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Transport Aérien

AF447 : Le SNPL tente de recadrer le débat sur les causes du crash

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Gil Roy

La commission technique du SNPL a décortiqué le troisième rapport d’étape sur l’accident du vol AF447, rendu public par le BEA le 29 juillet 2011. Elle en propose une lecture critique et pose des questions auxquelles, le SNPL souhaite des réponses dans le rapport final, attendu mi-2012, assorties de recommandations.

Il aura fallu plus de sept mois au SNPL (Syndicat national des pilotes de ligne), pour affirmer que l’accident du vol AF447 Rio-Paris est « le résultat d’un givrage suivi d’un décrochage ». Cette conclusion figure en préambule du livre blanc paru le 20 mars 2012, dans lequel la commission technique du syndicat propose une lecture critique du troisième rapport d’étape publié par le BEA, le 29 juillet 2011.

Les experts-pilotes s’étonnent, en particulier, que le BEA n’émette pas plus de recommandations concernant la formation de cristaux de glace, un « phénomène pourtant peu connu des équipages et indétectable au radar météorologiques de bord. C’est pourtant bien un givrage, durant un évitement en conditions atmosphériques adverses (traversée de la ZCIT) qui est à l’origine de l’accident ». Le SNPL espère donc que dans son rapport final, le BEA « proposera des recommandations pour aider les pilotes à gérer l’adversité de ces phénomènes météorologiques dont les conséquences peuvent être désastreuses ».

Concernant le décrochage, les experts du SNPL rappellent que « contrairement à de nombreux autres types d’avion, les Airbus ne bénéficient pas de stick shaker, et encore moins de stick-pusher. Ces avions sont conçus pour être « protégés » en incidence en loi normale ». La commission technique remet en question ces protections et met en doute la fiabilité de l’alarme de décrochage.

A propos de la sortie de décrochage, le SNPL admet qu’ « on ne peut nier que seule la performance de l’équipage peut permettre la récupération d’un décrochage. Mais cela est évidemment lié à la façon dont l’appareil est équipé, compris et enseigné ». Le syndicat s’inscrit dans un mouvement global qui tend à reconnaître actuellement « qu’il faut que les pilotes soient plus et mieux entraînés au pilotage manuel, à haute altitude, qu’elle que soit la loi de commande de vol ». A ce propos, le SNPL s’interroge sur le fait que le BEA n’ait pas relevé cette affirmation d’Airbus selon laquelle « l’efficacité de l’architecture des commandes de vol électriques et l’existence des lois de pilotages éliminent la nécessité d’entraîner les équipages aux manœuvres de récupération de positions inusuelles sur les avions Airbus protégés ».

La commission technique du SNPL pose à l’évidence de bonnes questions qui appellent des réponses de la part du BEA. Le problème est que les pilotes-experts ont fait abstraction du volet facteurs humains, et cette omission limite la portée de ce livre blanc et ne va pas manquer d’alimenter la polémique. Avant de réagir, nous vous encourageons, toutefois à lire le livre blanc dans son intégralité (14 pages), afin de vous faire votre propre opinion.

Gil Roy

Le SNPL interpelle le BEA
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Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

View Comments

  • AF447 : Le SNPL tente de recadrer le débat sur les causes du crash
    Quelle que soit la cause du crash, ne crachez pas trop sur Airbus, combien d'entre nous aurons eu un TOGA LK en finale ?
    Celas ne lèveront pas le doigt mais vous pouvez aller prier devant Airbus tous les jours...

    Et puis pour ceux qui auraient tendance à un peu trop parler comme OO-HUY et les autres, j'aimerai bien les voir au simu à 2h du mat avec des turbulences du givrage en IMC, chargé à 210t au rec max sans ADR.

    Je crois que ça rend humble tout le monde.

  • AF447 : Le SNPL tente de recadrer le débat sur les causes du crash
    quand il y a un doute retour au basic flying c'est si simple-

  • AF447 : Le SNPL tente de recadrer le débat sur les causes du crash
    Bernard Ziegler, mis en cause par un précedent message, j'espère avoir un droit de réponse:
    Le Snpl est un des grands coupables de la déterioration catastrophique de la sécurité dans une compagnie que nous aimions.
    Le Snpl a été contre l'équipage à deux, contre le pilotage aidé par ordinateur, contre l'A320, l'avion le plus vendu au monde, contre l'idée d'alterner grace à la commonalité de pilotage longs et courts courrier, solution idéale pour redonner le sens de l'air.
    Il a systématiquement soutenu les pilotes les plus critiquables, Habsheim, Ste Odile, et promu l'indiscipline sur le thème "le pilote est le seul maitre à bord après Dieu".
    Dans un monde de progrès, il s'est fait défenseur des thèses les plus conservatives, sans aucunes compétences techniques ou simplement réfléchies l
    BZ

  • AF447 : Le SNPL tente de recadrer le débat sur les causes du crash
    GROS PROBLEME DES INFORMATICIENS : ILS NE PEUVENT MODELISER QUE
    LES PROBLEMES CONNUS.

    QUAND ON CONCOIT UN ORDINATEUR VOLANT ET NON UN AVION , quand les
    programmes et leur logique mathematique buggent l'avion tombe ( quelques essais reunis pour les airbus)

    REVOIR DONC AU DEPART L'ETAT D'ESPRIT DES CONCEPTEURS DES AIRBUS.

    MOINS D'INGENIEURS AUTOSATISFES D'EUX MEMES ET DE LEUR SAVOIR.

    DES VRAIS ESSAIS DE L'APPAREIL EN MODE MANUEL POUR DECOUVRIR
    LES VRAIX COMPORTEMENTS ET NON DES SIMULATIONS MATHEMATIQUES.

    LES PROCEDURES SERONT ALORS SUREMENT PLUS REALISTES.

  • AF447 : Le SNPL tente de recadrer le débat sur les causes du crash
    C'est pas mal, c'est intéressant, un peu trop prisme pilotes, quelques oublis, mais cela forcera à une vison plus large dans les rapports et commentaires à venir !

  • AF447 : Le SNPL tente de recadrer le débat sur les causes du crash
    Je suggère que les pilotes passent d'abord le brevet de "femmes de ménage";puisque pour défendre cet avion si simple; Monsieur ZIEGLER, avait je crois indiqué qu'il pouvait être piloté par des femmes de ménage.
    Plus sèrieusement, il faudrait commencer par concevoir des bons pitots, les changer si HS, embaucher des pilotes avec d'autres critères que les tests PSY, mieux concevoir les systèmes de pilotage de ces AIRBUS, ne pas mettre la pression sur les PEQ pour faire les routes les + directes, de façon à éviter les zonnes CB.
    Le rôle du pilote n'est pas de combler les carences du constructeur et de la Cie.
    Quant au BEA, c'est la deuxième main du constructeur, de l'état, et de la Cie, il n'est en rien objectif.

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