En septembre 2020, American Airlines a prévu d’assurer plus de 1.000 vols de fret, entre 32 aéroports à travers le monde. Une renaissance spectaculaire d’une activité qui avait été totalement abandonnée depuis 35 ans.
American Airlines a assuré son dernier vol cargo, en 1984, avec un Boeing 747. Elle a redémarré cette activité, 35 ans plus tard, en organisant un vol, entre Dallas/Fort Worth et Francfort, avec un Boeing 777-300. C’était très précisément le 20 mars 2020, la pandémie venait de clouer au sol les vols passagers et la demande de fret explosait.
Ce premier vol 100% fret réussi, la compagnie a commencé à assurer un service de fret uniquement vers Hong Kong (HKG) peu de temps après. Quelques semaines plus tard, les membres de l’équipe ont envisagé des solutions efficaces et sécurisées pour desservir Shanghai (PVG), Pékin (PEK) et Séoul (ICN). Un grand nombre de ces vols transportait des équipements de protection individuelle et des fournitures médicales de l’Asie vers les États-Unis, ainsi que du courrier, des vêtements et des biens de consommation durables.
« En fait, nous avons créé notre propre petite compagnie aérienne, explique Tom Howard, responsable du Centre d’opérations intégrées d’American Airlines qui a dirigé le développement de l’opération. Nous avons dû tout concevoir et coordonner le flux avec notre service commercial programmé, car nous sommes initialement une compagnie aérienne de transport de passagers. » Les équipes en charge de ce projet ont en effet dû tout apprendre.
Ce qui était à l’origine de simples vols de test s’est depuis bien développé, pour devenir rapidement un service à part entière, alors que la demande ne cesse de croître à travers le monde. En septembre 2020, plus de 1.200 vols commerciaux proposant également un service de fret viendront s’ajouter aux plus de 1.000 vols programmés de fret exclusif, contre 500 en août 2020.
Bien évidemment, cette nouvelle activité ne compense pas l’effondrement du trafic passagers. American Airlines a mis en garde l’administration Trump. Si les aides publiques s’arrêtent le 1er octobre 2020, comme initialement prévu, elle sera contrainte de licencier 40.000 salariés dont 1.600 pilotes, 8.000 personnels de cabine et 1.500 managers. Elle n’entrevoit pas de redémarrage de son trafic international avant juillet 2021. A défaut de compenser le plongeon dé 75% de son trafic passagers, le fret entretient la flamme de l’espoir.
Gil Roy
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