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Au cours du premier semestre de cette année, Boeing a vendu sensiblement plus d’avions commerciaux qu’Airbus, une situation qui suscite des commentaires marqués d’inquiétude que rien ne justifie. Les deux rivaux restent grosso modo à égalité, tout au moins quand on prend la peine de raisonner dans le long terme. Ce que ne font pas toujours analyses et commentateurs de tous bords.
En six mois, de janvier à juin, Boeing a enregistré 499 commandes et 54 annulations alors que l’avionneur européen n’a vendu « que » 290 avions et, en apparence plus grave, a enregistré 225 annulations. Ce qui est exceptionnel. La question est de savoir si Airbus, selon une habitude solidement ancrée dans les méthodes de ses commerciaux, garde sous le coude des commandes qui seront dévoilées la semaine prochaine, dans le cadre du salon de l’aéronautique de Farnborough. Ce qui est très probables, une rumeur persistance affirmant que 150 court-courriers de la famille A320 ont été vendus au cours de ces dernières semaines à des clients restés provisoirement anonymes.
Le match A320/737 se poursuit ainsi à rythme soutenu et, en toute logique, se poursuivra encore longtemps. L’avantage est bel et bien est aux Européens et, en ne considérant que les versions nouvelles, A320 NEO et 737 MAX, les chiffres parlent d’eux-mêmes : 2.695 commandes pour le premier, 2.097 pour le second.
Les nombreuses annulations enregistrées par Airbus depuis le début de l’année posent implicitement des questions qui restent provisoirement sans réponse. Il n’est pas anormal que des compagnies aériennes nouvelles affichent des ambitions irréalistes, signent des achats surfaits puis soient rattrapés par les inquiétudes de leurs financiers. D’où des reports et des annulations qui ne constituent pas pour autant de vraies surprises, d’autant que les industriels s’efforcent de prendre les devants. Les carnets de commandes sont régulièrement passés au crible et, si besoin est, la situation de certains clients examinée de près pour éviter des déconvenues de dernière heure. C’est une tendance qui a gagné en importance au fil de ces dernières années avec l’apparition et la montée en puissance d’une nouvelle génération d’intervenants, notamment dans la catégorie low cost. Qui plus est, toute étude comparative entre les carnets de commandes d’Airbus et Boeing, principalement sur le segment très disputé des 150-180 places, peut être faussée par la multiplication de contrats importants. Un seul d’entre eux peut fausser les statistiques d’un trimestre sans correspondre pour autant à une tendance avérée. D’où la prudence avec laquelle il convient de considérer les commentaires relatifs au premier semestre 2014.
Il est finalement plus important, dans l’immédiat, de se pencher sur l’avenir du gros porteur A330 et, plus exactement, sur l’éventualité de sa modernisation en version NEO, New Engine Option, qui pourrait lui assurer une seconde carrière. En un premier temps, les dirigeants de l’avionneur européen sont restés insensibles aux suggestions et aux amicales pressions venues de grands acheteurs potentiels puis, en quelques semaines, ont commencé à évoquer l’idée en termes plus positifs. A commencer par Fabrice Brégier, président exécutif, tout d’abord franchement dubitatif sur le bien-fondé du concept A330 NEO mais en parle aujourd’hui avec davantage de conviction.
Ce gros NEO ne sera probablement pas lancé au salon de Farnborough, dans quelques jours, l’opération étant techniquement beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît à première vue (renforcement de l’aile, nouveaux mâts, aérodynamique retouchée) tandis que la motorisation, clef de voûte de cette cure de jouvence, suppose un choix difficile entre les propositions de Rolls-Royce et General Electric, avec un avantage certain pour le premier cité.
Si l’A330 NEO devient réalité, sans doute peut-il espérer, à terme, plus d’un millier de commandes. Autant de ventes qui n’iraient pas à Boeing, une manière comme une autre d’animer et d’exacerber davantage la rivalité entre frères ennemis.
Pierre Sparaco
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Airbus-Boeing : match nul
Concernant les avions moyens courriers des deux constructeurs, il me vient une remarque peu débattue mais qui semble évidente. Le moteur Leap devant équiper le 737 Max est très différent de celui équipant l'A320 neo car il doit tenir compte de contraintes d'encombrement plus strictes de diamètre pour conserver une garde au sol raisonnable. Le choix de Boeing de faire du neuf avec du vieux à donc contraint le motoriste à s'imposer une contrainte supplémentaire pour capter ce marché, mais forcément en concevant un moteur qui marche un peu moins bien avec un taux de dilution plus faible que le modèle construit sans cette contrainte pour le neo.
Au final, même si la réussite d'un avion est constitué par l'ensemble cellule + moteurs, il n'est pas interdit de penser que le 737 Max ne sera pas aussi performant que l'a320 neo, les chiffres constructeurs étant toujours optimistes, cette remarque de bon sens, permet peut être de se faire une idée plus juste des performances annoncées.
Airbus-Boeing : match nul
je trouve cet article très impartial , et je rejoins l'avis de Piero , je ne sais pas pourquoi la presse française essaie toujours de défendre même n'importe comment ce qui arrive à Airbus. je suis désolé mais ce n'est pas un match nul pour le moment , mais c'est un 1-0 pour Boeing. Airbus a fait des mauvais choix le A380 en l'occurrence.
le 787 n'est pas un avion fiable...tel était les dires du PDG commercial d'airbus.... et la presse française faisait tout pour montrer que la série des incidents 787 n'allait pas se terminer... un conseil pour Airbus et pour la france , viser la concurrence loyale... bon courage
Airbus-Boeing : match nul
@christopher Frey,la question confort est très personnelle.Je n'ai jamais voyagé aussi confortablement qu'avec le 777.A mes yeux beaucoup plus agréable que l'A330,plus silencieux.Coté machine,un ami pilote Air France me dit que le 777 est le meilleur appareil civil en opération,fiable, sur et sans surprise.
Airbus-Boeing : match nul
Bonjour. Pourquoi vouloir à tout prix trouver des excuses pour expliquer le fait que Boeing est en tête en ce moment? J'ai l'impression que la presse essaie de se rassurer en invoquant des "arguments" peu convaincants. Ne cherchez pas à vous en convaincre en disant que le marché évolue, que c'était prévu, etc. Il n y a pas que airbus qui "garde sous le coude des commandes"... Boeing va certainement signer de nouveau contrats et en particulier pour son 777X qui devient un appareil très intéressant. Je trouve que l'article manque énormément d'impartialité et PERSONNE n'a la réponse de qui sera le vainqueur, "D’où la prudence avec laquelle il convient de considérer" le titre de cet article.
Airbus-Boeing : match nul
Bonjour Pierre et merci pour cette analyse très pertinente
Je pense qu'il y a au moins trois raisons de fond pour lesquelles Airbus n'a guère le choix de lancer l'A330neo :
Primo, des clients le réclament avec insistance, et ce que client veut... Corollaire du premier point, on promet entre 500 et 1000 commandes au 330neo. Pourquoi Airbus s'en passerait au moment où Boeing est très offensif dans le segment des longs courriers ?
Secundo, s'il ne le lance pas, Airbus aura un "trou" béant dans sa gamme, sur le segment du 250 places. L'A350-800 est en état de mort clinique, et l'A330 actuel a certes bien résisté au 787 tant que le Dreamliner était en cours de mise au point. Mais le 330 est vieillissant et sera balayé sous peu par la proposition de Boeing, le 787-9, qui vient d'entrer en service et qui offre plus de flexibilité en terme de missions.
Tertio, ce projet ne coûterait pas les yeux de la tête, sans doute un peu plus de 3 Mds d'euros, dont une part importante à la charge du motoriste actuel de l'A330, Rolls, qui est "pedal on the metal" pour y aller.
Le lancer permettrait à Airbus de compléter efficacement sa gamme long courrier vs l'A350-900 et -1000, dans des coûts raisonnables, tout en faisant vivre quelques années de plus la chaîne de fabrication du 330.
Je me demande même s'ils ne vont pas finalement l'annoncer à Farnboro, avec Rolls.
bien à toi
guillaume
Airbus-Boeing : match nul
Je préfère le confort du A330 au 777. Allez Airbus, faites un effort pour lancer l'A330neo maintenant avant que toutes les compagnies commandent le 777x au lieu de l'A330. L'A350 est pour un public différent.
J'ai 4'400 vols à mon actif en tant que passager.
Airbus-Boeing : match nul
Elucidation très pertinente pour les novices !
Airbus-Boeing : match nul
Comme je le disais avant, il ne faut pas oublier qu'on sort de 3 années de "folie" avec + 1000 commandes... par an... et surtout par constructeur. C'était donc logique que 2014 (et sans doute 2015) allait marquer un coup de mou.
De plus "l'euphorie A320 neo" (et dans une moindre mesure B737 max) semble passé. Maintenant avec un tel carnet de commandes, la priorité est plutot a la production : livrer a temps ses 2,700 A320 a temps, réussir la transition entre le ceo et neo, monter la cadence a 46 avions/mois voire plus.
Tout comme Airbus semble privilégier la politique d'avions "bien-nés" (Surtout apres les déboires de l'A380 et B787). Heureusement pour eux l'A350 est dans ce cas de figure et l'A320neo semble suivre la meme voie.