Bientôt trente ans qu’ils se détestent cordialement : Rafale et Eurofighter n’en finissent pas d’animer le salon du Bourget…
Les deux se connaissent comme s’ils avaient été à l’école ensemble… En fait, c’est même pire que ça : Rafale et Eurofighter auraient du avoir les mêmes parents. Puis le père est parti avec une autre femme et la mère a fait sa vie avec un autre homme. L’histoire est très compliquée et je vous en fais grâce. Il y a des revues spécialisées, envoyées sous pli discret, qui la racontent très bien. Maintenant ils sont un peu demi-frères, limite jumeaux, et c’est pour cela qu’on les confond souvent. Ce qui a le don d’énerver les parents…
Un œil exercé n’a pourtant pas de mal à les différencier. L’un a les traits fins, les yeux en amande et les pommettes hautes. Une gueule de jeune premier qui aurait un doctorat d’électronique. L’autre à la mâchoire carré, les oreilles décollées et le sourire un peu niais. Une bonne tête de footballeur. Je vous laisse deviner qui est qui.
Le démonstrateur du Rafale, le Rafale A, a volé pour la première fois le 4 juillet 1986. Le jour de l’indépendance américaine. Fallait il y voir un clin d’œil de Dassault ? L’EAP, pour European Advanced Programme qui allait donner naissance à l’Eurofighter, a pris l’air à peine un mois plus tard. Depuis tout ce temps, ils ne cessent de se croiser et de se recroiser dans les salons aéronautiques. Si je compte bien, mais à la maison c’est ma femme qui s’occupe des comptes, ils en sont à leur 13ème salon du Bourget commun. Chacun dans son enclos. Ils s’ignorent superbement. C’est pas compliqué, l’Autre n’existe pas. Sauf que toutes les conversations chez l’Un tournent autour de l’Autre, et vice versa. Vous suivez ?
Rafale et Eurofighter sont entrés dans la vie active depuis quelques années. Tentons la métaphore : ils volent de leurs propres ailes. Bizarrement, c’est celui qui a la tête d’intello qui a commencé à travailler le premier. Le footballeur s’est échauffé plus longtemps… Ca a commencé avec l’Afghanistan. Le Rafale connaît bien le pays puisqu’il y est allé bombarder les méchants dès 2007 avec l’armée de l’Air et la Marine. Il est revenu en France avec un pakol sur la tête, avec dans sa besace quantité d’histoires à raconter dans les diners en ville, où il ne se prive pas de répéter qu’il n’a jamais croisé l’Eurofighter au pays du bouzkashi. L’Eurofighter contre-attaque en glissant perfidement qu’il est en service dans six pays clients, avec déjà 260 avions fabriqués. Le Rafale, une centaine d’appareils construits à ce jour, cherche toujours désespérément son premier client export. A tit for tat disent les anglais…
Revenons au Bourget 2011. L’actualité n’est plus en Afghanistan mais en Libye. Nos deux duettistes mettent en avant avec une même vigueur leur participation à cette nouvelle guerre. Une fois de plus, le Rafale a été le premier sur le pont et il à les meilleurs histoires à raconter : tirs de bombes à guidage laser ou GPS, missions de reconnaissance, tirs de missiles de croisière, surveillance du ciel, catapultages, appontages… S’il fallait vitrifier la Libye, le Rafale pourrait aussi s’y coller avec le missile ASMP-A (et avec tout le sable présent sur place, la vitrification serait un jeu d’enfant…). Attention, l’Eurofighter sous les couleurs britanniques y est aussi allé de sa bombinette guidée. Les exemplaires espagnols ou italiens sont restés plus discrets. On ne les a pas encore vu dans le conflit. Une explication simple à cela, qui résume à elle seule la tragédie de cette lutte fratricide entre les deux avions européens : le Rafale voulu par les Français est un avion conçu dès son origine pour être multirôle et emporter une très grande variété de charges. Ses équipages ont été formés en conséquence. L’Eurofighter a quant à lui été conçu avant tout pour la défense aérienne, avec un puissant radar et deux gros moteurs. Tant bien que mal, il prend aujourd’hui un virage sur l’aile pour devenir un avion polyvalent, capable aussi bien de missions air-air que air-sol. Les Britanniques évoquent même le développement d’une version embarquée sur porte-avions. Hum… On attend de voir, et on se demande où les ingénieurs d’Outre Manche pourront caser dans leur avion un train d’atterrissage capable de résister aux appontages. Réponse dans une édition future du salon du Bourget ?
Frédéric Lert
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Rafale et Eurofighter : les faux frères
ideal serai de prouve que le rafale a 1 pour 2 remporte la victoire , face au typhon et f 18 super hornet. un rafale cout moins que 2 de nos concurent. arrongant peu etre mais il faut absolument demontré la superiorite se notre avion. l independance de notre pays et vitale" une defaite mondial pour nous le rapelé" citation" le caractère vertu des temps difficiles
Rafale et Eurofighter : les faux frères
Et l'electronique Hardware est il francais, Je crois que les microprocesseurs sont americains Je pense que cet avion est le dernier que Dassault concevra Le contribuable est tres satisfait de l'orgeuil demesure national Les Americains feront tout pour empecher la vente de cet avion L'article est bien bati sauf le propos sur la vitrication de la Lybie c'est carrement c. Les Arabes comprendont qu'avec ce genre d'argument l'arme nucleaire le sera neccessaire comme le fait l'IRAN Quant au Chinois ils ont bien pompe avec le J10 l'Eurofighter preque un jumeau
Rafale et Eurofighter : les faux frères
Votre article résume bien la vie des deux avions. D'une part le rafale boudé par les contrats militaires et d'autre part l'eurofighter, avion vendu comme le plus avancé technologiquement, le plus rapide, le plus efficace, le plus des plus...
Depuis des années on entend le même discours sur les capacités de l'Eurofighter, mais depuis l'action du rafale en Libye, les critiques positives sur l'Eurofighter Typhoon sont moindres à l'instar de son dauphin le rafale.
Jusqu'à l'avoue du constructeur ou des constructeurs de Eurofighter qui estiment que l'avenir commercial de son avion de combat devra passer par de sérieuses améliorations.
Rafale et Eurofighter : les faux frères
GENIAL : J' adore cet excellant résumé tout en sous entendus du second degré. BRAVO, c'est un régal que de lire ça...
J' aurais juste ajouté que les grands parents qui participaient à l' éducation des deux impétrants ont distribué l' argent de poches avec beaucoup de parcimonie.