remorqueur sera également développée, en partenariat avec la Fédération Française de Vol en Planeur.

Cinq ans après sa création, pour Aura Aero, 2024 est une année charnière. L’entreprise qui a déjà levé 62 M€, est engagée dans une nouvelle levée de fonds encore plus importante qui doit lui permettre d’envisager le passage à la phase de l’industrialisation de manière plus rapide et plus efficace. Cette nouvelle levée doit lui permettre également de poursuivre ses recrutements. Le constructeur emploie actuellement 250 salariés.

2024 doit aussi être l’année de la certification de ses deux premiers avions, l’Integral R et l’Integral S, et dans la foulée, l’année de l’entrée en service du très attendu nouvel avion français. C’est aussi en milieu d’année, après le premier vol de l’Integral E qu’Aura Aero ouvrira le carnet de commandes de son avion électrique. Une douzaine d’Integral sont actuellement sont actuellement en production à Toulouse-Francazal.