2011 année historique pour ATR

Au salon du Bourget 2011, ATR n’en finit plus de dévoiler des commandes. Le constructeur franco-italien a fait le bilan ce matin, en ouverture de la deuxième journée du salon. Il arrive à un total record de 78 commandes depuis le début de l’année. Du jamais vu en trente ans d’existence.

ATR a le vent en poupe. Le redressement opéré en milieu des années 2000 se confirme année après année comme le démontre le bilan du salon du Bourget 2011 dressé, ce matin, par Filippo Bagnoto, son président. Il fait état de 78 commandes fermes pour une valeur de 2,4 milliards de dollars. Ce sont 50 de plus qu’au précédent salon auxquelles viennent s’ajouter 32 options. Le constructeur franco-italien ne pouvait pas imaginer un meilleur contexte pour l’entrée en service de la version  » -600  » avec son nouveau moteur PW127M plus puissant, son avionique intégrée Thales et sa cabine Armonia signée Guigiaro.

Ces vents porteurs encouragent évidemment ATR à se projeter dans le futur et à imaginer une évolution de sa gamme avec un modèle de capacité supérieure, probablement 90 sièges. Toutefois, pour l’heure, il s’agit de faire face au carnet de commandes qui enfle.

Alors qu’ATR ne livrait plus qu’un avion par mois en 2001/2002, il envisage d’ores et déjà de passer à 70 par an, en 2012. Avec un carnet de commandes qui s’établit actuellement à 213 avions (commandes salons incluses), le problème est de contenir des délais acceptables pour des compagnies régionales.

Entre cette année et l’année prochaine, ATR a donc prévu de monter ses cadences de production de 50 à 70, soit un bond de 20 unités en l’espace de douze mois, qui pourrait presque s’apparenter à un saut périlleux… D’autant que dans l’intervalle, le constructeur n’a prévu de recruter qu’une cinquantaine de salariés. Deux raisons expliquent ce faible recrutement.

La première est qu’ATR sort d’une période de fortes embauches au cours de laquelle, ses effectifs sont passés de 600 (2007) à 900 (2011) alors que dans le même temps, les niveaux annuels de production ont très peu varié (50 unités en 2010 contre 55 en 2007, année record). La deuxième raison qui explique seulement cinquante recrutements directs par ATR est le Mecano industriel mis en place par ATR qui s’appuie sur une chaîne importante de sous-traitants et d’équipementiers. C’est à leur niveau que se situe le plus gros des embauches puisque le constructeur toulousain estime que le nombre de salariés travaillant sur les programmes ATR dans le monde devrait passer de 3.100 actuellement à 4.500 « à moyen terme ».

ATR ne pouvait pas rêver d’un plus beau trentième anniversaire !

Gil Roy