Alors que le groupe Air France – KLM est secoué par la grève des pilotes de ligne du SNPL Air France, Air France Industries KLM Engineering & Maintenance (AFIKLM E&M) ne s’est jamais aussi bien portée. Elle a réussi sa mutation dans le cadre du plan Transform 2015. Elle apparaît armée pour faire face à la concurrence sévère qui s’exerce sur le marché en forte croissance de la maintenance et de la réparation aéronautique (MRO).
Le marché prometteur de l’entretien d’avions, moteurs et équipements embarqués met en scène quelques ténors mondiaux, au nombre desquels Air France Industries Engineering & Maintenance, 1,2 milliard d’euros de chiffre d’affaires annuel, 14.000 personnes, une croissance profitable de l’ordre de 10 % par an. « Nous sommes un vrai compétiteur et cela va durer », affirme, serein, Franck Terner, son directeur général.
Cette bonne santé affichée, une tranquille assurance quant à l’avenir, un carnet de commandes de près de cinq fois le chiffre d’affaires annuel, constituent un contraste saisissant avec le chaos qui règne actuellement au sein de la maison-mère Air France-KLM, emportée dans un inextricable tourbillon dû à la grève dure de la majorité de ses pilotes. Mais il s’agit, bien sûr, d’un tout autre monde.
On découvre néanmoins une passerelle entre les deux dossiers. Le plan d’économies Transform 2015 n’a pas épargné Air France Industries qui y a gagné en efficacité, renforçant ainsi sa compétitivité par rapport aux autres géants de la profession comme Lufthansa Technik. D’autant que le secteur est en constante mutation avec la mise en service généralisée d’avions et de propulseurs de nouvelle génération. Le marché du secteur est estimé à environ 60 milliards d’euros par an, dit Franck Terner, dont 25 milliards pour les moteurs et 23 milliards pour les cellules.
Point remarquable, 80 % des coûts sont des coûts de main d’œuvre. « Nous ne sommes pas nécessairement les mieux placés », reconnaît de ce fait Franck Terner, le tout étant question de savoir-faire et d’efficacité. Et, sans doute, de synergies et d’économies d’échelle : les avions confiés à AFIKLM E&M assurent non moins de 1.200 départs par jour, l’industrie franco-hollandais assure le support technique des équipements de 1.300 appareils et il réalise la révision de 450 moteurs par an. Ce qui suppose la mise en œuvre de moyens importants et d’investissements lourds, de 100 à 200 millions d’euros par an. Ainsi, sera bientôt posée la première pierre à Roissy-CDG d’un important bâtiment qui prendra progressivement la place des grandes installations historiques du Bourget, héritées d’UTA.
Toujours dans l’actualité, Franck Terner revient à Transform 2015. Il note avec une compréhensible satisfaction que les coûts d’AFI sont aujourd’hui inférieurs de 6,5 % à ce qu’ils étaient en 2011, malgré une inflation cumulée de 16,4 %. Entre autres aménagements, le personnel travaille maintenant dix jours et demi de plus que précédemment, des contrats ont été renégociés, des sous-traitances ont été établies.
Le secteur, « MRO » dans le langage de la profession (Maintenance, Repair and Overhaul) connaît des mouvements de concentration et apparaît ainsi un danger de monopoles chez certains fournisseurs. Mais « le métier est très technique, implique aussi une gestion du risque », avec des évolutions marquées, par exemple la nécessité de se préparer à l’arrivée de nombreux gros moteurs, à l’image des plans de flotte des grandes compagnies. Dans le même temps, à l’opposé, le marché des petits moteurs va peu à peu doubler, à l’image des imposants carnets de commandes des familles A320 et 737.
Dans ces conditions, AFIKLM E&M a de bonnes raisons d’optimisme, une remarque bienvenue au cœur d’un environnement qui n’est moins…
Pierre Sparaco
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Air France Industries, l'élève-modèle de Transform 2015
C'est en effet très bien pour AFI, mais leur réussite, face au problemes d'AF, pourrait avoir un effet inverse, à savoir une vente pure et simple d'AFI par AF en manque de cash...
C'est en tout cas une grande inquitude pour tout AFI, d'être un jour vendu ...
Air France Industries, l'élève-modèle de Transform 2015
pourquoi vendre la pmoule aux oeufs d'or? puisqu'elle est gage de stabilité à long terme
les liquidités sont secondaires