Une fois de plus, Alitalia se retrouve au bord du précipice. Aussi est-elle prête à accepter l’idée d’une reprise par Air France. Mais le moins que l’on puisse dire est que le moment est mal choisi…
Chacun croyait la coompagnie italienne tirée d’affaire, après la mise en place d’une structure nouvelle, d’une gestion assainie, avec l’aide de syndicats apaisés. Il n’en est rien, au point que les politiques, à l’opposé du veto mis en son temps par Silvio Berlusconi, sont prêts à une alliance avec Air France ou, plus exactement, Air France-KLM. Ce qui permettrait de mettre en place un axe nord-sud Amsterdam-Paris-Rome qui aurait indubitablement un sens. Mais rien n’est fait, bien au contraire.
Maurizio Lupi, ministre italien des Transports, très conciliant, affirme haut et clair qu’il verrait volontiers le groupe franco-hollandais monter de 25 à 50 % dans le capital de la compagnie moribonde. Mais, prudemment, sans parler pour autant de prise de contrôle, une expression qui heurterait les susceptibilités locales. Les épisodes précédents de la saga Alitalia ont en effet amplement prouvé que la notion de « compagnie nationale » reste profondément ancrée dans l’imaginaire des citoyens de la Péninsule. Il est vrai que les propos berlusconiens sont encore dans toutes les mémoires, bel exemple de patriotisme économique sympathique mais d’un autre âge.
Les caisses d’Alitalia sont vides, les pertes abyssales, toute aide étatique évidemment interdite par la Commission européenne. Aussi la recherche d’un partenaire, de nouveaux actionnaires, est-elle devenue une priorité absolue. Plusieurs noms ont été cités ces derniers jours, dont celui d’Etihad, mais aucune négociation n’a été entamée. Aussi est-il à nouveau question d’Air France-KLM, un accord pouvant constituer la prolongation logique d’un premier pas important franchi à l’initiative de Cyril Spinetta. Lequel souhaitait conclure un accord ambitieux et « passait » bien en Italie. Du coup, il se disait italien autant que corse !
Berlusconi ayant quitté la scène, tout redevient théoriquement possible. Mais le dossier est compliqué, qui plus est marqué par de coûteuses erreurs. Ainsi, revisant profondément sa stratégie commerciale, Alitalia a tenté de recentrer son réseau sur Rome alors qu’elle aurait dû, de toute évidence, continuer à donner la priorité à Milan, là où bat l’essentiel de l’économie. Ce faisant, elle a facilité la tâche de concurrents, malgré les particularités d’un marché empreint de subtilités, qui a notamment conduit à l’échec cuisant de Lufthansa Italia, qui n’a pas réussi à s’imposer.
Dans le même temps, la cohabitation avec Air One, simili-low cost devenue filiale, n’a pas réussi. C’était prévisible dans la mesure où les politiques commerciales des deux entreprises étaient incompatibles. Qui plus est, très inquiets par la tournure des événements, les syndicats réapparaissent pour afficher leurs inquiétudes, leurs craintes face à l’inconnu. L’un d’eux, Avia, agite le spectre de 2 000 suppressions d’emplois, un chiffre qui n’est évidemment basé sur aucune réalité dans la mesure où aucun plan n’a été élaboré à ce jour.
Reste à savoir si Air France-KLM disposerait des moyens d’ambitions italiennes retrouvées. L’occasion d’élargir ses horizons est belle, certes, mais apparaît en en marge du plan de redressement Transform 2. Qui plus est, l’équipe désormais au pouvoir à Roissy, celle d’Alexandre de Juniac, ne serait qu’imparfaitement convaincue de l’intérêt de se lancer dans une opération romaine, peut-être plus risquée qu’il n’y paraît à première vue.
Pierre Sparaco
Le Junkers A50 Junior et le A50 Heritage allient à la fois modernité et tradition.… Read More
Pour communiquer avec ses sous-marins, l'U.S. Navy a besoin d'avions capables d'établir la liaison grâce… Read More
2.000 recrutements en 2025, mais aussi 2.200 par an de 2026 à 2030 : les grands… Read More
Vous avez aimé Top Gun ? Vous avez adoré Top Gun Maverick ? Avec Romain… Read More
Les hélicoptères Puma HC2 âgés d’un demi-siècle seront retirés du service en 2025. Ils seront… Read More
La tour de contrôle centrale de l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle est en travaux. Fin… Read More
View Comments
Alitalia en grand danger
tout cela n'arrange personne!!!!! que cela soit air FRANCE- kLM ALITALIA nous traversons une véritable
nébuleuseet tout cela n'est pas prêt de s'arranger, aussi
bien en france, et dans tout les pays de l'europe, et dans
le monde!!!!!
Alitalia en grand danger
Pour la petite histoire : La KLM à déjà été repreneur potentiel d'Alitalia. L' ambition de la néerlandaise était alors de "profiter" du hub italien...
Déboutée par le tribunal italien la Compagnie Royale Néerlandaise dû verser beaucoup, beaucoup d'argent...
Alitalia en grand danger
Abandonner Alitalia aujourd'hui serait perdre des clients Italiens demain au profit d'autres compagnies européennes. Vendre la flotte d'Alitalia et rajouter un drapeau Italien sur les avions Air-France Klm ça serait pas mal... Le plus important étant de ne pas froisser l'orgueil légitime de cette grande nation Européenne.
Alitalia en grand danger
"Vendre la flotte d’Alitalia et rajouter un drapeau Italien sur les avions Air-France Klm ça serait pas mal..." qu'est ce qu'il ne faut pas lire ... Pourquoi pas "vendre la flotte AF KLM et rajouter un drapeau Fr ou NL sur les avions Etihad ou Emirates" alors ?