Timide progression des livraisons d’aviation générale en 2014

Même si les livraisons d’avions pour l’aviation générale (AG) dans le monde ont augmenté de 4,3 % en nombre en 2014 (2.454 unités livrées en 2014 contre 2.353 en 2013) de 4,5 % en valeur pour atteindre 24,5 milliards de dollars, contre 23,4 en 2013, les constructeurs de l’aviation générale sont toujours confrontés à la faible reprise économique aux États‐Unis et aux incertitudes politiques et économiques en Europe.

En 2014, les livraisons d’avions neufs (aviation générale) sont revenues au niveau de 2008, année de la crise financière dite des « subprimes » qui a ébranlé l’économique mondiale et mis à genoux les constructeurs aéronautiques d’avions légers et d’avions d’affaires. En valeur, elles représentent 24,499 milliards de dollars, contre 24,766 Md$ en 2008. En nombre d’avions livrés, elles restent sensiblement en dessous avec 2.454 livraisons en 2014 contre 3.970 en 2008, ou encore 4.276 en 2007 (21,837 Md$). Autrement dit, en 2014, les constructeurs d’aviation générale ont pu commencer à envisager un avenir meilleur. D’une année sur l’autre, c’est-à-dire de 2014 par rapport à 2013, la hausse des livraisons est de +4,3% en nombre (2.454 contre 2.353) et de +4,5% en valeur (24,5 Md$ contre 23,4).

Pete Bunce, président et directeur général de la GAMA (General Aviation Manufacturers Association), ne s’emballe pas. Il fait, en effet, remarquer que « les résultats mitigés des différents segments indiquent que les constructeurs de l’aviation générale sont toujours confrontés à des vents contraires du fait de la faible reprise économique aux États‐Unis et des incertitudes politiques et économiques en Europe ».

Les livraisons d’appareils équipés de moteurs à pistons ont connu une évolution positive avec une hausse de 9,6 % en 2014. Cette croissance est à imputer essentiellement à Cirrus et à Diamond. L’américain a livré 308 avions (217, 4 M$) en 2014, contre 276 (180,4 M$) en 2013. Pour la douzième année consécutive, le Cirrus SR22 demeure l’avion monomoteur à pistons le plus vendu au monde. Pour sa part, l’autrichien Diamond, a vu ses livraisons faire un bon de 139 unités en 2013, à 202 en 2014. En valeur, elles passent de 52,956 M$ à 87,188 M$. Extra (31 contre 30) et Flight Design (88 contre 89) sont stables, alors que Tecnam affiche une légère baisse (190 contre 197) et Piper, une plus importante (172 contre 188). A noter qu’en 2014, Mooney est à nouveau présent avec une seule et unique livraison.

Les livraisons d’avions d’affaires ont elles aussi augmenté pour atteindre 722 unités livrées, soit une hausse de 6,5 % par rapport aux 678 modèles livrés en 2013. Bombardier est en hausse avec 204 biréacteurs livrés en 2014 contre 180 en 2013 (7,565 Md$ contre 6,333). Gulfstream également avec 150 contre 144 (7,781 Md$ contre 7,354). En revanche, Embraer est en baisse avec 116 livraisons contre 119 (1,470 Md$ contre 1,623), ainsi que Dassault. Pour le constructeur français le recul est significatif. Il a livré en 2014 66 avions pour un montant de 2,716 Md$ contre 77 en 2013 pour un total de 3,467 Md$. Le modèle le plus impacté est le Falcon 7X. 27 ont été livrés en 2014 contre 43 en 2013.

Les livraisons de turbopropulseurs ont perdu 6,5 %, soit 603 unités livrées. Beechcraft a livré 127 King Air en 2014 contre 135 en 2013. En revanche, Pilatus s’est bien redressé (76 contre 69). La palme revient à Socata avec 51 TBM livrés contre 40 l’année précédente. Le montant des livraisons fait un bond e 139,8 M$ en 2013 à 188 M$ en 2014. A l’évidence, l’effet TBM900 a fonctionné à plein rendement. Cela apporte de l’eau au moulin de GAMA qui une fois de plus, à l’occasion de la publication de ses résultats annuels, incite les autorités américaines et européennes de certification à alléger les contraintes pour libérer l’innovation et permettre aux constructeurs de proposer au marché des produits nouveaux afin de relancer les ventes.

Gil Roy