Alors que se confirme le report des conclusions des Assises, les membres de la FNAM (Fédération Nationale de l’Aviation Marchande) réunis le 25 septembre 2018 au salon IFTM Top Résa à Paris ne se font plus d’illusion. Le spectre de l’occasion manquée se profile.
Au lancement des Assises (20 mars 2018), la Ministre des transports Elisabeth Borne avait annoncé qu’une série de mesures seraient prises courant septembre pour redynamiser le transport aérien français. Septembre se termine et toujours pas de conclusions. Il est fort probable qu’il faille attendre, au mieux la fin de l’année, et plus surement le début 2019 pour avoir du concret.
Ce glissement du calendrier et la tournure prise par les Assises laissent rien présager de bon aux yeux des dirigeants des compagnies aériennes. Au salon IFTM (Paris 25-28 septembre 2018), ils n’ont pas fait mystère de leurs craintes, mais aussi de leur déception. Marc Rochet, Président de French Bee, avoue ne plus y croire. Il dénonce un « auto blocage, une lente érosion » au sein même du gouvernement. Pour Laurent Magnin, PDG de XL Airways / La Compagnie : « On attend des actes. Le gouvernement a réussi à faire passer la réforme de la SNCF en 12 mois, alors pourquoi pas l’aérien ? Le problème c’est que Bercy nous considère comme un centre de profit. »
Du côté d’Alain Battisti, président de la FNAM, le ton s’est durcit depuis le mois de mars. Pour lui, la priorité du gouvernement est désormais d’encaisser les 8 milliards d’euros de la privatisation d’ADP et de « sacraliser la rente » à travers le système de double caisse existant à ADP et mis en lumière cet été à Nice. Le PDG de Corsair International, Pascal de Izaguirre, enfonce le clou en reprochant à l’Etat « de n’avoir aucune vision industrielle mis à part celle de la politique patrimoniale de Bercy. »
A l’évidence les acteurs du transport aérien français ne se font pas d’illusions sur le devenir des 20 propositions émises par la FNAM dans le cadre des Assises.
Jérôme Bonnard
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Depuis quand les politiques ont une vision. La France est devenue la p*** des états pétroliers. Pour leur vendre 3 rafale ont va leur donner notre marché aérien, on va leur donner notre patrimoine.
ADP va servir à renflouer les caisses.
Ils font tout et leur contraire. Ils durcissent le malus sur le co2 mais favorise l'essence qui en émet et tape sur le diesel qui permet de lutter contre.
Ils ne savent pas ce qu'ils font.
Nous sommes dirigés par des personnes qui n'ont jamais mis un pied dans une entreprise, pour qui le mot rentabilité n'existe pas. Un patron qui a sa boite saura qu'il faut une vision au delà du court terme pour que son entreprise se développe et gagne des clients et de l'argent. Eux c'est : il faut tout vendre pour baisser la déficit. Mais quand il n'y aura plus une seule compagnie française, que les étrangères les auront bouffer. Qui va payer les impots des français ? Pas les compagnies étrangères.
Le 27 septembre 2018, le SNPL France ALPA a diffusé un communiqué de presse intitulé : "Assises du transport aérien :"Qu’attend le Gouvernement pour agir ?" dont voici le texte intégral :
"A l’occasion de l’ouverture des Assises du transport aérien en mars 2018, le SNPL France ALPA appelait le Gouvernement à traiter sans tabou de tous les sujets stratégiques susceptibles de relancer le pavillon aérien français et à associer aux discussions l’ensemble des acteurs du secteur. Aujourd’hui, à l’occasion du salon IFTM-Top Résa qui rassemble les professionnels du secteur, et après des mois de travail, les craintes du SNPL se confirment : cette formidable opportunité de débattre de sujets clefs semble vouloir déboucher sur des mesures totalement insignifiantes.
La façon dont le Gouvernement a refusé d’emblée d’aborder les conséquences de la potentielle privatisation du Groupe Aéroports de Paris, alors qu’elle impactera très largement et directement les transporteurs aériens, nous avait mis la puce à l’oreille. Aujourd’hui, le SNPL ne peut que constater l’absence de volonté du Gouvernement de faire de ces Assises un rendez-vous à la hauteur des attentes.
Nous avions cependant choisi de rester confiants dans la capacité des acteurs du secteur à convaincre les décideurs politiques de la nécessité d’agir sur les leviers économiques à leur disposition : baisse des redevances aéroportuaires, réduction du poids de la taxe de solidarité et de toutes les autres taxes qui écrasent notre activité, intensification de la lutte contre la concurrence déloyale, etc.
Tandis que ces importants sujets tardaient à être abordés, nous avons pourtant poursuivi notre participation aux groupes de travail avec la volonté de proposer des solutions pour rendre de nouveau compétitif le transport aérien français tout en faisant reconnaître les spécificités professionnelles de notre métier au travers de la création d’une convention collective pilote. A présent, nos craintes se confirment d’autant plus que le Gouvernement a pris ces derniers mois plusieurs décisions allant clairement à l’encontre des intérêts du secteur comme l’autorisation de la création d’une double-caisse à l’aéroport de Nice ou comme l’octroi à la compagnie Emirates de nouvelles fréquences vers la France, alors que l’attribution de nouveaux droits de trafics est gelée par l’Union européenne.
Dans le même temps, le Gouvernement restait sourd aux différentes recommandations des professionnels du secteur. Pire encore, il aura fallu plus de six mois pour convaincre le ministère des Transports de la nécessité qu’un groupe de travail se penche sur la question de la lutte contre la fraude.
C’est dire si nous doutons désormais de la capacité de ces Assises à aboutir à des avancées concrètes et mesurables. Cet état de fait, nous ne sommes dorénavant plus les seuls à le dénoncer comme en témoigne la récente montée au créneau des dirigeants des compagnies aériennes françaises, constatée lors du salon IFTM-Top Résa.
Le SNPL France ALPA appelle une nouvelle fois le Gouvernement à profiter des dernières semaines de travail des Assises pour enfin écouter les acteurs du transport aérien.
Sans une véritable prise de conscience des pouvoirs publics concernant les enjeux auxquels ces derniers font face, le secteur aérien français sera inévitablement balayé par la concurrence internationale.
Les politiques sont maintenant face à leurs responsabilités."
Photo très révélatrice: d’un côté le Directeur Air France, de l’autre les PDG des «autres » Compagnies « soudés »...
Ceci dit, je soutiens ce combat même s’il est sans illusion. L’aéronautique française est victime du désengagement des politiques de tout bord. Cette volonté politique s’inscrit dans un but incompréhensible de dénaturer la France de son passé aéronautique glorieux.
La mascarade de l’état qui vient se sucrer sur la vente d'ADP en étant juge et partie. Les taxes et collusions du groupe ADP viennent un peu plus ruiner ce pays de république bananière.
Toujours est il que ce dédoublement de personnalité de l’état empêche toute action d’être menée à bien - les résultats de l'assise en étant la preuve.
"L’excellence d'ADP" n'existe que parce que son client principal est captif, voir prisonnier. Après cela on entend un Benjamin Smith qui parle du hub de Schipol comme point fort pour AF-KLM. Je connais un général qui ne doit plus en finir de se retourner dans sa tombe. Tous des pantins sans honneur.