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D-Day : ils y étaient – Poétique du ciel #128

Poétqie

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Il y a trente ans, à l’occasion du Cinquantenaire du Débarquement, Annick Cojean, grand reporter au journal Le Monde, avait recueilli les témoignages de 18 vétérans du D-Day. Leurs précieuses confidences aujourd’hui publiées dans Nous y étions (Grasset), permettent à la journaliste de reconstituer heure par heure cette journée du 6 juin 1944.

Un ouvrage d’autant plus poignant que tous ces grands témoins ont aujourd’hui disparu.

Gérard Maoui lit un extrait du récit de l’un d’entre eux, Denys Boudard (1919-2005), alors pilote de Spitfire dans la RAF, et qui fera après le conflit une carrière au CEV puis animera avec passion les Ailes caennaises sur l’aérodrome de Carpiquet.

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Un commentaire

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  • par François Henriot

    Je ressens une réelle émotion en écoutant ce texte. Car Denys Boudard y dit ce qu’il m’avait confié au printemps 2004, alors que je recueillais pour mon journal, le quotidien Paris-Normandie, les témoignages de héros et acteurs du D-Day mais aussi de toute la Seconde guerre mondiale en Normandie, de 1940 à 1944, parutions en pages spéciales de janvier à septembre 2004. Avec le soutien engagé de mon rédacteur en chef d’alors, Gilles Dauxerre, passionné d’histoire, de faits de résistance et… d’aviation!
    A Caen ce soir-la, abrités de la grisaille pluvieuse par la chaleur du bar d’un grand hôtel (Denys Boudard y effectuait un petit pélerinage car il y avait travaillé comme tout jeune serveur avant la guerre), le fantastique évadé de France occupée avec son copain Jean Hébert avait laissé filer quelques souvenirs d’une voix sans doute fatiguée mais forte et claire. L’homme cultivait une discrétion certaine mais pendant cet entretien de deux heures au moins, son caractère solide n’avait cessé de transparaître: colère au souvenir de Caen en feu, missions dures en Indochine, choix des essais en vol, et… Mitterrand et sa Francisque: « J’ai refusé de le rencontrer! »
    Denys Boudard, m’était apparu, et m’apparaît de plus en plus avec le recul du temps, comme un héros simple mais authentique. Un homme dont on se dit « Qu’aurais-je fait à sa place? » Comme par exemple son voisin Léon Gautier, qui, dans sa petite maison de Ouistreham, n’avait conservé du Commando Kieffer que sa dague Wilkinson. Ce soir-la à Caen, Denys Boudard nous avait quitté dans la nuit, allant prendre la volant de la petite Nissan de sa fille. J’en ai encore les larmes aux yeux.

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