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Transport Aérien

2018, année de l’intégration d’Air Berlin pour easyJet

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Jérôme Bonnard

Même si le rachat de 25 A320 d’Air Berlin, au printemps 2018, et la reprise d’un millier de salariés de la low cost allemande à Berlin-Tegel, a généré des pertes sur l’exercice 2017-2018, easyJet a néanmoins réalisé un bénéfice avant impôts de 649,5 millions d’euros (+41%). Elle est prête à affronter les conséquence du Brexit.

Les bons résultats 2017-2018 d’easyJet sont avant tout soutenus par un trafic passager en hausse. Sur l’exercice, la low cost anglaise a transporté 88,5 millions de passagers (+10,2%) avec un taux de remplissage de 92,9% (+0,3 point) jamais atteint auparavant. Chaque siège a rapporté 70,02 euros (61,94 £) à la compagnie alors que le coût global a, au même moment augmenté, de +6,5%, pour atteindre 64,6 euros par siège.

Pétrole, grèves du contrôle aérien, retard de livraisons d’Airbus…

Le facture kérosène a pesé 134 millions d’euros supplémentaires sur les comptes de la low cost (+11,5% comparé à 2016-2017) pour atteindre 1,337 milliards d’euros (sur 6,6 milliards de chiffre d’affaires). Hors pétrole, le coût au siège est ramené à 43,43 euros. Bien que la reprise d’une partie des opérations de Air Berlin a contribué à ces hausses, easyJet pointe aussi du doigt l’impact des retards et des annulations de vols en particulier en France avec les grèves répétitives des contrôleurs aériens. Tout comme les retards dans les livraisons de la part d’Airbus qui ont poussé la compagnie britannique à recourir à la location d’appareils pour maintenir ses capacités. EasyJet s’appuie toutefois sur une stratégie marketing qui fonctionne. Celle notamment de développer les revenus annexes (choix des sièges, bagages supplémentaires, alimentations à bord), en progrès constant avec 1,37 milliards d’euros de chiffre d’affaires (+22,7%).

Air Berlin plombe les comptes

Dans son rapport annuel, easyJet réaffirme avoir fait le bon choix stratégique en rachetant une partie des actifs de Air Berlin fin 2017. La low cost a déboursé quelques 40 millions d’euros. Les activités berlinoises ont généré 223,5 millions de chiffre d’affaires. En revanche, la reprise de 25 avions A320 basés à Tegel, ainsi que le recrutement de salariés (principalement des navigants) de l’ex compagnie allemande, ont plombé les comptes (une perte de 130 millions d’euros, au dessus des prévisions). Au total l’opération aura donc pesé pour plus de 170 millions d’euros sur l’exercice. EasyJet regarde devant tout en se préparant activement à l’après Brexit.

Brexit : easyJet anticipe

Alors que les négociations autour du Brexit sur l’avenir des relations euro-britanniques se sont enlisées ces derniers mois, easyJet a continué de se préparer de son côté à l’imminente sortie du Royaume-Uni, qui abrite sa compagnie mère, de l’Union Européenne. Pour l’heure, la direction affirme qu’il n’y a aucun impact sur ses réservations notamment pour l’été 2019 déjà meilleures que l’an passé. Elle a déjà vendu la moitié de ses sièges pour le premier semestre 2018-2019 et il va augmenter sa capacité de 15% sur cette même période (10% sur l’ensemble de l’exercice).

Sa nouvelle filiale easyJet Europe (basée à Vienne en Autriche) va bientôt lui permettre d’exercer plus de la moitié de ses opérations sans entrave à travers l’espace économique européen. La low cost compte transférer et enregistrer 140 appareils dans cette filiale d’ici le 29 mars 2019. En Suisse, easyJet Switzerland fête ses vingt années de présence, 14 de ses avions y sont basés en permanence. La low cost détient environ 45% du trafic de Cointrin.

easyJet poursuit son implantation en France

En France, easyJet détient 15,6% de part de marché derrière Air France et 40% du marché low cost. La compagnie britannique a recruté 35 pilotes cette année et poursuit sa croissance sur l’hexagone. Au printemps 2019 elle ouvrira sa septième base à Nantes, après Bordeaux en 2018. Trois Airbus A320 et une centaine d’employés y seront rattachés. Une dizaine de nouvelles destinations ont déjà été annoncées.

Jérôme Bonnard

 

 

 

 

 

 

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Jérôme Bonnard

Journaliste polyvalent, à la fois rédacteur et vidéaste, Jérôme a couvert tous types d'actualités pour la télévision en France comme à l'étranger et a été co-finaliste du Prix Albert Londres en 2012 pour sa couverture du conflit Libyen. Il est passionné par tout ce qui vole depuis son plus jeune âge et pilote sur ULM 3 axes. Il écrit pour Aerobuzz.fr depuis 2018, et co-anime la nouvelle émission JumpSeat sur Twitch, il travaille sur des nouveaux médias et enseigne le reportage vidéo en écoles de journalisme.

View Comments

  • Vous me corrigerez si mon calcul est erroné.
    Prenant en compte ce qui est dit "Chaque siège a rapporté 70,02 euros (61,94 £) à la compagnie alors que le coût global a, au même moment augmenté, de +6,5%, pour atteindre 64,6 euros par siège." On peut en déduire que le prix de vente du siège est de 134 € et par conséquent la marge beneficiaire est de plus de 50% ! Incredible !!

    • Bonjour, non si le siège rapporte 70 euros et que son coût de revient est de 64,6 euros, la marge est donc de 5,4 euros (en arrondissant) ou 7,7%
      Cordialement, JB

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