Le bilan financier de Ryanair clos le 31 mars 2018 confirme la première place européenne de la low cost irlandaise, loin devant les autres compagnies aériennes. Malgré de prévisions de croissance spectaculaire, elle ne cache pas son inquiétude pour les deux années à venir du fait d’un cocktail explosif : pétrole, social, Brexit.
Sur l’exercice 2017-18 (1er avril 2017-31 mars 2018) Ryanair a réalisé un profit de 1,45 milliard d’euros en hausse de +10%. Son chiffre d’affaires, en progression de +8%, a atteint 7,151 milliards d’euros. Sa marge est restée stable à 20%. On ne pourra plus dire que le transport aérien ne rapporte pas !
Sur les 12 mois écoulés, Ryanair a transporté 130,3 millions de passagers soit +9% de plus sur un an, avec un coefficient de remplissage est de 95% (un point de plus en un an). Le prix moyen du billet continue de baisser. Il est tombé à 39,40€ soit un recul de -3%. Elle a réduit ses couts unitaires de -1% à 42 €. Ryanair fait du chiffre avec une gamme de services annexes en fort développement.
Entre le 1er avril 2017 et le 31 mars 2018, l’irlandaise a ouvert 260 nouvelles lignes et créé 4 nouvelles bases. Actuellement, son réseau se déploie sur 1.820 routes entre 216 aéroports (86 bases).
En 2017-18, Ryanair a réceptionné 50 nouveaux Boeing 737-800NG. Au 31 mars 2018, sa flotte frisait les 430 avions. Ses premiers 737MAX-200 lui seront livrés à partir d’avril 2019. Elle en a 135 en commande (75 en options). Elle mise sur ce nouvel avion qui offre 4% de capacité en plus et 16% de consommation de carburant en moins pour contenir ses coûts et notamment sa facture carburant. Sur l’exercice en cours, malgré une couverture jugée solide, sa facture carburant devrait augmenter de plus de 400 M€.
Avec la remontée des cours du pétrole qui devrait se poursuivre, l’autre facteur d’augmentation des coûts est le surpoids des salaires (+200 M€) lié aux augmentations négociées par les pilotes et les personnels de cabine. Après les mouvements sociaux de l’automne 2017 qui ont débouché sur d’importantes augmentations de salaires, des grèves perlées continuent de perturber le trafic de certaines bases de Ryanair.
Les conséquences du Brexit inquiètent également la compagnie irlandaise. Compte tenu de ces vents contraires, Ryanair prévoit une baisse de son profit en 2019 qui devrait néanmoins se situer entre 1,25 et 1,35 Md€ pour 139 millions de passagers (+7%) et un coefficient de remplissage stable à 95%. Sur les années à venir, la numéro un européenne continue de miser sur une forte croissance qui devrait l’amener, au cours de l’exercice fiscal 2024, à 200 millions de passagers transportés et 600 avions.
Gil Roy
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Le raisonnement tient au sens comptable, mais pas au sens commercial.
Ces 10 Euros ont bien une justification aux yeux de ceux qui les payent !
Sortons d'une vue comptable franco-française, cela fait de nous des cibles, d'une candeur et d'un accès si facile.
Syndrôme Google : nous avons consommé sans limite et de manière "gratuite" jusqu'à entrevoir où se situe la vraie valeur du service.
Bilan nous avons laissé échapper la richesse ailleurs...
Une suggestion : pourquoi ne ferait-on pas grève pour faire renvenir cette activité en France ?
Allons voir quelques leaders qui vont bien nous transformer cela en mouvement social !
Avec plus de 10€ de subventions des collectivités locales par passager (faites un rapide calcul, eh oui c’est environ le montant des bénéfices, étonnant, non?!?) ce modèle économique tient plus du collecteur d’impôts que du transport aérien...