Le volume créé dans la soute de l'A330 peut mesurer jusqu'à près de 10 m de long sur 4 m de large. © Airbus
L’avionneur offre la possibilité à ses clients d’aménager dans les soutes de leurs A330 jusqu’à 24 couchettes éco, une salle de réunion, un cabinet médical ou encore un jardin d’enfants. Cet aménagement modulable amovible, disponible à partir de 2020, stimule déjà l’imagination des compagnies et ouvre des possibilités que ni Airbus, ni son partenaire Zodiac Aerospace, n’avaient imaginées.
C’est le genre de projet qui n’électrise pas les bureaux d’études. Presque un sujet de stage. Sauf que cette fois-ci, Airbus et Zodiac Aerospace ont visé dans le mille. Au salon Aircraft Interiors d’Hambourg, en avril dernier, où ce nouveau produit a été dévoilé, les deux partenaires ont fait mouche ! Depuis l’idée à fait son chemin…
Cette offre, accessible au moindre coût, doit permettre aux compagnies aériennes de générer des profits annexes. Les premières auxquelles elle a été présentée ont immédiatement été séduites par le concept, et de l’avis d’Airbus, l’imagination des clients potentiels dépasse ses attentes. L’avionneur promet des surprises étonnantes…
Le postulat de départ est basique. Les compagnies aériennes régulières ont de plus en plus de difficultés à remplir les soutes de leurs A330. Pour valoriser ce volume situé sous le plancher de la cabine, l’idée a été de l’aménager pour l’ouvrir aux passagers, pendant le vol.
Cette intention n’est pas nouvelle. Dans les années 90 déjà, Airbus avait en effet proposé aux compagnies exploitant des A340-300 d’aménager leurs soutes pour y installer des couchettes eco. A l’époque, le long courrier était encore dominé par les 747 de Boeing dont la capacité fret était limitée. La demande était forte et le fret contribuait à l’équilibre des lignes. Avec le développement des biréacteurs long courriers, la donne a changé.
Airbus propose donc aux opérateurs d’A330 de remplacer les containers de fret qu’ils ont du mal à vendre, par des modules amovibles, aménagés pour accueillir des passagers. Il est possible de faire entrer jusqu’à quatre modules sans qu’il soit nécessaire de faire de modifications à l’avion. Un système de connexion rapide permettra aux modules de bénéficier des mêmes conditions de confort que la cabine principale.
Airbus promet que l’installation de ces modules, comme leur retrait, pourra être effectué pendant le temps d’escale du long courrier, soit en moins de quatre heures. L’avionneur se charge de la certification de ce futur équipement, pendant que Zodiac développe un choix d’aménagements. L’objectif est de pouvoir faire voler cet aménagement en ligne à partir de 2020, sur A330, et dans la foulée sur A350XWB.
A Blagnac, Airbus présente à ses clients un exemple d’aménagement, grandeur nature, basé sur un nombre maximal de 4 modules, tout en précisant qu’il est possible d’installer un seul caisson, deux ou trois. L’accès depuis la cabine se fait par un escalier de type échelle.
On débouche d’abord sur un espace d’accueil dans lequel on trouve notamment, un comptoir et quelques sièges. Le deuxième module a été transformé en salle de réunion, fermée par une porte coulissante et pouvant accueillir six personnes autour d’une grande table. Le troisième module figure une salle de jeu pour enfants. Et enfin, le quatrième comporte six couchettes.
Chaque module mesure 4,00 m de large, 2,40 m de long et 1,55 m de hauteur. Cette hauteur sous plafond peut paraître basse. Elle oblige à se déplacer courbé. Mais cela ne pose pas de problème. De plus, les passagers qui se rendent dans cette partie de l’avion ne seront pas sensés rester débout.
En fait, à l’origine, Airbus et Zodiac Aerospace ont imaginé ce nouvel espace comme un ensemble de couchettes que les compagnies pourraient proposer à leurs passagers de la classe économique. Ils y auraient accès après le décollage et pourraient y séjourner jusqu’avant l’atterrissage. Rapidement, les compagnies ont commencé à faire défiler de nouvelles utilisations potentielles. Le jardin d’enfants ou la salle de réunion présentés à Blagnac en sont des exemples.
On peut très bien aussi imaginer que les couchettes tournent, c’est-à-dire que les passagers puissent les réserver, non pas pour l’ensemble du vol, mais pour un temps donné. De même pour la salle de réunion, qui pourrait accueillir successivement plusieurs réunions de travail au cours d’un même vol.
En définitive, cette nouvelle offre qui mûrit dans l’esprit des compagnies apparaît plus comme un nouveau service que comme un produit. Quoi qu’il en soit, c’est potentiellement un moyen pour les compagnies de se différencier.
Airbus ne cache, ni sa satisfaction face au succès remporté par cet aménagement auprès des compagnies, ni sa surprise face à l’imagination de ses clients. De quoi titiller notre impatience de découvrir les premières soutes aménagées, d’ici à 2020.
Gil Roy
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Ca pourrait être confortable pour un long vol, sauf si votre voisin de chambre vous fait partager les battements rythmiques de sa musique préférée de décérébré qu'il écoute à tue tête avec ses écouteurs dernier cris (vécu au quotidien dans les transports publics genre TGV...).
prévoir également la prison pour passager trop excité!
Oui mais avec de telle prestations, le yield management va devoir faire des miracles pour vendre les sieges business a 6 fois le prix de l'eco.
1m55... Vraiment?