Le Cassio de Voltaero aux couleurs d'AIr New Zealand. Une reconnaissance internationale pour l'avion hybride-électrique français. © Air New Zealand
Ils étaient 30 porteurs de projet d’avion zéro émission sur la ligne de départ. Air New Zealand en a retenu 4. L’avion hybride électrique Cassio du français Voltaero fait partie du carré final.
Le programme Mission Next Gen Aircraft lancé, il y a tout juste un an, en décembre 2021, par Air New Zealand vise à accélérer le développement de la technologie des avions à émissions nulles et de l’infrastructure nécessaire pour en faire une réalité pour l’aviation commerciale en Nouvelle-Zélande. Dans un premier temps, il s’est agi d’un appel à projets auquel une trentaine de start up ont répondu. Air New Zealand vient de révéler le nom des quatre finalistes.
Il s’agit de l’américain Beta Technologies avec son eVTOL Alia-250c, du britannique Cranfield Aerospace et sa solution hydrogène, de l’israélien Eviation avec son commuter électrique Alice et enfin du français Voltaero avec sa famille hybride électrique Cassio.
« Nous savons que ces objectifs sont ambitieux, mais l’ambition est exactement ce qui est nécessaire pour faire de cette nouvelle technologie une réalité. »
Greg Foran, directeur général d’Air New Zealand
Jean Botti, le PDG et responsable du développement technologique de Voltaero, voit dans cette sélection par Air New Zealand, la confirmation de son « approche pragmatique et réaliste » du problème de la décarbonation de l’aviation. : « Au lieu de promesses, nous pouvons répondre aujourd’hui à l’exigence d’Air New Zealand pour la démonstration d’avions durables de nouvelle génération.«
Avec son programme « Mission Next Gen Aircraft », la compagnie néozélandaise a, elle aussi, adopté une « approche pragmatique et réaliste ». Avant de s’engager avec un porteur de projet en particulier comme le font généralement les compagnies aériennes, elle a commencé par faire un état des lieux des recherches des uns et des autres, et de l’état d’avancement de ces projets. Elle a ainsi évalué 30 projets pour retenir au final, les quatre qui lui semblait les plus prometteurs, mais aussi les plus avancés dans la voie qu’elle s’est fixée. A ce stade, elle prévoit de signer des lettres d’intention d’ici la fin de l’année avec les partenaires avec lesquels elle travaillera.
« Les trois prochaines années seront consacrées au soutien de la construction, des essais et de la certification des aéronefs et des infrastructures associées. D’ici 2026, nous voulons que notre premier avion à émissions zéro, qu’il s’agisse d’un avion-cargo ou d’un avion de transport de passagers, vole en Nouvelle-Zélande. », déclare Greg Foran, directeur général d’Air New Zealand. L’objectif de la compagnie est de commencer à remplacer sa flotte domestique de biturbopropulseurs Q300 par un avion plus durable, « probablement des systèmes hybrides à hydrogène vert ou à batterie », précise-t-elle, à partir de 2030.
« La technologie est en train d’arriver, il faut juste la développer à une échelle que nous pouvons déployer sur notre réseau. Il s’agit d’un problème difficile à résoudre, mais nous sommes déjà à l’œuvre. »
Greg Foran, directeur général d’Air New Zealand
Air New Zealand exploite principalement des lignes à courte distance dans tout le pays, et la Nouvelle-Zélande est largement construite sur la production d’électricité renouvelable : « c’est un paysage idéal pour adopter des avions à émissions zéro. » affirme Greg Foran.
La première version lancée par Voltaero est le Cassio 330, doté de cinq sièges et propulsé par un système de propulsion électrique-hybride de 330 kilowatts. « Son entrée en service est prévue pour la fin de 2024, bien avant l’objectif d’Air New Zealand d’acheter des avions durables de nouvelle génération pour des livraisons à partir de 2026. », précise Jean Botti
Le Cassio 480 à six places de VoltAero aura une puissance de propulsion électrique-hybride de 480 kilowatts, tandis que le Cassio 600 est dimensionné pour une capacité de 12 places avec une puissance de propulsion électrique-hybride de 600 kilowatts. Ce sont logiquement ces modèles, et en particulier le commuter de 12 places, qui devraient plus particulièrement intéresser Air New Zealand. Au-delà d’un modèle ou d’un autre, c’est l’option technologique de la formule hybride électrique qui a été retenue. Elle est approuvée par une grande compagnie aérienne. C’est ce qui pouvait arriver de mieux à Jean Botti, en cette fin d’année 2022, qui, au final, aura été cruciale pour Voltaero.
Gil Roy
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