Pierre Sparaco. © Aerobuzz.fr
Difficile pour Aéroports de Paris de justifier une hausse de +2,4% de ses redevances aéroportuaires dans un contexte de quasi stagnation des prix. Et pourtant, l’établissement parisien est bien décidé à décrocher une nouvelle augmentation en 2015, en dépit des difficultés des compagnies aériennes françaises premières impactées par la politique tarifaire d’Aéroports de Paris.
Aéroports de Paris vaudrait augmenter ses tarifs de 2,4 % en 2015, Air France et l’ensemble des compagnies aériennes sont ferment opposées à une telle hausse, qui plus est à un moment où l’inflation tend vers zéro. Ainsi est relancé un débat qui semble ne jamais devoir se terminer, Aéroports de Paris se comportant résolument en entreprise privée à la recherche d’un bon retour sur investissement. Et c’est bien là que le bât blesse, des questions philosophiques davantage que comptables étant posées.
En réalité, c’est le secteur tout entier qui est bousculé, comme en témoigne l’agitation qui vient de s’emparer de l’aéroport Toulouse-Blagnac, privatisé à hauteur de 49,99 % et qui accueille un actionnaire chinois. Une extravagance qu’il est impossible de justifier, si ce n’est au nom d’une offre brutale de l’offre et la demande, dans le cadre de règles du jeu totalement libéralisées. D’autant que le monde aéroportuaire européen en est arrivé à accréditer l’idée qu’il évolue dans un contexte hautement concurrentiel, ce qui est évidemment faux. Tout au contraire, pistes et aérogares s’inscrivent dans le cadre de solides monopoles, la rivalité entre « gateways » n’étant réelle que dans le cadre d’exceptions, au demeurant de moins en moins nombreuses.
Il ne devrait pas être acceptable d’abandonner les aéroports à leur sort, tant leur rôle est vital pour la bonne marche de l’industrie des transports aériens. Mais on n’imagine pas pour autant que prenne corps la moindre polémique aéroportuaire, par exemple aux Etats-Unis. La manière de faire des autorités françaises a été inconsistante, à partir du moment où le changement de statuts s’est profilé à l’horizon. De grands commis de l’Etat comme Pierre Graff, patron respecté d’Aéroports de Paris, se sont mués en tenants inconditionnels de la libre entreprise cherchant à séduire les analystes financiers. Une véritable mutation génétique, reprise le plus naturellement du monde par son successeur, Augustin de Romanet, devenu champion du retour sur investissement.
Une fois de plus, on constate avec amertume l’absence de stratégie cohérente de l’Etat : Aéroports de Paris est encouragé à « bien faire » mais, dans le même temps, Air France continue de se heurter à d’incommensurables difficultés financières. Et se voit facturer grosso modo la moitié du milliard d’euros de redevances, une incongruité. Aussi le rapport Le Roux va-t-il être mis à l’épreuve dès les prochains jours : soit qu’il rejoigne d’autres analyses destinées à tomber dans les oubliettes du ministère des Transports, soit qu’il permette d’installer un souffle nouveau au profit d’une volonté réelle d’accroître la compétitivité du pavillon aérien français.
La logique voudrait que les redevances d’Aéroports de Paris soient tout simplement gelées. Et que soit abandonné l’aspect le plus absurde de la situation actuelle, à savoir l’analyse perpétuelle du cours en bourse d’Aéroports de Paris (terne) face à une augmentation de trafic médiocre. Tout au contraire, il conviendrait de prendre en compte l’intérêt du pays, bien au-delà de toute logique comptable. On est loin du compte.
Pierre Sparaco
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A Paris, redevances aéroportuaires riment toujours avec hausse
Quelle volée de bois vert sur ADP!
Je vais tâcher de me faire un peu l'avocat du diable pour équilibrer le débat...
D'abord le contexte: ah, ça y est, vous découvrez que l'on vit dans un système libéral? Il fallait y penser quand vous avez voté ces dernières décennies...
Sur la concurrence: c'est vrai elle est partielle en matière d'aéroports, entre grands hubs pour attirer le trafic international; quand on veut aller à Paris, on n'atterrit pas à Amsterdam ou Francfort! Mais on pourrait renvoyer la balle aux cies et notamment à Air France: quelle concurrence sur la plupart de ses lignes domestiques (ça vaut mieux pour elle d'ailleurs!) avec des billets à plus de 500 euros?
Sur les redevances: si elles sont trop élevées c'est certainement davantage sur les destinations internationales car la politique de la DGAC pendant des décennies a consisté à geler les tarifs nationaux pour protéger Air Inter puis Air France. Ce sont donc surtout les cies étrangères qui devraient se plaindre...
A Paris, redevances aéroportuaires riment toujours avec hausse
Bien d'accord avec vous, vive le système libéral mais.....avec la garantie de l'état. Les paradoxes ne font pas peur aux Français !
A Paris, redevances aéroportuaires riment toujours avec hausse
Merci pour ce rappel. Les tarifs ADP ne sont absolument pas en rapport avec son classement international très mauvais
A Paris, redevances aéroportuaires riment toujours avec hausse
Scandaleux ...
jusqu'où ira ADP ??? Dans le cas de CDG, cet aéroport est sous-dimensionné pour les besoins actuels et on rajoute des bâtiments , des terminaux là où il y a un peu de place (voyez le terminal G), et le résultat est sans appel : passagers perdus et stressés dans les aérogares, services d'info insuffisants même si des efforts ont été fournis en ce sens, correspondances ratées ( qui pénalisent surtout les compagnies aériennes ) .
Dans une étude récente CDG a été élu aéroport le plus détesté ...au monde ... par les passagers tant celui-ci souffre d'indications, et de fonctionnalité.
J'ose espérer que le gouvernement va mettre le "OLA" ( Ah mais ZUT l'état est actionnaire majoritaire à 50,6% (chiffre de juillet 2013 ) )
A Paris, redevances aéroportuaires riment toujours avec hausse
Bonjour.
ADP engrange,en oubliant les riverains de Orly.Nous sommes une centaine à attendre l'isolation de nos habitats à Villeneuve le Roi.Ou passe l'argent?JM
A Paris, redevances aéroportuaires riment toujours avec hausse
Péages autoroutiers ou redevances aéroportuaires , c'est du pareil au meme,c'est toujours le client qui finit par payer.
A Paris, redevances aéroportuaires riment toujours avec hausse
ce d'autant que le service rendu aux passagers et aux compagnies est absolument minable, propreté digne de calcuta,toilettes répugnantes et au compte goutte sans parler de l'unique fonctionnaire de police aux frontières à l'arrivée matinale d'un vol africain (oublier la correspondance) , transferts interminables et ubuesques (cause chengen ??) en bus pour des passagers payant plein pot sur , mise en danger comme sur Roissy 1 ou les bus s'arretent sur la voie de droite et débarque les passagers à gauche dans le trafic (merci les polytechniciens et autres TPE ou ENAC).
quand à air france et consort c'est vraiment si je ne peux pas faire autrement.
A Paris, redevances aéroportuaires riment toujours avec hausse
Il est parfaitement anormal que des "monopoles naturels", soient octroyés à des sociétés de droit privé.
Les sociétés privées, c'est leur rôle, font de leur mieux pour enrichir leurs actionnaires. Cela se conçoit parfaitement quand une entreprise est sur un marché concurrentiel, ce qui la force à rechercher les gains de productivité et de qualité de service, afin de rester bénéficiaire face à ses concurrentes.
Cela ne l'est pas du tout dans le cas d'un monopole, ou cela aboutit a "traire la vache jusqu'au sang", et créer de facto un impôt, mais bénéficiant non pas à la collectivité mais à quelques gens ayant de "bonnes relations" avec les gouvernements qui leur ont cédés ces monopoles...On se demande du reste en échange de quelles faveurs....
Il serait temps que ces anomalies digne des républiques bananières cessent, tout comme avec les sociétés d'autoroutes d'ailleurs.