Depuis quelques années, Price Induction vend des bancs d'essais moteurs à de grandes universités et centres de recherches à travers le monde. © Price Induction
Faute d’avoir réussi à réunir les capitaux nécessaires à la certification de son moteur de jets légers, Price Induction abandonne le programme DGEN et réoriente son activité. La start-up basque fait l’objet d’une procédure de sauvegarde.
A sa demande auprès du Tribunal de commerce de Bayonne, Price Induction fait l’objet, depuis le 3 février 2014, d’une procédure de sauvegarde. Cette procédure relativement récente dans le droit français et qui s’apparente au « Chapter 11 » américain, offre à l’entreprise une protection exceptionnelle afin de lui donner le temps de rééquilibrer économiquement son exploitation et si nécessaire de procéder à son refinancement. Il ne s’agit ni d’un dépôt de bilan, ni d’un plan social déguisé, mais...
16 commentaires
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Price Induction renonce à son turbofan DGEN 390
C’est un beau moteur et l’équipe qui y travaille est passionnée et compétente. Dommage que les actionnaires ne pensent pas plus à développer le marché par leur contacts nombreux plutôt que de casser l’énergie de ces artisans qui ne demandent qu’à rentrer professionnellement dans la cours des grands. Dans ce segment il y a si peu d’initiative et les monopoles sont si lourds.
Price Induction renonce à son turbofan DGEN 390
Criez au gaspillage de l’argent public est ici un non sens, et comme le souligne Antoine, grossier vis à vis de l’implication des hommes et femmes de ce projet. L’article le rappelle, l’argent provient à moitié de fonds propres, et le reste a permis de créer une cinquantaine d’emplois sur 15 ans, tout en initiant chez bon nombre de jeunes l’envie de créer et de s’investir dans un projet industriel en France.
Pourra-t-on jamais chiffrer ce que cette entreprise aura su générer via la formation de potentiels entrepreneurs, et de cadres de notre aéronautique? Il est toujours bon de motiver la multiplicité de notre industrie, surtout dans un domaine tel que l’aéronautique, emmêlé bien souvent dans une rigidité confondante.
Enfin, pour ce qui est du positionnement du produit, il est sans doute vrai qu’un turboprop léger aurait plus facilement suscité l’enthousiasme des avionneurs, d’un naturel frileux. Mais il est facile de critiquer avec le recul. Dans un contexte économique plus optimiste que celui des années marquant les premiers tours du DGEN, l’audace de ce projet aurait tout autant pu motiver un avionneur de se lancer dans l’aventure, et on aurait alors crié au génie Français…
Price Induction renonce à son turbofan DGEN 390
Quel est le naturel frileux des avionneurs?
Quand il n’y a pas de marché ni d’utilité, personne n’a envie de perdre de l’argent volontairement, c’est tout.
Développer un avion nouveau pour un moteur nouveau sur un marché inexistant: vous auriez parié votre livret d’épargne là dessus?
Il faut arrêter de critiquer ceux qui déroule normalement une stratégie qui marche: oui, il y a des risques à prendre pour développer une entreprise, mais pas la peine de se jeter dans le vide sans une analyse raisonnable du marché. Price Induction n’était pas là pour « générer via la formation de potentiels entrepreneurs, et de cadres de notre aéronautique » ni pour » motiver la multiplicité de notre industrie, surtout dans un domaine tel que l’aéronautique, emmêlé bien souvent dans une rigidité confondante ». Elle était là pour créer un moteur qui vole sur une cellule qui vole en investissant de l’argent privé (de son fondateur en grande partie) et public (qui nous appartient donc) afin de créer une entité industrielle. Ceci est raté, non pas pour cause de malchance mais pour ne pas avoir écouter depuis le début ceux qui ont un peu d’expérience dans ces domaines et dans le marketing. Nous ne parlons pas de « critiquer avec le recul », mais d’avis raisonnés donnés dés le début de ce projet. A l’inverse du SK105 (un bon concept, bien ciblé, mal réalisé) on est là dans le mauvais concept, mal ciblé et bien réalisé…
Price Induction renonce à son turbofan DGEN 390
A lire les spec du DGEN390, cela laisse penser qu’un couple de DGEN390 pourrait motoriser une machine de 4-5 places avec une conso et des perfo prochent d’un TBM700 mono-turbine, machine qui se vend à environ 40 exemplaires par an depuis plus de 20 ans.
En gros, cela me fait plutôt penser au projet Eclipse 500, qui visait peut-être un peu trop haut au niveau des performances et la technologie pour un premier avion (FL410 et 370kt), avec une consommation et un cout d’exploitation horaire eux aussi au final proche d’un TBM700… (environ 600 euros/h de coût variable pour 300kt).
Affirmer que le marché visé par le DGEN390 n’existe pas : c’est vrai… puisqu’il est à créer et promouvoir 🙂
Mais l’expérience du TBM devrait quand même laisser penser qu’il pourrait exister un marché d’une cinquantaine de machines par an pour un appareil bi-réacteur à 600 euros/h pour 300kt vendu 2.5M€.
Question subsidiaire : quel marché pour un bi-réacteur à 1M€ avec les même performances et même cout d’exploitation ?
Price Induction renonce à son turbofan DGEN 390
Le coup du gaspillage d’argent public est grossier et absolument irrespectueux de l’énergie, de la motivation et de la compétence de la jeune équipe qui a développé d’une part une technologie qui s’exporte aux 4 coins du monde pour la recherche (NASA, Jaxa) et la formation des techniciens de maintenance comme des ingénieurs de demain et d’autre part une expertise reconnue par des grands groupes comme Safran. Quant au moteur, il est bien indiqué que son développement est « suspendu sans être abandonné » non ?!
Price Induction renonce à son turbofan DGEN 390
Si le fait de dépenser quelques millions d’euros en pure perte sur vos impôts dans un domaine où nous savions pertinemment que l’échec commercial (pas technique) était assuré ne vous dérange pas, libre à vous. Nous ne sommes portant plus dans les années 70 et 80, de robinets budgétaires grand ouverts…
Les compétences évidentes de l’équipe auraient seulement pu être mieux employées qu’à essayer de sortir un superbe outil inutilisable. Quant à l’export au quatre coins d’un globe, je veux bien, mais je ne suis pas très heureux d’avoir payé pour la recherche de la NASA un démonstrateur parfait qui ne vole pas. Il se trouve que je travaille aussi sur la formation de techniciens de maintenance: personne ne va former réellement des gens sur une technologie qui n’est pas sur le marché.
Je suis heureux pour les jeunes membres de cette équipe qu’ils soient reconnus par SAFRAN, et souhaite qu’ils puissent même y être embauchés.
Quant au développement « suspendu » et non « abandonné »…
Price Induction renonce à son turbofan DGEN 390
Un turboprop de 300HP optimisé basse altitude?! En voila une bonne idée! Mais pourquoi un tel projet n’a t il jamais été entrepris jusqu’au bout? Les fonds nécessaires pour un projet sur un marché aussi prometteur auraient dû être facilement trouvables non? L’histoire de la réussite de SMA – plus de 100M€ d’investis pour autant de moteurs de vendus que le DGEN (a comparer au 28M€) – aurait elle refroidi certains grand décideurs?
Price Induction renonce à son turbofan DGEN 390
Il ne s’agit d’optimiser un turboprop à « basse altitude » mais de considérer ce qui peut voler entre 15,000 et 25,000 ft sans bruler de la 100LL devenue introuvable ailleurs qu’en Amérique du Nord et Europe de l’Ouest: ce n’est certainement pas un réacteur comme le DGEN390 a voulu le montrer, et il n’y a toujours pas de Diesel (après quelques dizaines de M€ mis sur le marché par SMA). Que reste-t-il pour motoriser les bimoteurs légers non pressurisés ou faiblement pressurisés (ou les R66 et conversion de Bonanza, C210 et autres avions d’entrainement militaires)? De l’Alison C250 (rebaptisé en version moderne RR300), vendus à plusieurs milliers d’exemplaires…
Sur ce créneau bien réel, une offre moderne pouvait être compétitive.
Qui a vu déferler les milliers de VLJ volant à l’altitude ciblée par Price Induction?
Price Induction renonce à son turbofan DGEN 390
Il me semble pourtant avoir vu des brochures de turboprop 300HP conçu pour les 15-25 kft (ce que j’entendais par basse altitude) lors du Bourget 2007 et 2009. Qu’est devenu ce projet? Pourquoi n’a t il jamais été poursuivi?
Face à un tel moteur la concurrence aurait été rude pour la SMA qui peine toujours à convaincre malgré un budget conséquent (dont combien de M€ d’argent publique?).
Aurait on forcé la main à l’équipe de direction? Les cartes étaient elles jouées d’avance?
Price Induction renonce à son turbofan DGEN 390
Précisons que le moteur DGEN tourne au banc depuis 2006.
Price Induction renonce à son turbofan DGEN 390
ce n’est pas faute d’avoir répété sur tous les tons aux initiateurs du projet que le positionnement de ce moteur est un non-sens. A ces altitudes (15,000 à 25,000 ft si je me rappelle bien), la seule solution viable est la turbine, et le marché manque de compétition pour des turbines légères et moyennes (le vrai successeur de l’Alison C250), voire pour l’entrée de gamme PT-6.
Parier sur une gamme d’avion qui n’existe pas avec un moteur qui n’existe pas, il n’y a que des gens dépensant l’argent des autres qui pouvaient décider d’accorder 28M€ à un tel développement…
Les chinois ont de l’argent mais ils ne sont pas complètement fous. Je comprends AVIC.
Reprocher à l’EASA ou la DGAC son manque de coopération et la longueur de ses procédures est en l’occurrence de la pure bêtise.
Dire qu’il fallait encore 8 ans pour certifier le machin après 10 ans de développement est une simple illustration du manque de connaissance de la part de ceux qui en parlent.
Maintenant, la société dispose d’une excellente base semble-t-il pour faire ce qu’elle aurait du faire depuis longtemps: une turbine légère pour compléter par l’entrée de gamme l’offre de Turboméca à un prix que les aéronefs « légers » peuvent justifier. Il y a des centaines de bimoteurs Cessna, Beechcraft ou Piper en 250/350 hp qui pourraient accepter une turbine 300/450 hp moderne, voire des monomoteurs qu’une telle turbine permettrait de proposer sur les marchés émergents qui ne peuvent disposer normalement d’AVGAS et où la simplicité opérationnelle de la turbine est un vrai plus.
Rêvons un peu: 300 à 500 hp (voire au dessus pour de nouveaux appareils) avec une consommation réduite de 20% par rapport à une C250 et un TBO supérieur à 3000 heures pour un prix initial de 250/350 k$ et un support international par Turboméca s’appuyant sur le réseau créé pour Airbus Helicopters.
Ceci semble-t-il déplacé?
Price Induction renonce à son turbofan DGEN 390
Le carnet de commande du Cirrus Vision qui dépasse les 500 exemplaires aurait pourtant tendance à confirmer l’existence et le fort potentiel de ce marché. Le projet n’aurait il pas échoué pour d’autres raisons?
Price Induction renonce à son turbofan DGEN 390
encore un exemple de la mauvaise utilisation, par un mauvais ciblage, de l’ argent public.
des idées,cela ne manque pas ! il reste à savoir s’il y a un débouché commercial.
ce projet qui existe depuis de nombreuses années damandait encore huit ans ( au mieux ) n’a t-on l impression de retomber, à une petite echelle, certe, dans le problème du concorde…qui, ne l’ oublions pas, 10 exemplaires ont été donnés à des compagnies aériennes…et jamais un seul exemplaire n’ a été vendu ! à cette époque, on avait encore les moyens…ce n’est plus le cas
Faut-il rappeler qu’il s’agit d’ un marché ( s’il existe ) de niche, et tout porte à croire que ce fameux marché se rétrécie comme une peau de chagrin.
Espérons que cela servira de leçon à ceux qui distribuent un peu trop facilement l’ argent public…pas sûr !
Price Induction renonce à son turbofan DGEN 390
Très belle aventure qui se heurte aux moyens financiers et au délai trop long dans l’aviation civile pour les certifications.
Bravo à tous ceux qui créent et vont encore créer sous
l’inspiration d’un véritable meneur d’hommes.
Price Induction renonce à son turbofan DGEN 390
La question de l’utilité de ce moteur s’est posé depuis longtemps. Le savoir faire est là, mais le cahier des charges est inapproprié.
Que d’argent et d’énergie dépensés en vain 🙁
Pierre
Price Induction renonce à son turbofan DGEN 390
28 M€ d »argent publique pour découvrir qu’un réacteur dans cette gamme de poussée et pour ce type d’avion, est un non sens technico-économique…. Pas mal…