Airbus et la compagnie roumaine Tarom viennent de mettre en place l’un des premiers projets d’Europe dont le but est de créer une plate-forme de traitement et de production de bio-kérosène renouvelable pour l’aviation.
A l’attention de ceux qui sont plus familiers des choses de l’air que de la culture des plantes oléagineuses, il est utile de présenter la caméline qui pourrait devenir dans les mois à venir la plante à la mode dans le monde aéronautique. Wikipédia précise que la caméline appartient à la famille des brassicacées, tout comme la moutarde, le chou, le colza, le chou frisé, le brocoli et le chou de Bruxelles. Elle est cultivée en Europe depuis plus de 3 000 ans comme huile végétale et nourriture pour animaux.
Le projet soutenu par Airbus Airbus accompagnera les processus d’approbation du carburant et dirigera l’analyse des effets sur les systèmes et la motorisation des avions. Ce consortium travaillera en collaboration avec l’Université des Sciences Agronomiques et le Centre de Biotechnologie en Médecine Vétérinaire de Bucarest (BIOTEHGEN), afin d’étudier le développement agricole durable du projet, et notamment la plantation de la caméline, sa récolte et la production d’huile. et Tarom TAROM dirige le consortium, qui comprend UOP, filiale de Honeywell, CCE (Camelina Company España) et Airbus.
– UOP fournit sa technologie de raffinage de biocarburant avion
– CCE apporte ses connaissances des caractéristiques agronomiques de la caméline, notamment des technologies associées à la culture de la caméline, des réseaux de surveillance du milieu agricole et de la phytotechnie.
– Airbus apporte son expertise technique et de gestion de projet, en tant que sponsor des travaux d’évaluation de la durabilité du projet et d’analyse de son cycle de vie. porte sur la production d’un biocarburant dérivé de la caméline, qui viendra remplacer de manière renouvelable et durable le kérosène traditionnel. Une organisation non-gouvernementale basée en Roumanie supervise le projet, et Airbus joue un rôle de catalyseur permettant la mise en place de la chaîne de valeur roumaine afin de parvenir à une solution locale de biocarburant avion.
A l’issue d’études de faisabilité concernant le développement agricole, technologique et aéronautique, et sur l’évaluation de la durabilité du produit, ce projet réalisera également une évaluation des installations existantes de raffinage afin de déterminer la capacité de production en Roumanie.
La caméline présente un potentiel énergétique intéressant, ainsi que des qualités en tant que culture de rotation (sa culture demande peu d’eau). La caméline est également une plante indigène en Roumanie, qui peut être facilement cultivée et récoltée par les petites exploitations agricoles et dont les dérivés constituent des aliments de qualité pour les animaux. Biocarburant à base d’huile de caméline. Le processus utilise le grain cultivé et le transforme par broyage en huile végétale préraffinée. Cette huile de caméline brute est ensuite raffinée en carburant avion renouvelable hydrotraité (HRJ). Le HRJ à base de caméline est avantageux par rapport au carburant classique à base de pétrole, car il réduit les émissions de gaz à effet de serre jusqu’à 80 %, il réduit les émissions de dioxyde de soufre (SO2). De plus, il ne concurrence pas la production alimentaire, pouvant être cultivé en alternance avec le blé sur des terres marginales. L’avantage stratégique pour les fermiers consiste en la génération de rentrées supplémentaires de la surface cultivée par une culture à faibles niveaux d’intrants grâce à deux marchés d’utilisateurs finaux – l’huile pour le carburant et la « moulée » pour le bétail et l’industrie laitière.
« Il s’agit de la première chaîne de valeur basée en Europe, qui réunit des agriculteurs, des raffineurs et une compagnie aérienne, afin de lancer la commercialisation d’une production de biocarburant durable », a déclaré Paul Nash, directeur en charge des énergies nouvelles au sein d’Airbus. « La chaîne de valeur roumaine de la caméline nous permettra de mieux vérifier la durabilité et la viabilité économique de la production de ce bio-kérosène. »
En 2009, Boeing a testé un bio-carburant à base de caméline, de jatropha et d’algues sur un 747-300 de Japan Airlines (moteurs Pratt & Wittney JT9D).
Au Canada, Bombardier collabore avec Porter Airlines pour réaliser le premier essai de biocarburant avec un biturbopropulseur Q400 au début de 2012. Piloté par Targeted Growth Canada, le consortium du projet fera la démonstration du biocarburant à base de caméline fourni par Sustainable Oils. Pratt & Whitney et la filiale de Honeywell, UOP, qui équipent l’appareil Q400, font partie de ce projet. Le financement est fourni par les partenaires du consortium, soit Technologies du développement durable Canada (TTDC) et le Groupement Aéronautique de Recherche et Développement en environnement (GARDN).
Dix-huitième président de l’Académie de l'Air et de l'Espace, Bruno Stoufflet a officiellement pris ses… Read More
Un hélicoptère Fennec de l'armée de l'Air et de l'Espace connait un atterrissage dur au… Read More
New Glenn, le lanceur géant partiellement réutilisable de Jeff Bezos et Blue Origin, a finalement… Read More
Lockheed Martin a livré 10 hélicoptères S-70i Black Hawk en 2024 au ministère philippin de… Read More
Honeywell et NXP Semiconductors N.V. ont annoncé au CES 2025 de Las Vegas (7-10 janvier… Read More
La compagnie aérienne nationale Air India veut "anticiper une pénurie de pilotes". Pour se préparer,… Read More
View Comments
Airbus s’intéresse à un biocarburant dérivé de la caméline
On ne pourrait pas utiliser de l'huile de friture usagée filtrée, comme pour les diesel ?
Airbus s’intéresse à un biocarburant dérivé de la caméline
Tu fais ce que tu veux dans ta voiture, mais de là à faire le plein comme ça pour transporter 300 personnes, va y avoir des migraines à l'EASA et la FAA !
Le problème va être la qualité très changeante du "carburant" en fonction de l'utilisation en première main de l'huile. Et puis récupérer l'huile en grandes quantités, la filtrer finement, etc, va finir par couter plus cher que de fabriquer directement un carburant adapté...
Airbus s’intéresse à un biocarburant dérivé de la caméline
Excellente nouvelle aussi pour l’aviation générale du futur très, très proche (même présent), vraiment à court terme, je vise le diesel en tout premier plan.
Airbus s’intéresse à un biocarburant dérivé de la caméline
très bonne initiative et une alternative intéréssante pour sortir du carcan et de l' exclusivité pétrolière.
Espérons que cela ne mettre pas 10 ans ( ou plus ! ) pour être utilisé de façon courant.
a noter que pour les piles à combustibles, on peut utiliser le méthanol, mais cela nécessite un réformateur avant la pile, ce n'est pas peut être pas plus cher que de comprimer l 'hydrogène à TRES haute pression et sans doute mieux que de vouloir nous imposer le E 85 qui est loin de n' avoir que des avantages dans nos moteurs de voitures modernes et pour nos avions le ravitaillement serait TRES facile...deux " pistes " à suivre !