Le 31 octobre 2010, la compagnie française Aigle Azur a ouvert la ligne régulière Paris-Bagdad, fermée depuis 20 ans. Albéric Labarsouque était à bord de l’A319. Il raconte…
Il est 23h30 précises, ce samedi 30 octobre 2010, lorsque l’Airbus A319 d’Aigle Azur quitte le terminal 2B de l’aéroport Roissy Charles de Gaulle. L’avion roule vers la piste 08L et décolle à 23h45 entre deux 777 de la compagnie nationale française. Dans 5h20 la délégation de chefs d’entreprise et de journalistes posera le pied sur le tarmac de l’aéroport international de Bagdad (SDA).
La route empruntée passe par la Suisse, les Balkans, la Turquie et l’arrivée sur Bagdad se fait par le Nord de l’Irak. L’A319 flambant neuf, acheté directement à Airbus en avril 2010 atteint maintenant son altitude de croisière de 38 000 pieds. La consigne lumineuse « attachez vos ceinture » s’éteint, libérant une horde de journalistes dans l’allée centrale de l’appareil.
Caméras et micros aux poings, ils arpentent les rangées de sièges rendant le travail des PNC de plus en plus délicat. La scène devient singulière lorsque l’équipage demande aux passagers de regagner leurs sièges en raison de la traversée d’une zone de turbulences. Certains sont bien décidés à braver les lois de la physique et finir coûte que coûte leur travail. On imagine bien la qualité du résultat et le supplice qui sera imposé aux téléspectateurs, même avec un bon stabilisateur d’image…
D’ailleurs, le caractère particulier de ce vol rend l’accès au cockpit impossible. Les pilotes se montrent très discrets, pas d’annonce superflue via le public adress, pas d’interview, tout juste une apparition avec le reste de l’équipage pour une photo de groupe. C’est Meziane Idjerouidene qui explique que la sélection des pilotes et des PNC se fait sur la base du volontariat et qu’il n’est pas prévu de recrutement dans ces corps de métier. « La compagnie va puiser dans ses ressources humaines existantes pour assurer la continuité de cette ligne. En revanche, elle embauchera du personnel à Bagdad pour couvrir l’aspect commercial et consolider les opérations aériennes sur place ».
L’Airbus traverse maintenant la frontière entre la Turquie et l’Irak. L’euphorie des premières heures est retombée, sous les ailes du F-HCZI d’innombrables puits de pétroles déchirent l’obscurité. La voix du commandant Rambert réveille la cabine : « Début de descente ». Pas un bruit parmi les passagers, l’excitation a cédé sa place à une légère anxiété.
Dernier virage. A droite de l’appareil, Bagdad est encore endormie dans une atmosphère brumeuse. Il est 06h05 locale lorsque le train principal de l’A319 touche le sol irakien. Il quitte la piste par la sortie S5, puis roule vers le terminal C. Comité d’accueil restreint, pas de fanfare mais des journalistes locaux et du personnel de sécurité : ici le maître mot semble « discrétion ».
Devant la porte 31 les réacteurs sont coupés, l’avion n’est pas raccordé à une passerelle d’embarquement, ce qui permet aux passagers de descendre sur le tarmac où la circulation est plutôt libre. Malgré son importance l’aéroport n’est pas du genre saturé, à peine une trentaine de vols par jour. Un 737 d’Iraqi Airways en face de notre poste de stationnement, un 767 en préparation au terminal D… Il n’y a pas foule. Le terminal est désert, nous sommes le seul vol en cette heure matinale.
Après récupération des bagages la délégation se rend dans le centre de Bagdad sous bonne escorte. Ici ce sont des compagnies privées qui assurent la sécurité des ressortissants étrangers dans un pays où le meilleur ami de l’homme est le fusil russe AK47 et la voiture blindée. L’équipage lui va se reposer dans un campement militaire britannique à 3 km de l’aéroport.
A 19h00 locale, après d’innombrables contrôles de sécurité des passagers, le vol retour ZI118 prend son envol depuis la piste 33R de l’aéroport de Bagdad en direction de la capitale française. L’avion est à moitié vide puisqu’une partie de la délégation reste sur place pour la Foire internationale jusqu’au jeudi suivant.
Albéric Labarsouque
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A bord du vol aigle azur a320
le 2 juillet 2010 a 15h15 vol LYON SAINT EXUPERY jusqu'a l'aeroport de setif 8 MAI 1945 le vol c'est très bien passer grasse au hotesse de l'air et au steward ,chef de cabine et copilote la compagnie aigle azur est la meilleur des toute .