Quand le cockpit d’un Jumbo jet devient le balcon sur le plus inattendu des spectacles visuels. Evidemment, l’évocation de ses phénomènes hallucinatoires ne pouvait que stimuler le pinceau de Jean Barbaud.
9 avril 1997, le Boeing 747 F-BPVP du Washington – Paris était sur orbite, pilote automatique enclenché.
Une passagère avait insisté pour être derrière moi, grâce à une hôtesse professionnelle jusqu’au bout de ses ongles vernis. Cette dame se désolait de n’avoir pu observer le phénomène aux Etats-Unis, sachant que cela devenait maintenant impossible en Europe.
Le phénomène, c’était Hale-Bopp, là, au-dessus de nous, comète échevelée par sa course sidérale, star du ciel se détachant sur une canopée sombre. Sur notre gauche, le soleil tirait sa révérence devant tant d’élégance glacée, mais avec les formes : il irradiait les basses couches de toutes les couleurs du spectre.
La dame était aux anges. Vous avez de la chance, lui dis-je. Personne ne la voit d’aussi près que nous. Les dix kilomètres gagnés sur les terriens la font encore plus belle. Voyez son voile de mariée !
Elle se presse, doit avoir rendez-vous avec un trou noir… Mais là… devant !
Une divine surprise s’invitait à la fête. Nous assistions aussi à l’avènement d’une aurore boréale. Et pour couronner le tout, à notre droite, une imposante lune rousse émergeait de l’horizon.
Nos éclairages au minimum, nous jouissions du spectacle. La passagère écrasait son nez sur la vitre. L’aurore boréale faisait à présent une haie d’honneur à la comète. La lune, plus modeste mais cabotine, n’en aspirait pas moins à se hisser en haut de l’affiche.
Soudain, une étoile filante d’un vert éblouissant signa la diagonale de nos pare-brises jusqu’à se perdre dans les festons de l’aurore boréale.
Notre invitée manqua de défaillir : Co… Commandant, ça vous arrive souvent de voir tant de météores ? D’un air navré, il fallut répondre : Ah, Madame, c’est notre lot quotidien, et… on nous paye pour ça !
Mon copilote, Carmagnolle – véridique ! -, ne voulut pas être en reste : L’autre jour, au stade vélodrome, j’ai vu une éclipse de lune… Ne l’écoutez pas, Madame, c’était le ballon… Ah, voilà, nous Marseillais, on ne nous prend jamais au sérieux ! Mais non, toi aussi avec les stars, tu danses, Carmagnolle.
Bernard Bacquié
Bernard Bacquié dans son Bücker… un autre avion fétiche ! © Coll. B. Bacquié
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Bravo Bernard ,
C'est different de Saint-Ex au Maroc ton superbe livre comme aussi celui sur Guillaumet.
A la retraite mais toujours dans l'aeronautique.
Mon domaine c'est entre autre l'aeropostale.
Amities
Et une fois, en retour solo de Mandelieu, au vu des conditions mto, il s'était posé sur une route, comme nous le conseillions aux pilotes du club.
Le lendemain, Marcel était venu re-décoller le Jodel, les gendarmes bloquant la route un moment.
Sacré Bernard. Quelle belle plume.
Je me souviens du Pére Yves Carmagnolle et de son accent marseillais.Il était dans mon stage d'embauche à AF.
Qu'est devenu Yves?
Je l'avais eu en perfectionnement nav à l'aéroclub de l'aéroport de Marignane (1971?).