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Transport Aérien

Assurer la sécurité des avions de ligne en ciel de guerre

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Jean-François Bourgain

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le nombre de menaces et de missiles survolant cette région a considérablement augmenté. Pour les avions de ligne, bien que cette zone ne soit pas un cas unique, elle en reste une menace sérieuse à prendre en compte dans la préparation des vols.

The Wall Street Journal, le quotidien américain, alertait l’opinion encore récemment. Dans un article, il y était expliqué que « si l’altitude de croisière des missiles balistiques est nettement plus basse que celle des avions commerciaux, ces dispositifs sont dangereux en phase ascendante et descendante. » Il faut dire que, en France aussi, ces trajectoires de missiles dans cette région du globe inquiètent les exploitants. Et à raison.

Dans la nuit du 1er octobre 2024, c’est un équipage de Boeing 777 d’Air France qui avait rencontré la trajectoire de missiles dans le corridor de l’espace aérien Iranien. Trop haut en altitude de croisière, le triple 7 avait probablement échappé au pire. Cela avait cependant suffit à déclencher une enquête de sécurité, toujours en cours à l’heure où nous écrivons, au sein de la compagnie aérienne nationale.

Depuis le début des années 1980, pas moins de douze aéronefs civils ont été abattus par des missiles sol-air. ©Air France

Depuis bien longtemps déjà, El Al, la plus grande compagnie aérienne d’Israël équipe ses appareils de systèmes de défense anti-missiles. Mieux vaut prévenir que guérir ! Du côté Européen, l’heure est plutôt au principe de précaution dans les centres de conduite des opérations des compagnies aériennes. « Le centre de contrôle Air France suit tous les vols en conduite dans cette région et indique aux équipages si la situation est nominale ou pas. » témoigne un OPL opérant chez Transavia France et qui avait pour habitude de voler vers Tel-Aviv et Beyrouth.

Ces comptes-rendus, diffusés aux équipages en temps réel, sont assurés par le service sureté de la compagnie aérienne. Bien que le commandant de bord soit le seul maître à bord de son avion, cette cellule en lien avec les services de renseignement français, peut déclencher des déroutements notamment vers Chypre ou la Turquie si la situation l’exige. En cas de crise majeure déclenchée en transit dans une zone, la procédure à adopter étant de quitter la zone le plus rapidement possible.

Pour informer les opérateurs des menaces sur les itinéraires de vol, la DGAC publie une circulaire d’information aéronautique (AIC). En cas d’urgence, et de façon temporaire, un avis aux aviateurs (Notam) est émis. ©DGAC

La menace est bien réelle et prise au sérieux par les autorités. La destruction du vol MH17 de la Malaysian Airlines, au-dessus du territoire ukrainien le 17 juillet 2014, est intervenue en période d’affrontements entre l’armée ukrainienne et les séparatistes pro-russes de la région de Donetsk. Le Boeing 777-200, parti d’Amsterdam-Shiphol, avait été délibérément visé selon les conclusions des enquêteurs publiées en octobre 2015.

Outre les missiles, les brouillages GPS sont d’autres menaces sérieuses rencontrées régulièrement par les équipages. « Au-dessus de la mer Noire, nous rencontrons régulièrement des erreurs de positionnement. Il y a aussi le déclenchement d’alarmes GPWS (Avertisseur de proximité du sol) intempestives, alors que nous volons en altitude de croisière » nous explique cette fois un équipage Air France. « La situation était similaire au-dessus du territoire Ukrainien ou en mer Baltique, quelques semaines avant le déclenchement de la guerre. Les GPS étaient trompés et nous indiquaient, parfois, que nous allions tout droit en direction du flanc d’une montagne. Il fallait alors s’en remettre aux centrales inertielles pour avoir une position précise. »

Dans un contexte géopolitique marqué par de nombreuses tensions au Moyen-Orient, de la simple recommandation de prudence à l’interdiction, les compagnies aériennes prennent conscience des enjeux de sûreté.

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Jean-François Bourgain

Détenteur du BIA/CAEA, Pilote Privé avion/ULM et technicien aéronautique de formation, c’est par passion du vol et du monde spatial que Jean-François Bourgain est devenu Journaliste aéronautique / espace. Il est à ce titre membre de l’AJPAE et collabore régulièrement à AéroBuzz.fr depuis 2016. Il troque parfois sa plume contre un micro pour commenter des meetings aériens ou JPO. Plusieurs collaborations de com' également dans le secteur aéronautique. CONTACT : bourgainjeanfrancois.jr@gmail.com

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  • je pense qu'il y a confusion sur les catégories de missiles : croisière et/ou balistiques.
    Les balistiques montent pour la plupart et selon la portée à des altitudes de l'ordre de 50 à 1000 kilomètres ou plus ..... Les missiles de croisière, parfois à l'origine balistique, volent bien plus bas, même si "balistiques" il commencent par une montée à très haute altitude, de l'ordre de 30 à 50 kilomètres pour les plus courtes portées, avant de redescendre vers leur objectif en volant bas voire très bas.... Les missiles Sol/Air du genre qui a abattu le MH 17 montent juste à l'altitude de leur cible, idem pour les Sidewinder, les Sam7, Mistral, .... etc ...
    La phrase : "si l’altitude de croisière des missiles balistiques est nettement plus basse que celle des avions commerciaux," est à mon avis totalement erronée.
    Amitiés.

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