Quatre compagnie chinoises, Air China, China Eastern, China Southern et Shenzhen Airlines, viennent de commander 292 Airbus de la famille A320neo. Elles sont pressées et exigent d’être livrées entre 2023 et 2027, ce qui constitue un défi de plus pour Airbus dont le plan de charge était déjà assuré pour les sept années à venir au minimum…
Contrairement à la précédente méga commande chinoise (300 avions pour 30 milliards d’euros) qui datait de 2019 et qui avait été passée par China Aviation Supplies Holding Company, l’acheteur d’état chinois, cette fois-ci, ce sont quatre compagnies chinoises qui commandent directement et individuellement. La simultanéité n’aura toutefois échappée à personne. Au total, les quatre contrats qui restent à finaliser portent sur 292 avions de la famille A320. Ils se répartissent entre China Eastern Airlines (100 exemplaires), China Southern (96), Air China (64) et Shenzhen Airlines (32). Cette commande concerne en grande majorité des A321neo et seulement quelques A319neo.
Compte tenu des besoins affichés par le marché chinois, ce quadruple contrat aussi spectaculaire soit il, est à l’échelle. En revanche, ce qui est plus étonnant est que les clients aient obtenu que les livraisons s’étalent entre 2023 et 2027. Airbus nous a habitué à des délais plus longs de l’ordre de sept ans après la signature du contrat pour le début des livraisons. Air China devrait être la première servie en 2023, puis sa filiale Shenzhen Airlines, soit un an seulement après la signature. Preuve que la commande était dans les tuyaux depuis un moment et qu’Airbus avait anticipé la signature, en réservant très tôt des créneaux.
Il est évident aussi que la chaîne d’assemblage final chinoise d’Airbus à Tianjin ne suffira pas, même si le constructeur affirme qu’il aura achevé sa conversion, et qu’elle pourra commencer à assembler des A321neo à partir de fin 2022.
Ouvert en 2008, le site de Tianjin (500 salariés) regroupe une chaine d’assemblage final d’A320 et une chaine d’aménagement cabine d’A330. En 2020, Airbus annonçait une montée en cadence de la chaîne d’assemblage de la famille des A320 à 6 par mois contre 5 en 2019. Depuis la Chine n’en finit pas de confiner et déconfiner des régions entières.
Les chaînes d’assemblages européennes de Toulouse et de Hambourg seront évidemment mises à contribution pour fournir rapidement les premiers appareils commandés dans le cadre de ce nouveau contrat.
En 2019, juste avant la crise, Airbus a livré 642 avions de la famille A320, ce qui fait une moyenne de 54 avions et qui correspond à une cadence de production voisine de 40 avions par mois. Sur les cinq premiers mois de 2022, Airbus a livré 183 monocouloirs soit 36 par mois. L’objectif est d’atteindre 65 monocouloirs par mois au-delà de 2023. En mai 2022, Airbus a confirmé son objectif de 75 monocouloirs par mois en 2025
Ce contrat des quatre compagnies chinoises portant sur 292 avions fait suite à la commande de BOC Aviation dévoilée par Airbus en avril avril 2022. Malgré les incertitudes liées à la crise et au contexte géopolitique tendu, ces deux gros contrats pour un seul semestre, permettent à Airbus, avec son A320neo, prend le large, en Chine. Il faut remonter à 2017, pour retrouver une mega commande chinoise de Boeing 737MAX.
Fabrice Morlon
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Aho ! Vous savez à quoi ça me fait penser ? Aux commandes massives - toutes proportions gardées, relativement aux époques -, des compagnies américaines, d'abord pour la Caravelle, ensuite pour le Concorde. Et chaque fois des annulations tout aussi massives un peu plus tard. Pourquoi ? Mais, ce n'est pas compliqué : pour mettre à genoux notre industrie aéronautique devenue trop gênante ! Alors, les Chinois, avec leur leader, qui ne connait pas de Pong pour jouer au tennis de table, ne voudraient-ils pas nous faire le même genre de coup fourré, compte tenu de l'atmosphère de radicalisation qui s'installe un peu partout. L'histoire des sous-marins pour l'Australie est aussi un exemple de la radicalisation des relations. Et alors, je ne vous parlerai pas de Poutine...