Amsterdam décidé à interdire les vols de nuit et l’aviation d’affaires

L’aéroport d’Amsterdam-Schiphol choisit d’interdire les vols de nuit, dit adieu à une éventuelle croissance et abandonne l’aviation d’affaires. A partir de 2025, ce ne sera plus le nombre de mouvements de vols ou celui des passagers, mais les émissions de CO 2 et le bruit qui devraient déterminer les actions de l’aéroport. Au législateur de créer le cadre juridique.

La société d’exploitation de l’aéroport d’Amsterdam Schiphol – le groupe Royal Schiphol – adopte sa ligne dure envers ses clients et, comme annoncé précédemment, réduira le nombre maximum de mouvements d’avions et interdira à l’aviation d’affaires d’utiliser l’aéroport. L’été dernier, la société d’exploitation a provoqué un chaos estival en raison d’une politique du personnel défaillante vers la fin de la pandémie de COVID-19, avec des milliers de passagers manquant leurs vols et faisant la queue pendant des heures pour pouvoir s’enregistrer. Le directeur de l’aéroport a alors dû démissionner.

Le nouveau directeur général du Royal Schiphol Group, Ruud Sondag, a justifié les mesures souhaitées par ces mots : « Schiphol relie les Pays-Bas au reste du monde. Nous voulons continuer à le faire, mais nous devons le faire mieux. La seule façon d’avancer est d’aller plus vite, plus silencieux et plus propre. Nous nous sommes trop focalisés sur la croissance, mais pas assez sur son impact. Nous devons être durables pour nos employés, l’environnement local et le monde. Je me rends compte que nos décisions peuvent avoir un impact important sur l’industrie du transport aérien, mais elles sont nécessaires. C’est ainsi que nous montrons que nous sommes responsables. C’est la seule façon de regagner la confiance des employés, des passagers, des voisins, des politiciens et de la société sur la base de mesures concrètes. »

La compagnie aéroportuaire a déclaré: « Schiphol veut fermer la nuit pour créer un environnement plus calme. Il n’y aura plus d’avions décollant entre 00h00 et 06h00, et il n’y aura plus d’atterrissages entre 00h00 et 05h00. Cela signifie 10.000 vols de nuit en moins par an. Nous souhaitons également que les vols soient décalés autant que possible respectivement en début ou en fin de nuit afin de limiter le petit matin.« 

Afin de réduire les nuisances sonores, Schiphol entend adopter une approche plus stricte vis-à-vis des avions bruyants en resserrant progressivement les normes existantes pour les avions autorisés à décoller et atterrir à Schiphol.

L’aviation d’affaires n’a pas d’avenir à Schiphol, a précisé la société. Avec l’interdiction prévue de l’aviation d’affaires, l’aéroport cause des dommages durables à Amsterdam en tant que site médical, car le transport d’organes de transplantation s’effectue généralement avec des jets d’affaires et également de nuit. Cette cargaison précieuse et vitale doit être chez le destinataire dans certains délais, sinon elle ne peut plus être utilisée. Les vols réguliers sont hors de question pour ces transports, car les organes doivent être acheminés le plus rapidement possible. Bien que de tels vols soient exemptés de l’interdiction, s’il n’y a pas de volume correspondant de vols d’affaires, il n’y a aucun intérêt pour les sociétés d’assistance à fournir le personnel approprié et les capacités et équipements correspondants.

Le tritype »plus silencieux, plus propre et meilleur » ne concerne pas seulement le CO 2, mais aussi sur les salariés. L’accent a été mis trop longtemps sur les faibles coûts, estime le Royal Schiphol Group pour qui, au niveau social aussi une nouvelle approche est nécessaire. L’accord social conclu avec les syndicats était une première étape. Schiphol poursuit cette démarche et considère qu’il est important que de bonnes conditions de travail s’appliquent à tous les employés de l’aéroport. Schiphol s’engage à améliorer les salaires dans tous les domaines, à mieux protéger les employés contre les émissions, à réduire la concurrence dans le secteur de la manutention et à améliorer les conditions de travail de tous les employés de la manutention (des bagages).

Les organisations qui ont envahi l’aire de trafic de l’aéroport en novembre 2022 et appelé à l’interdiction de l’aviation d’affaires ont applaudi les mesures envisagées. L’association internationale des compagnies aériennes IATA (International Air Transport Association) s’est opposée à ces plans.