Au dernier salon du Bourget, Air Astana a commandé sept appareils de la famille A320neo dont quatre A321neo LR. La compagnie kazakhe dirigée par le britannique Peter Foster ambitionne de se placer à la croisée des routes aériennes, entre l’Europe et l’Asie.
Début 2015, Airbus a lancé la version « Long Range » de l’A321neo qui offre 4.000 NM d’autonomie. Avec cet appareil le constructeur européen vise le marché de remplacement du 757 de Boeing. Air Astana se présente comme la compagnie de lancement, en 2019. Elle a conclu, au dernier salon du Bourget, un contrat de location de quatre exemplaires, avec la société américaine ALC. Ils seront aménagés avec 16 fauteuil-lits en classe affaires et 150 sièges en classe économie. L’A321neo LR pourrait devenir à terme le cheval de bataille du transporteur kazakh qui développe actuellement son réseau mondial autour d’Astana, la capitale du Kazakhstan. Il prévoit de l’exploiter au départ d’Astana vers Paris et, d’Almaty vers Bangkok, Ho Chi Minh Ville et Hong Kong.
Cette jeune compagnie qui a débuté ses opérations au printemps 2002 a vu son trafic passager passer de 3 millions en 2011 à 3,8 millions en 2014. Elle dispose d’une flotte de 30 avions dont trois Boeing 767-300ER, cinq Boeing 757-200, treize Airbus de la famille des A320 et neuf Embraer E-190, avec une moyenne d’âge de 6,1 ans. Elle revendique la plus jeune flotte d’Asie Centrale. Elle devrait compter 34 appareils en 2016 et 43 en 2020. Elle sera aussi l’une des premières au monde à mettre en service un A320neo (loué à ALC), dès 2016. Il sera opéré sur le réseau domestique et au-delà vers la Chine, l’Inde, la Russie et les Emirats Arabes Unis.
Sous la direction de Peter Foster, un britannique qui a débuté sa carrière chez Cathay Pacific, et l’a poursuivie notamment chez Qatar Airways et Royal Brunei Airlines, Air Astana construit un réseau international et innove dans l’offre de service en faisant preuve de pragmatisme. Au printemps 2015, elle a notamment ouvert une ligne entre Paris-CDG et Astana, en 767-300ER (3 vols par semaine). Le vol continue vers l’ancienne capitale Almaty sans changement d’avion à Astana.
Du fait d’un coefficient de remplissage de 50% après trois mois d’exploitation, Air Astana a pu mettre en place une classe Economy Sleeper, une sorte d’Eco Premuim. Le passager se voit offrir 3 sièges de la classe Economie, juste derrière la classe Affaires. Il bénéficie d’un petit matelas et d’un sac de couchage. Il a les repas de la classe Economie et la trousse de voyage de la classe Affaires. Le tarif est de 3 fois le billet Economy, le billet Affaires coutant environ 5,5 fois le prix du billet Economie. Cette classe intermédiaire qui a été brevetée par Air New Zelande a été reprise, avec royalties, par China Arilines et Air Astana.
J’ai pu la tester durant le vol de 6 heures de Paris à Astana ; certes mon 1 m 83 devait se replier, mais force est de constater qu’on arrive plus frais, ayant été allongé. Il conviendra peut-être d’expliquer aux passagers comment attacher leur ceinture de sécurité, alors que le matelas la recouvre.
Dans la même logique de tirer parti du faible taux de remplissage, Air Astana propose des conditions de sur-classement originales baptisées « My Upgrade ». En fonction des places restantes en classe affaires, tous les passagers « Economy » reçoivent un mail leur proposant les places restantes. Chaque passager souhaitant se surclasser indique le montant qu’il est prêt à payer. La compagnie retient les enchères les plus élevées. Le but est bien entendu de ne plus voler avec des places vides en « Business ».
Actuellement, toutes lignes confondues, le taux de remplissage est de 65%, et ce quasiment sans touristes, catégories de clientèle qui reste à créer. Pour ce faire, la compagnie propose pour 90 euros un forfait « Stopover Holidays » à Astana, qui comprend, sans besoin de visa, une nuit d’hôtel avec petit déjeuner, les transferts pour l’aéroport et une carte SIM locale. De plus le Kazakhstan est candidat aux jeux olympiques d’hiver de 2022 à Almaty, en concurrence avec Pékin.
Après plusieurs années passées en liste noire, au même titre que tous les autres transporteurs du pays, du fait de la défaillance de l’administration de l’aviation civile kazakh, Air Astana qui est détenue par l’Etat (51%) et BAE Systems (49%) peut désormais afficher, depuis le printemps 2014, ses ambitions.
Jean Ponsignon
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Air Astana mise sur l’A320neo Long Range
L'A321 LR s'avère être une bonne valeur de remplacement pour le B757... Bien vu.