Ce qu’Archer et Anduril, montrent ici est probablement le signe avant-coureur que l’avenir immédiat des eVTOL se trouve du côté militaire tandis que la mobilité urbaine aérienne (les taxis volants) devient progressivement une niche potentielle pour le moyen terme. © Archer Aviation
Anduril Industries et Archer viennent de nouer un partenariat stratégique pour développer un VTOL (Vertical Take Off and Landing) hybride-électrique destiné au marché militaire. Cet accord a immédiatement permis à Archer de lever 540M$ (en sus des 1.700 M$ déjà levés) avec le support de ses actionnaires historiques dont le groupe automobile Stellantis (Peugeot, Fiat, …).
Anduril est l’une des rares entreprises licornes militaires, c’est-à-dire entreprise indépendante valorisée à plus de 1 milliard de $. Elle s’est fixée comme objectif l’introduction de nouvelles technologies auprès des forces armées US. Depuis sa fondation en 2017, la société a signé pour au moins 1.200 millions de $ de contrats publics avec le ministère de la Défense américain (DOD) pour notamment développer un système de sécurisation des frontières exploitant l’IA, développer des micro-drones intelligents, introduire l’IA sur le champ de bataille (faire la synthèse des milliers de données instantanées)… Ces montants n’intègrent pas les contrats “confidentiels », probablement bien plus volumineux.
Archer est l’un des plus gros acteurs américains travaillant (jusqu’ici) sur les eVTOL civils pour un usage de type taxi volant urbain et bas carbone. Son modèle Midnight est aujourd’hui un eVTOL « tout électrique » doté d’une voilure fixe et de 12 moteurs électriques dont 6 en version basculantes (tilt rotors). Sa cabine peut accueillir 4 passagers et 1 pilote. Il est entré en évaluation auprès de l’US Air Force en aout 2024.
Selon la presse américaine, la future version du Midnight, annoncée par cet accord pourrait être plus lourde et plus puissante : dotée d’un turbogénérateur alimenté en kérosène, elle pourrait emporter jusqu’à 8 personnes (2+6). Son marché est le remplacement des hélicoptères militaires moyens et légers. Il offre potentiellement plus d’autonomie qu’un hélicoptère, plus de vitesse, plus de sécurité et de sûreté de fonctionnement ainsi qu’une capacité à décoller et/ou se poser beaucoup plus discrètement.
Tout cela sans être soumis à l’attente d’une incertaine technologie de batterie toujours annoncée pour demain, ni à son impossible (au moins à court terme) certification.
Ce qu’Archer et Anduril, montrent ici est probablement le signe avant-coureur que l’avenir immédiat des eVTOL se trouve du côté militaire tandis que la mobilité urbaine aérienne (les taxis volants) devient progressivement une niche potentielle pour le moyen terme. Tandis que les ambitions bas carbone semblent passer au second rang.