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ATR dans l’attente du feu vert d’EADS pour son « 90 sièges »

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Gil Roy

ATR qui capte 61% du marché mondial des avions de transport régional avec l’ATR 42-600 (50 sièges) et l’ATR 72-600 (70 sièges) n’est pas encore parvenu à convaincre son actionnaire EADS de l’intérêt d’ajouter à sa gamme un biturbopropulseur de 90 sièges.


En 2012, ATR a conforté sa place de numéro un mondial sur le marché des avions de transport régional de moins de 90 sièges. Sur les sept dernières années, entre 2005 et 2012, l’avionneur franco-italien a réalisé 39% des ventes sur ce créneau. Fin 2012, son carnet de commandes atteignait 221 avions pour un total de 5,1 Md$. Pour renforcer cette position de leader, Filippo Bagnato, président exécutif d’ATR est convaincu qu’il doit compléter son offre en lançant rapidement le programme d’un nouveau turbopropulseur de 90 places.

Il tire cette conviction des études prospectives de marché qui se rejoignent sur un besoin évalué à 3.400 avions neufs de 50 à 90 sièges pour les 20 ans à venir. Les modules de 90 sièges représentent de 37 à 39 % de ce total. « Si nous avions un appareil de 90 places aujourd’hui, nous aurions aussi des intentions d’achat », affirme Jacques Desbarats, directeur commercial d’ATR.

En 2012, ATR a remis un dossier complet à EADS et à Alenia Aermacchi, ses deux actionnaires à parts égales. Alenia est partant. EADS est réservé. Sans le feu vert de ce dernier, pas de « 90 sièges » !

Le coût de développement de ce programme est évalué à 2 Md$. C’est peu au regard de celui de l’A350 XWB. ATR ne pèse pas lourd face à Airbus, malgré d’excellents résultats : un bénéfice de 8% en 2012 pour un chiffre d’affaires de 1,44 Md$. En fait, la raison essentielle du manque d’enthousiasme d’EADS pour la proposition de sa filiale est liée à une absence de ressources disponibles. Airbus qui, dans le cas du développement de l’ATR 92, serait le bureau d’études d’ATR, est tout entier engagé dans des programmes ambitieux, notamment celui de l’A320neo et surtout celui de l’A350XWB qui mobilisent ses ressources en totalité. Pas question de se disperser.

Autrement dit, au mieux, ATR devra attendre que l’A320neo et l’A350XWB entrent en service pour porter son « 90 sièges » sur les fonds baptismaux. Le cahier des charges est prêt. Le futur avion sera comme ses prédécesseurs, « un avion simple », affirme Filippo Bagnato. Les équipementiers ont commencé à travailler sur le sujet, notamment les motoristes Pratt&Whitney et GE, mais aussi Safran. « Nous attendons d’eux, non pas un moteur, mais une famille de moteurs », affirme le président exécutif d’ATR. Le constructeur en profitera pour remotoriser les deux modèles existants dans un souci de communalité et donc de réduction des coûts d’exploitation. Le cheval de bataille d’ATR…

Il y a dix ans, ATR était sous perfusion, débordé par le succès irrationnel des jets régionaux. Il vendait alors moins de 10 avions par an. Aujourd’hui, il bat des records de livraisons et de ventes. Un « 90 sièges » serait aussi un moyen de tenir durablement ses concurrents directs, Bombardier et Embraer, à distance. La décision appartient à EADS.

Gil Roy

ATR est engagé dans une montée en cadence avec pour objectif d'atteindre 90 avions par an en 2014.
En 2012, ATR a livré 64 avions à 19 compagnies. Un record.
Les fuselages des ATR sont produits par Alenia Aermacchi à Pomigliano près de Naples
Les ailes des ATR sont produites par EADS Sogerma à Bordeaux.
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Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

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  • Un choix possible : Une Industrie active ou des Actionnaires passifs ?
    L'engorgement aéronautique de Toulouse deviendrait-il un handicap pour lancer cet avion ATR92? Ou alors les Actionnaires frileux d'EADS empêcheraient-ils notre économie de s'engager dans ce développement à cause du léger risque encouru par leurs confortables portefeuilles boursiers?
    Comment admettre qu’EADS s’enorgueillisse de cette politique "anti-embauche boursière", par association aux "licenciements boursiers", alors que ces gens là profitent encore des succès de nos entreprises nationalisées ?
    Avant d'envisager une re-nationalisation de ce secteur, parce qu'il n’est loin d’être en détresse, un concept plus patriotique et solidaire voudrait qu'EADS renvoie l'ascenseur au pays qui a sacrifié beaucoup à son succès en développant Concorde, Airbus et ATR42.
    Toulouse n'a aucune exclusivité aéronautique, il serait donc de bonne augure que l'Etat, qui sait dépenser beaucoup d'argent dans des projets sans fin comme le Skylander à Chambley avec une centaine de millions d’Euros investis, favorise une meilleure répartition géographique de cette industrie vers ces régions en grande difficulté qui pour cette raison n'ont d'autre choix que de s'engager un peu plus dans des voies sans grands espoirs.
    Monsieur le Ministre du Développement Productif, soutenu par le Président de la République, pourrait favoriser le lancement de cet ATR92 et Monsieur Masseret, avec la détermination dont il a fait preuve durant ces cinq dernières années, pourrait s'engager dans l'assemblage d'un avion prometteur fabriqué à Pomigliano (Italie) et à Saint Nazaire (France). Des infrastructures importantes ont été aménagées sur l’ancienne base de l’Otan de Chambley, des moyens et une main d'œuvre, bien que limités, existent toujours alors pourquoi ne pas en faire bénéficier les Lorrains qui ont déjà misé beaucoup dans cette affaire et qui en récompense ont vu toute la sous-traitance de proximité, pourtant promise, migrer vers le Sud Ouest. Emmener simultanément à terme ce "beau projet Skylander" dans lequel le Conseil Régional de Lorraine croyait tant, n’est pas impossible. Mener à bien au moins l’un de ces deux projets, serait un challenge porteur d’espoir pour le développement tant espéré de nos régions et de la Lorraine en particulier.

  • ATR dans l’attente du feu vert d’EADS pour son « 90 sièges »
    Ne pas faire cet avion serait une erreur stratégique mais la place est à occuper maintenant car d'autres y travaillent. Ne renouvelons pas l'erreur du non-remplacement
    du Dassault "Mercure"....

  • ATR dans l’attente du feu vert d’EADS pour son « 90 sièges »
    donner le feux vert et commencer l' étude " petitement " doit être possible, cela permettrait de prendre position pour le marché à venir dans cette catégorie, c'est mieux que de laisser " filer " les acheteurs potentiels chez d'autres constructeurs.
    il s'agit d'un programme à moyen terme,, donc possible. bomme chance à ATR

  • ATR dans l’attente du feu vert d’EADS pour son « 90 sièges »
    Il faut pouvoir contrer le Q400X s'il voit le jour.

    • ATR dans l’attente du feu vert d’EADS pour son « 90 sièges »
      Sans oublier les Chinois qui envisagent, eux aussi, de lancer leur turbopropulseur de 90 places à l'horizon 2018-2020 !

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