Ben Smith, le dirigeant d’Air France-KLM vise à doubler la marge opérationnelle du groupe en 2024 (7 à 8 % contre 4% prévue cette année). Pour y parvenir, il faudra notamment optimiser les coûts opérationnels et stopper l’hémorragie sur le marché domestique d’Air France. Le renouvellement partiel de la flotte est à l’étude.
Quatorze mois après son arrivée, les objectifs financiers présentés par Ben Smith aux investisseurs le 5 novembre 2019 pour combler le retard face à ses concurrents sont ambitieux. Au troisième trimestre 2019, les résultats du groupe Air France-KLM sont en baisse de 420 millions d’euros sur un an avec un bénéfice net de 366 millions d’euros contre 1 milliard pour le Groupe aérien IAG (Bristish Airways, Iberia, Aer Lingus, Vueling et Level). Le renforcement du dollar fin septembre et la sortie des Airbus A380 (100 millions d’euros) ont certes impacté ces chiffres mais les autres grandes compagnies européennes sont toujours loin devant. En 2018, Air France-KLM a dégagé un bénéfice opérationnel de 1,3 milliards d’euros contre 2,5 milliards pour Lufthansa et 3 milliards pour IAG. Ce dernier s’est même offert le luxe de racheter la compagnie espagnole Air Europa le 4 novembre 2019 pour 1 milliard d’euros, renforçant sa présence sur les lignes Europe-Amérique du sud.
Dans son plan pour augmenter la compétitivité et redresser la barre (qui vise en particulier la compagnie française), Ben Smith table sur la rationalisation des procédures, une nouvelle stratégie opérationnelle fondée sur la simplification du portefeuille de marques et de la flotte. Air France choisira dans les semaines à venir entre le 787 de Boeing et l’A350 d’Airbus pour remplacer ses A380 sur les liaisons long-courrier alors que la flotte d’A220 devrait croitre sur le moyen-courrier. Air-France-KLM souhaite augmenter ses capacités de 2 à 3% par an d’ici à 2024. Côté cabine, c’est la clientèle dite « haute contribution » qui sera encore mieux choyée avec une montée de gamme des classes affaires et premium dans le but d’augmenter les recettes.
L’offre bon marché devrait en revanche se traduire par l’accélération du développement de Transavia France avec une flotte portée à 40 B737 l’an prochain (38 actuellement), l’ouverture d’une nouvelle base Transavia à Montpellier en avril 2020 et deux appareils supplémentaires pour Nantes. Ben Smith a en revanche confirmé ne pas vouloir s’attaquer au long-courrier low-cost, l’échec de Joon l’ayant certainement conforté dans ce choix. Il préfère augmenter les capacités sur des routes hautes densité, face à des concurrents comme Corsair par exemple sur les Antilles, en déployant le Boeing 777 avec une nouvelle configuration de 468 passagers.
Le dirigeant compte aussi sur Transavia France pour optimiser la rentabilité de Orly sur le marché intérieur, « un aéroport modernisé avec de meilleurs accès avec Paris, qui a des atouts pour séduire les passagers » a précisé hier la Directrice d’Air France Anne Rigail. Un marché intérieur particulièrement déficitaire (près de 180 millions de pertes annuelle pour Air France), où Transavia pourrait dynamiser les plateformes régionales comme celles très concurrencées par le TGV (Lyon, Bordeaux, bientôt Toulouse…) et venir en concurrence frontale avec Easyjet qui propose des services de moins en moins low cost.
« Réinventer Air France », c’est l’essence même de ce plan pour Anne Rigail. Reste toutefois à convaincre les investisseurs… et les salariés que la Directrice rencontrait dès le lendemain matin.
Jérôme Bonnard
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Pourquoi un coût de 100 millions pour arrêter les A380 ?
Et pourquoi arrêter les A380 ?
Belle machine confortable et peut être écologique en remplacement de 2 appareils
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Le A80 est un non sens economique, gourmand en carburant, pas assez de place en soute pour envisager les configurations hautes densite, ajoutez a cela un nombre limite de plates formes pouvant le recevoir. Au niveau du confort c'etait la reference, mais avec la venue des A350, 777X et 787, il ne soutient plus la comparaison. Un reve d'ingenieurs qui a tourne au fiasco economique pour avoir voulu ignorer une regle de base qui dit que la masse structurelle croit plus vite que la masse marchande.
Sans être un expert, il est facile d'imaginer qu'il va coûter pas mal d'argent pour faire passer en le formant tout le personnel qui faisait voler l'A380, sur d'autres types d'avion. S'il y a des installations au sol spécifiques à l'A380 il faut les démonter et installer d'autres. S'il y a des avions en leasing, ils doivent être remis exactement dans l'état où ils ont été livrés entre autres avec les mêmes moteurs. Et encore ces 100 millions ne suffiront pas à acheter les avions de remplacement, j'imagine.