Deuxième phase du plan de redressement : 1 826 suppressions d’emplois supplémentaires au sol, 350 pilotes, 700 navigants commerciaux. Attendu, certes, le verdict n’en est pas moins durement ressenti. Il confirme qu’Air France ne peut dorénavant promettre que du sang et des larmes pour tenter de rétablir l’équilibre financier dès 2014. C’est un objectif extrêmement dont on est d’ailleurs en droit de se demander s’il est crédible.
De toute évidence, un souffle nouveau apporte un ton différent, plus dur, certes, mais aussi plus réaliste. En témoigne, partie visible de l’iceberg, la nouvelle campagne de publicité qui vient d’envahir la presse quotidienne : Air France annonce un tarif à 49 euros appliqué à des lignes courtes, affirmant ainsi sa volonté d’attaquer Ryanair, EasyJet et leurs disciples. Il n’est donc plus question de visuels sophistiqués mettant en valeur un élégant mannequin à la silhouette de rêve dont la main élégamment manucurée tient un macaron de Ladurée. C’est le retour tardif à la vraie vie.
Cela suffira-t-il ? Les bas tarifs supposent des coûts ramenés au niveau de ceux d’une concurrence devenue violente, qui ne fait pas de quartier, évite les cotisations sociales comme la peste, traite son personnel sans le moindre respect. Air France n’était faite pour vivre dans ce monde de brutes mais le transport aérien version XXIe siècle ne lui donne plus le choix des armes.
Le réveil est brutal. Air France occupe beaucoup de monde, trop de monde, peine à abandonner les bonnes manières d’une autre époque mais sa nouvelle direction se croit capable de remonter la pente, à condition d’imposer de nouveaux sacrifices. Par exemple 591 emplois supprimés dans les escales de province.
« C’est ensemble et mobilisés que nous atteindrons nos objectifs ambitieux » martèle Frédéric Gagey, successeur d’Alexandre de Juniac (ce dernier ayant été élevé au titre suprême de PDG du groupe). Le temps des incompréhensions n’en est pas moins revenu et on s’étonne qu’il soit soudainement question de l’important potentiel sous-exploité de CDG. Ou encore du retard apporté à la mise en adéquation de la flotte tout cargo sur un marché déprimé.
Les négociations qui seront menées dans les prochaines semaines permettront-elles d’éviter des heurts, des incidents sociaux ? Les premières réactions sont contrastées, déprimées chez certains, plus réalistes chez d’autres. Ainsi, les pilotes, qui n’ont jamais fait de cadeaux à leur direction, adoptent un ton nouveau : « Air France assume enfin les décalages de certaines escales avec les réalités des marchés ». Et d’y voir « un signal positif ».
Les pilotes ajoutent que le modèle moyen-courrier tout entier doit être repensé pour être plus cohérent avec la réalité du marché ». Ils n’ont pas toujours adopté ce ton, tout simplement responsable. Reste le fait que tous les obstacles n’ont pas disparu pour autant, par exemple celui qui fait dire à ces mêmes pilotes qu’ils n’accepteront pas la montée en puissance de Transavia sans autre forme de procès. Est-ce l’annonce d’un nouveau combat d’arrière-garde ? Air France devrait s’inspirer de l’exemple de Lufthansa (Germanwings) ou encore de celui d’Iberia et British Airways (Vueling).
Il faudrait tout refaire, toutes affaires cessantes, en espérant qu’il ne soit pas trop tard. C’est le cap qui a été choisi, in extremis.
Pierre Sparaco
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2.800 suppressions d’emplois supplémentaires suffiront-elles à sauver Air France ?
Je suis attérée de constater que certaines personnes disent franchement n'importe quoi sur ce forum...
Pour revenir au GP :
- les billets R2 ne sont pas un manque à gagner pour la compagnie puisque les titulaires de ce billet n'embarquent QUE S'IL RESTE DE LA PLACE !!! C'est à dire si vous n'avez toujours pas compris que la priorité est au client payant.
De Plus, chaque agent a un quota de 4 tronçons (A/R) par an pour ses enfants de plus de 26 ans (et oui, ils ne sont alors plus considérés comme ayant droit) ou pour toute autre personne A CONDITION que l'agent voyage avec cette personne.
Appiquez svp ce précepte de base : "Quand on ne sait pas on se tait" !
2.800 suppressions d’emplois supplémentaires suffiront-elles à sauver Air France ?
Tiens, c'est curieux, certains se sentent-ils visés ?
Ceux-là ne font sans doute pas partie de ceux qui déambulent à longueur de journée dans la cafétéria d'AF mais travaillent...
2.800 suppressions d’emplois supplémentaires suffiront-elles à sauver Air France ?
de toute façon, vu la conjoncture actuelle, nous sommes
dans le mur!!!!! il n'y a pas que air FRANCE!!!!!! les bases aériennes sont dans le collimateur, toutes les entreprises dignes d'éxistées sont sabordées!!!!!
2.800 suppressions d’emplois supplémentaires suffiront-elles à sauver Air France ?
Licencier des gens qui travaillent quand d'autres tapis dans les bureaux sont payés à ne rien faire ne résoudra pas le problème de fond. Que les journalistes fassent leur enquête et aillent déambuler à la cafeteria située dans le grand bâtiment d'AF ils comprendront d'où vient le malaise.Un tas de dépenses inutiles comme par exemple celles-ci : où PNT et PNC d'AF possèdent tous un Iphone et une tablette (pour les PNT) fournis gracieusement AF des communications nationales et internationales payées par la compagnie. GP à vie pour les membres et leurs familles, quelle autre compagnie fait ça?
2.800 suppressions d’emplois supplémentaires suffiront-elles à sauver Air France ?
Le GP est bien un manque à gagner. Fiscalement, ce n'est pas un coût, c'est un avantage pour la compagnie et le bénéficiaire. Il est d'ailleurs prévu par la réglementation fiscale que le GP, comme tout produit commercialisé à l'externe et à l'interne, ne peut pas l'être en-deçà de Prix public - 30%.
Si le GP était un élément de salaire déguisé, alors il représenterait un bonus pour l'entreprise qui ne s'acquitterait pas des charges liées aux salaires.
Comme il bénéficie à tout le monde et n'importe qui, le GP est bien un manque à gagner.
Si 90 millions d'Euros "perdus" n'ont pas d'importance pour Air France, alors c'est que le redressement est mal parti, ou bien que la compagnie est en tellement bonne santé qu'il n'est pas nécessaire du tout. Au choix. Cela dit, j'avais dit "en aparté", dans mon message initial.
2.800 suppressions d’emplois supplémentaires suffiront-elles à sauver Air France ?
Un iPhone et une tablette par personne ?
Personnellement, mon iPhone n'a jamais été payé par AF, même pas le premier euro !! Et ma tablette, c'est un instrument de travail, permettant de regrouper toute notre documentation, du FCOM aux cartes en passant par l'auto-formation, comme dans la plupart des compagnies aériennes maintenant. Soit une économie non-négligeable de papier et de logistique pour l'employeur me semble-t-il. Et si vous souhaitez vous occuper à autre chose qu'à véhiculer des âneries, je vous laisse chercher le montant des communications payées par AF à l'étranger à ses personnels navigants (destinées à joindre la compagnie en cas de besoin). Un indice : c'est bien inférieur à 5€...
2.800 suppressions d’emplois supplémentaires suffiront-elles à sauver Air France ?
GP : le mot est lâché. Je pense qu'il ne faut pas s'exciter là-dessus. Quel est le coût réel d'un avantage comme le GP (R2, R1 pour commencer ?)
Je serais intéressé de connaître les chiffres précis et factuels dans ce domaine. Toutes les compagnies procurent ces avantages à leurs salariés et ça marche aussi inter compagnies...Certes avec des nuances. C'est curieux comme cela déchaîne les passions dans ces périodes de réduction de coûts...Le coût du GP il est surtout fiscal, pas lié à l'exploitation de la compagnie. AF paume du fric sur le court et moyen-courrier. C'est pas les GP qui en sont la cause...
2.800 suppressions d’emplois supplémentaires suffiront-elles à sauver Air France ?
2.800 suppressions d’emplois supplémentaires suffiront-elles à sauver Air France ?
Le titre suggère-t-il d'en supprimer d'avantage?
Ou, un peu plus loin dans l'article, on croit comprendre que la direction d'Air France ne devrait plus payer de cotisations sociales; en délocalisant plus son personnel ? en payant ses impôts dans des lieux plus favorables ? après tout, Air France gagne bien son argent en grande partie à l'international.
Devrions nous tendre vers un monde parfait vers lequel nous anticiperions les dérives inhumaines ? pour faire comme les autres ? pour respecter les "standards de l'industrie" ?
Cela pose la question philosophique plus vaste de savoir dans quel monde nous voulons vivre.
Un pilote nantis d'Air France.
2.800 suppressions d’emplois supplémentaires suffiront-elles à sauver Air France ?
une des solutions souvent abordée sur les tarmacs est de confier la partie court/moyen courrier aux filiales (Hop! et Transavia), en leur donnant les modules adaptés (B737 & A320) pour lutter contre la concurrence, certes déloyale mais pourtant bien présente. Les filiales sont LA roue de secours d'AF dans ce contexte, car les accords collectifs de ces entreprises sont bien moins coûteux et bien plus souple que ceux des navigants d'AF. Sans compter la réactivité des structures plus petites face à la lourdeur d'une machine complexe.
Mais, ça (confier l'activité), le SNPL France-ALPA d'Air France ne veut pas en entendre parler, sous prétexte d'un "sauvons-nous d'abord, gardons nos acquis et on verra plus tard pour les autres s'il reste quelque chose". Le jusqu'au-boutisme d'une minorité finira par coûter beaucoup aux professions des navigants français. Malheureusement, la Direction d'AF est obligée de concilier avec les partenaires sociaux représentatifs et de fortement tenir compte de leurs avis, sinon...
La crainte des pilotes d'AF de se voir prendre leur travail par les autres du même groupe les aveugle.
Les pilotes des autres grandes majors telles que Lufthansa, British Airways, Delta, KLM etc, ont bien comprit qu'ils n'y perdaient rien à intégrer complètement des filiales dans leur réseau et en leur confiant l'activité, bien au contraire. Mais là encore, le dogmatisme syndical l'emporte sur la raison. Pourquoi ce qui est possible en dehors de l'héxagone et qui fonctionne bien est inenvisageable au sein d'un même groupe ?
Trop fier, trop pédant, trop coûteux et en dehors du temps.
Et si Air France disparait, qu'adviendra t'il de la CRPNAC ? Ceux qui y ont cotisé pendant toutes ces années avec l'espoir d'en profiter un jour, finiront par n'avoir que leurs yeux pour pleurer.
2.800 suppressions d’emplois supplémentaires suffiront-elles à sauver Air France ?
En aparté de l'info sur les suppressions d'emplois chez Air France, on peut évoquer l'article publié dans Challenges N°359 du 3 octobre, sur le "gratuit" à Air France. On peut y lire la confirmation que les GP grignotent lourdement le résultat de la compagnie, puisque 2,3 millions de billets GP sont délivrés chaque année, représentant un manque à gagner de 90 millions d'Euros. Et en interne, on avoue à demi-mots qu'en réalité, c'est bien davantage de billets GP qui sont distribués.
En effet, pour connaître certains bénéficiaires, je peux affirmer qu'un employé sol d'Air France peut aujourd'hui faire transporter ses enfants de 35 ans, conjoints de ces derniers et petits enfants en GP, à raison de 10 à 12 trajets par bénéficiaire et par an.
Le système interne des GP permet semble-t-il tous les abus... pour finir de scier la branche sur laquelle le personnel tient assis. Pour combien de temps encore...?
2.800 suppressions d’emplois supplémentaires suffiront-elles à sauver Air France ?
Juste pour illustrer les GP qui ne grèvent en rien le compte de résultat de la compagnie : sur l'hypothèse basse optimiste de 2 300 000 GP distribués chaque année, avec une capacité moyenne générale de la flotte de 181 sièges (moyenne tous appareils confondus en tenant compte du nombre d'appareils exploités), on arrive à 6301 sièges/jour en GP. Soit 35 appareils de 181 sièges (au hasard c'est la capacité passagers de l'A320) qui décollent chaque matin uniquement remplis de GP.
C'est vrai que c'est peu ! Quasiment anecdotique... :-)
2.800 suppressions d’emplois supplémentaires suffiront-elles à sauver Air France ?
tout de suite on attaque les GP,ce n' est pas cela qui bride le budget,c' est surtout les avantages des équipages lorsque ils sont au repos dans les escales.
faites votre petite enquête et vous vous rendrez compte, sans compter les déplacements de c'est messieurs les cadres VU....
2.800 suppressions d’emplois supplémentaires suffiront-elles à sauver Air France ?
Dernier recours, mais sans tarder: Le QATAR!
Le PSG l'a fait, et les résultats, ma foi, semblent être à la hauteur des attentes.