Le Groupe AK qui a repris Dyn’Aéro après son dépôt de bilan en début d’année 2012 découvre l’ampleur de la tache qui lui incombe pour, non seulement remettre en ordre de marche la production d’avions légers, mais surtout pour structurer industriellement la société.
Dyn’Aero exposait au salon Aero 2012, un MCR-4S et un ULC aux couleurs du Pays Basque. Compte tenu des événements récents, notamment de la mise en redressement judiciaire de la société le 10 janvier 2012 et de sa reprise par le Groupe AK, le 1er mars 2012, ce stand était un message fort adressé au marché. « Nous avons voulu être présents à tout prix à Friedrichshafen pour dire que nous existions toujours », explique Michel Etchebest, directeur général d’AK. Cette mobilisation est d’autant plus remarquable, qu’à Darois, le nouveau repreneur ne manque pas de travail.
Michel Etchebest reconnaît qu’il n’avait pas mesuré complètement l’ampleur du problème Dyn’Aéro. « Nous avons découvert que Dyn’Aero ne possédait pas de système qualité. Il n’est pas possible de vendre des avions sans avoir une traçabilité complète ». Le premier chantier consiste donc à mettre en place une démarche qualité, ce qui implique une remise en question complexe des habitudes de travail. La mise en place de ce cadre normalisé n’est pas la seule priorité du repreneur.
En parallèle, de cette démarche, Michel Etchebest s’attaque à la qualité de service qui a de tout temps été le point faible de Dyn’Aero. « Dyn’Aero a de bons produits, mais son service clients est déplorable. Nous devons tourner l’entreprise vers le client ». Le nouveau patron sait que la pente est raide. « Alors que depuis la création de la société, 650 machines ont été vendues, notre listing fait état de seulement 200 clients. Nous demandons aux autres clients de se manifester, d’entrer en contact avec nous », explique Michel Etchebest avec beaucoup d’humilité.
C’est un homme pragmatique que nous avons rencontré à Friedrichshafen. Il regarde en face la situation de l’entreprise qu’il vient de reprendre, analysant froidement les dysfonctionnements et ne minimisant pas les difficultés pour y remédier. « Nous avancerons pas à pas, en fiabilisant les produits. Nous allons remonter un bureau d’études solide. Nous allons recruter un ingénieur aérodynamique ou aérostructure qui travaillera dans un cadre plus organisé, avec une capacité de prototypage. Sur 650 avions vendus, il y a 400 modèles différents. Nous devons figer nos modèles ».
Le Groupe AK a décidé de travailler en priorité deux modèles, d’une part le MCR-ULC, d’autre part le MCR-4S. « L’ULC est l’un des rares ULM du marché à respecter la réglementation en termes de masse. Nous allons le commercialiser en l’état après avoir, toutefois, corrigé quelques défauts pour améliorer la qualité perçue. Quant au 4S, nous allons en faire un modèle quadriplace certifié. Nous voulons le faire agréer LSA selon la norme anglo-saxonne pour l’exporter, et CS-23 en Europe, en attendant l’ELA1. Cet avion vole depuis douze ans, j’espère que cela nous aidera à obtenir la certification. Nous allons faire tester l’aile en rupture ». Quant au bimoteur, AK doit d’abord régler la question de la propriété physique du prototype revendiquée par Pierre Robin, avant d’envisager quoi que ce soit. Le Twin-R n’est visiblement pas une priorité pour le repreneur qui estime qu’il y a encore, au minimum, 18 mois de développement sur ce programme… et beaucoup de travail sur les autres fronts.
Restructurer le cadre de travail de la vingtaine de salariés de Darois et de la trentaine de salariés au Portugal, initier une démarche qualité, renforcer le bureau d’études, mettre en place un service commercial, regagner la confiance des clients, entamer la certification du quadriplace… Le Groupe AK n’avait peut-être pas mesuré l’ampleur du chantier de reconstruction en se portant candidat à la reprise de Dyn’Aero. Quoi qu’il en soit, pour bien comprendre les spécificités du marché de l’aviation générale qu’il est entrain de découvrir, Michel Etechbest a décidé d’apprendre à piloter. Depuis quatre mois, il est membre de l’aéro-club de Biarritz et vole sur DR400.
Gil Roy
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Redressement de Dyn’Aero : le Groupe AK au pied du mur
Bonjour, ce groupe a une capacité a rebondir phénoménal...Toujours porteuse de nouveaux projets,défit.... Michel est un vrai coureur de fond !!!
Donc,après le Jet d'eau ... le Jet d'air... En lui souhaitant une meilleure réussite
La capacité d'un bon dirigeant est celui de bien s'entourer... Allez,les AKaistes
Redressement de Dyn’Aero : le Groupe AK au pied du mur
Témoignage honnête et a priori rassurant pour l'acheteur récent (finalisé hier) d'un 4S fabriqué en 2002 par une UAT. La machine répond à nos attentes en terme de qualité perçue et de comportement en vol.
Nous allons l'exploiter en club (avec quelques règles de sécurité rigoureuses).
Nous souhaitons bon courage au dirigeant et bon vent à l'entreprise, en espérant qu'elle se montrera réactif si besoin.
NB: je n'ai pas recçu de réponse au envoyé au mail envoyéil ya queqleques semaines pour obtenir des infos...
Redressement de Dyn’Aero : le Groupe AK au pied du mur
vendre sur le marché nord américain, est certe très tentant pour les constructeurs Européen, dans le passé , un certain nombre ont éssayé...qui a réussi ?
par contre, la liste de ceux qui y ont laissé des " plumes " est assez longue,
certains affairistes ou autres proposent une " coopération " qui consiste à vous faire investir pour un hypothétique marché en principe important, bien que compte tenu de la conjoncture, il est à ce jour, comme chez nous, relativement étroit.
n'est-ce pas une " chasse gardée " ?...où il faut surtout être très musclé sur le plan juridique...et là aussi, il y a beaucoup à perdre !
sur un autre post, un intervenant a fait remarquer que Ratox a mis sur ses documents " récréationnel " ..est-ce à dire que ses moteurs sont " deconseillés " sur aéronefs..ne cherchez pas ! la réglementation s'est un peu améliorée, mais qui pourra lutter contre une armada de juristes ?
on ne peut que conseiller à la nouvelle direction de dyn'aéro d'y aller sur la pointe des pieds ! ...et de commencer la re-commercialisation de ses appareils en commençant par l' Europe, avec l' ULM, puis le CNSK....pour le " certifié " c'est long et coûteux ! et n 'interesse essentiellement que les clubs...combien de ceux-ci acheteront un MCR4S ?
un CNSK ne leur suffirait-il pas ?
ne serait-il pas préférable de faire, avant, une petite enquête ? ..en précisant le prix du même appareil pour la premiere et deuxième solution, et la différence automatique sur le prix de l' heure, bien détaillé, les présidents d ' aéro-clubs ne sont pas toujours de bons gestionnaires, helas ! le " coup de coeur " passe parfois avant, et lorsque des membres font remarquer qu' il y a " erreur " ils démissionent mais ne paient pas leurs erreurs ! ..;on l' a vu avec un certain moteur diesel ! ..;pour l' économie, on attend toujours les preuves !
une enquête mal ciblée et mal détaillée est vouée à l' echec
Redressement de Dyn’Aero : le Groupe AK au pied du mur
Bonjour à toutes et à tous,
Gil Roy, avec sa perspicacité habituelle, a bien compris et sérié les diverses étapes de la réorganisation que nous entreprenons dans la société Dyn Aéro.
Au bout de 2 mois et demi de travail, les décisions importantes ont été prises et mises en place : Le Bureau d'Etude est nettement renforcé, avec des compétences de très haut niveau, et plusieurs chantiers sont ouverts pour stabiliser et standardiser les produits existants.
Nous connaissions l'inexistance du système qualité au sein de Dyn Aéro et nous entamons sa mise en place, avec l'objectif de l'obtention de la norme EN 9100. Cette norme est dèjà en vigueur dans les 2 filiales du Groupe AK qui travaillent dans le marché aéronautique. Nous sommes donc en terrain connu.
La production est aussi en train d'être réorganisée, toujours autour du savoir faire du Groupe, et en particulier avec la traçabilisation des processus à l'aide de notre système de gestion SAGE/ADONIX.
Pour terminer, l'organisation commerciale ( Vente, maintenance et SAV) prévoit une distribution à travers des distributeurs agrées, par pays, que nous formerons à la maintenance premier niveau et avec lesquels nous établirons une collaboration professionnelle dans le meilleur intérêt de nos clients.
Vaste programme, mais la taille de l'organisation à restructurer est dans les moyens et compétences du Groupe AK.
Merci donc pour toutes les marques d'encouragement que nous recevons, elles nous soutiennent et nous motivent.
Michel ETCHEBEST, PDG du Groupe AK.
Redressement de Dyn’Aero : le Groupe AK au pied du mur
Si Michel Etchebest veut apprendre à piloter, qu'il garde les pieds sur terre, c'est le meilleuir moyen qu'il réussisse !
Redressement de Dyn’Aero : le Groupe AK au pied du mur
Tous mes voeux de réussite pour la reprise de ce constructeur original et passionnant!
Cette boîte mérite de réussir et de porter haut les couleurs de l'Europe et de la France dans le monde de l'aviation légère.
Bien à vous,
Olivier
Redressement de Dyn’Aero : le Groupe AK au pied du mur
Voilà un regard et un témoignage qui donnent une idée de la dimension humaine de cette "entreprise" que se révèle la reprise de Dyn'Aéro.
C'est un sacré challenge et ce qu'en dit le nouveau dirigeant force le respect par son authenticité; il replace l'ensemble à sa place, dans la cohérence: un produit plein de qualités mal exploitées, une équipe a réorienter vers de nombreux clients et prospects qui ne demandent que çà.
On suivra cette ambition concrète avec l'envie que la transformation soit une réussite.
Cet aspect du journalisme est riche, merci.
Redressement de Dyn’Aero : le Groupe AK au pied du mur
BONJOUR,
Il faut, que les MCR continue à être fabriqués et suivi, le meilleur ULM doit vivre,
la sté AK et ses dirigents, ont parfaitement perçu les problèmes et le potentiel;
je souhaite que ce nouveau départ soit une réussite,
je souhaite à la nouvelle équipe tous mes voeux de réussite
jean-marie Carré