Premier des quatre jours de grève (6-9 février 2012) dans le transport aérien français. En s’opposant à l’encadrement du droit de grève, les syndicats veulent conserver intacte leur marge de manœuvre, en prévision des négociations à venir sur la restructuration du groupe Air France-KLM.
La grève déclenchée par les syndicats d’Air France, le 6 février 2012 et qui doit se poursuivre jusqu’au 9 inclus, est en fait une action à double détente. Elle s’oppose officiellement au projet du gouvernement d’instaurer un service garanti dans les transports aériens. Ce mouvement social est, en effet, programmé la semaine précédant l’examen par le Sénat (15 février) de la proposition de loi adoptée par l’Assemblée nationale, fin janvier 2012. Ce texte présenté par des députés UMP vise à encadrer le droit de grève dans les transports aériens pour éviter aux passagers de se retrouver bloqués dans les aéroports. Pour les syndicats, il s’agit d’une atteinte au droit de grève. En fait, ils ont conscience que les contraintes imposées par le projet de loi (préavis individuel de grève de 48 heures et préavis de 24 heures de reprise du travail) atténueraient fortement l’impact de toute grève sur le trafic. Ces préavis sont destinés à permettre aux compagnies et aux aéroports de s’organiser en conséquence et ainsi de limiter l’impact de la grève sur les passagers. Autrement dit, sans capacité de nuisance, la grève serait plus préjudiciable aux grévistes qu’aux clients.
En fait, cette grève qui débute aujourd’hui tend non seulement à faire fléchir le gouvernement sur son projet de loi, mais surtout à conserver aux syndicats leur pouvoir de blocage du trafic dans la perspective des négociations qui vont s’engager avec la direction d’Air France dans le cadre du plan sur trois ans de « restauration de la rentabilité ». Le nouveau patron d’Air France, Alexandre de Juniac, a annoncé la couleur, le 11 janvier 2012 : les « règles d’emploi » vont être renégociées. Autrement dit, la nouvelle direction, dans un souci d’amélioration de la productivité, va dénoncer une partie des avantages acquis. Et c’est évidemment à ce niveau que ça va coincer.
Les syndicats savent qu’ils ne pourront s’opposer à ce train de mesures que s’ils peuvent bloquer le trafic aérien, autrement dit s’ils conservent leur capacité intacte de mener une grève comme ils l’entendent.
Un gouvernement qui tente un passage en force. Des syndicats qui recherchent le chaos. Et qu’en est-il du modèle allemand invoqué sur tous les tons en ce moment ?
Gil Roy
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A Air France, une grève en cache une autre
Les low cost sont en train de tuer le secteur aérien car elles ont bien compris que le futur du transport court-courrier, c'est le low-cost.
Regardez les résultats de Ryanair et Easyjet. Les gens prennent l'avion comme ils prennent le bus. Le bus des airs. Pour preuve, c'est même le nom que s'est donné le plus gros avionneur européen.
Arrêtez de vous prendre pour des surhommes. Ce métier est surfait. Soit vous êtes aveugles et continuez d'ignorer la réalité, soit vous voulez sauver votre emploi et acceptez des mesures qui s'imposent.
Votre grève vous mènera au chômage. Peut-être pas tout de suite.
Si Air France continue sur cette voie, ce sera fini de mon vivant.
Et comme pour la sécurité routière : cela n'arrive pas qu'aux autres.
A Air France, une grève en cache une autre
Au delà du problème de droit de grève, il y a le droit des pilotes (et des salariés en général).
C'est bien beau de montrer Ryannair, Easyjet en exemple, et de présenter cela comme l'avenir.... sauf que le principe des Low Cost atteint ses limites. Cela se voit en Amérique du Nord depuis plusieurs années, et cela commence à se voir en Europe aussi.
Les pilotes Air-France ne seront pas les seuls à faire grève en Europe :
http://www.yle.fi/uutiset/news/2012/02/pilots_union_warns_of_fatigue_danger_to_air_safety_3255368.html
Et il font bien, car les Low costs sont en train de tuer le secteur aérien.
A Air France, une grève en cache une autre
ouf!!! a voir le temps que j'ai passé a le lire j'imagine le temps qu'il a fallu pour l'ecrire, mais bon vous devez avoir le temps du haut de votre bureau! ( là!! je déconne).
Une petite remarque, ces syndicats qui nous défendent, j'ai remarqué en 35 année d'activité que ces gens nous défende soit disant, font leur place, arrivent en haut comme on les appelles et ne foutent plus rien une fois au gouvernement ( plus rien pour nous je veut dire) ni gauche ni droite, et les pions que nous sommes ne pouvons rien changer a part ne plus voter (si si c'est un opignon! le meileur même si il était suivi de tous).
Alors une grève oui mais pas au détriement de l'anachiste, une sugestion bloquez les avions quand nos têtes sont dedans, allez bloquer les rues Montaigne et l'Elisée, refaisons revenir les Chouans, là oui ce sera du combat...
A Air France, une grève en cache une autre
Je m'attendais à pas mal de réactions intéressantes, je suis servi. Décidément, il ne fait pas bon sortir du lot dans notre beau pays...
Lisez donc ce qui suit, c'est bien vu :
http://afvueduncockpit.blogspot.com/?m=0
No comment.
A Air France, une grève en cache une autre
bien sur bien sur et au détriement de qui? de toujours les mêmes usagers. on a beau tourner et virer tout reviens a vous et c'est nous victime qui sont encore des nantis.
battez vous différement,pas en nous tapant dessus, vos patrons s'en foute ils récupère l'argent perdu sur nos impots.
En fait quand une personne a rendez vous chez un docteur et que sont rdv est repporté car l'avion ne part pas, quand on perd pour la xième fois un rdv avec un client qu'on perd des journées de travail qui ne nous seront pas rempboursées, etc etc ..on devrait en plus vous soutenir c'est ça? sous peine d'etre traités de ridicule.
Bravo messieurs bravo!!
A Air France, une grève en cache une autre
Pour essayer de dépasser la litanie des rancœurs, défoulements et outrances exprimés par certains à l’égard de ces abominables pilotes d’Air-France au point d’en friser le ridicule, j’aimerais en revenir au fond du problème.
1) Du 6 au 9 février, il s’agissait d’une grève nationale (et non pas exclusivement Air-France) des pilotes mais aussi des personnels navigants commerciaux et au sol de toutes compagnies concernées par le projet de loi gouvernemental.
2) Ce projet est manifestement une atteinte au droit de grève. Il est évidemment souhaitable de minimiser autant que possible les inconvénients d’une grève pour les passagers. Il semble, d’ailleurs, qu’au vu du faible nombre de vols annulés en dernière minute les compagnies ont plutôt bien géré la situation. Toutefois, les dispositions actuelles du projet permettraient à une compagnie aérienne, en lui offrant la possibilité de modifier 48 heures à l’avance la programmation des personnels, d’annuler totalement les effets d’une grève pour autant qu’elle soit assez courte. C’est ce qu’elles font déjà aujourd’hui en grande partie, mais avec moins d’efficacité. Le projet n’est donc pas équilibré.
3) Il y a fort à parier que cette loi, si elle est votée, aura des conséquences contre-productives. En réduisant pour les dirigeants l’appétit pour la négociation avec leurs employés on risque d’accumuler les crispations et finalement aboutir à des conflits qui ne pourront qu’être très durs.
4) On peut se demander si le gouvernement, frustré de n’avoir su gérer la grève des agents de sûreté de fin décembre, sous traitée à des entreprises privées mais faisant tout de même partie de son domaine régalien, ne cherche qu’à faire oublier ses propres manquements (le préavis de grève avait été déposé le 9 décembre). En tous cas, on n’a pas vu de lits de camp dans les aérogares début février.
A Air France, une grève en cache une autre
Allons Allons! interdire les grèves surprises et assurer le minimum tient plus du respect des usagers que d'interdire de s'exprimer.
A Air France, une grève en cache une autre
Bonjoura a tous,
Je suis salarié d air France, mais je travaille au sol.
Je n aime pas nos amis pnt - pnc, néanmoins pour une fois que leur motif de grève est justifié, arrêtons de leur en vouloir. Vous même dans vos entreprises si l état décidait de mettre en place un service minimum qui vous empeche de faire entendre votre voix, ne feriez vous pas la grève ?
De plus je tiens à ajouter qu à air France il n y a pas que des pilotes et des présidents surpayés, mais aussi toute une population en charge de vous accueillir, entretenir vos avions, faire en sorte que vos bagages soient bien chargés , des personnes qui elles ont peur de ces négociations, car ce sont bien sur elles que cette grande compagnie va faire des économies. Soyez donc indulgents car toute cette population qui travaille en décalé pour la plupart, et qui ne gagnent pas plus que le smic si on enlève les indemnités kilométrique, toute cette population sera certainement elle aussi en grève pour défendre leurs petits avantages ... Merci pour eux.
A Air France, une grève en cache une autre
Je suis tout à fait d'accord avec ce projet de "Service minimal" dans l'aérien comme dans tous les autres transports... Mais allons au fond des choses et appliquons ces dispositions aux contrôleurs qui ne travaillent pas beaucoup et peuvent bloquer le trafic aussi sûrement que les pilotes !
Refonte des conditions de travail : Pourquoi pas, le système actuel découle directement du "PV du 16" mars 1971... Soit plus de 40 ans !
Le monde a changé, les avions ont changé et les conditions de travail ne sont plus adaptées, c'est l'occasion de tout remettre à plat, c'est une aubaine plutôt qu'une contrainte.
Et puis la compagnie est à genoux, il faut faire quelque chose faute de quoi elle disparaitra.
A Air France, une grève en cache une autre
Le métier de pilote, on le choisit. On en connaît les avantages... et les inconvénients. Alors oui, il est toujours possible de dire à ceux qui ralent de passer le concours... mais ceux-là sont aussi en droit de dire, que l'herbe n'est pas plus verte chez le voisin, et que s'ils continuent à le croire, rien ne les empêche d'aller voir ailleurs.
Alors arrêtons de pleurer sur nos privilèges et adaptons nous aux situations !