Avec le nouveau Falcon 2000S Dassault soigne son entrée de gamme

Dévoilé ce jour au salon Ebace 2011, le Falcon 2000S repositionne commercialement le constructeur français sur le créneau des avions d’affaires « Super mid size ».

C’est plus qu’un simple exercice de style. C’est une véritable remise à plat d’un produit à succès qui a dérivé dans le temps, au fil des évolutions successives, vers le haut de son créneau. Avec le 2000S, Dassault Aviation réalise d’une certaine manière un retour aux fondamentaux qui intègre deux décennies de progrès technologique. L’objectif est proposer un modèle d’entrée de gamme capable de rivaliser avec les vedettes du créneau des Super Mid Size (SMS), à savoir le Challenger 300 de Bombardier, le G250 de Gulfstream et le Hawker 4000 de Hawker Beechraft.

A l’origine, l’objectif visé avec le Falcon 2000 (lancé en 1989 au salon du Bourget sous le nom Falcon X) était d’aller chercher de nouveaux clients, en abaissant le niveau d’entrée de gamme. Rapidement, ce modèle s’est hissé au premier rang des ventes de Dassault. Avec la version EX lancée en 2000, puis la LX en 2007, le 2000 a certes gagné en performances, mais il a aussi été victime d’une inflation. Il s’est éloigné de son positionnement d’origine et a laissé le champ libre à ses concurrents sur le segment du moyen-long courrier. La version DX arrêtée en 2009 n’a pas permis de le repositionner. La version S, présentée en ouverture du salon Ebace 2011 à Genève, se veut résolument en rupture. La rationalisation de l’industrialisation et la standardisation de l’aménagement intérieur ont permis de ramener le prix de vente à un niveau voisin de ses principaux concurrents. Dans le contexte économique actuel, c’était devenu un impératif pour le constructeur français. Le prix catalogue du Falcon 2000S se situe juste en dessous de la barre symbolique des 25 millions de dollars.

« Nous vous en offrons plus pour le même prix ou un prix légèrement supérieur ». Tel pourrait être le nouvel argument commercial des vendeurs de Dassault, si toutefois le marché permettait une telle trivialité… Avec un rayon d’action de 3350 nm (6200 km), le nouveau Falcon 2000s, avec 6 passagers à bord, peut relier New York à Londres ou Los Angeles, Paris à Dubaï, Singapour à Mumbai, Pékin à Singapour ou Delhi, à Mach 0.80. Il rejoint son altitude de croisière de 41,000 pieds en moins de 19’. Il est capable de voler jusqu’à Mach 0.84 ce qui en fait l’avion le plus rapide de sa catégorie.

Il est doté de nouveaux becs mobiles internes qui améliorent sensiblement ses performances d’atterrissages et de décollage (gain de 5 kts en approche). Les distances de décollage et d’atterrissage à la masse maximale sont respectivement ramenées à 4450 pieds (1360 mètres) et 2470 pieds (790 mètres). Ces performances associées au nouveau système de freinage automatique ouvrent un très grand nombre de terrains réputés difficiles d’accès comme London City.

Le point fort du 2000S est sa cabine qui offre jusqu’à 20% d’espace en plus par rapport au Challenger 300, plus de 50% par rapport au Hawker 4000. Dassault a fait le choix de standardiser le plan de la cabine pour des raisons économiques. La configuration a été optimisée pour 10 passagers et l’aménagement a été confié aux stylistes de BMW DesignworksUSA. Le résultat est convaincant. Bien évidemment, cette cabine plus contemporaine est dotée en standard du nouveau « media center » FCMS2 de Rockwell Collins qui intègre des équipements multimédia de dernière génération et en particulier des écrans vidéo de très haute définition.

Le cockpit équipé de la suite avionique EASy II a également fait l’objet d’un réaménagement complet réussi. Un travail poussé a notamment été réalisé pour mieux intégrer les écrans et les équipements au pylône central et à la planche de bord.

Le nouveau Falcon 2000S dont l’entrée en service est prévue en 2013 a non seulement été pensé pour attirer de nouveaux clients, mais également pour retenir les fidèles de la marque, aujourd’hui propriétaires ou opérateurs d’un Falcon 50 ou d’un Falcon 2000 de première génération.

Gil Roy