Avyron Aircraft est le maître d’oeuvre d’un ambitieux projet visant à développer des commandes électriques pour avion léger.
Soutenue par le pole de compétitivité ASTech d’ïle de France, cette PME dirigée par Jean-Luc Journo ambitionne de présenter un prototype au salon du Bourget 2009 sur un monomoteur en composite extrapolé de l’Orion.
ASTech a officiellement labellisé, en décembre dernier, le dossier présenté par Avyron Aircraft et qui vise à l’étude de commandes de vol électriques simplifiées, adaptées à l’aviation légère. L’une des originalités de ce projet ambitieux, baptisé CESAL, est d’être porté par une petite entreprise dont le siège social est situé à la Courneuve (93). Bloqué une première fois fin 2006, il a fallu toute la passion et la persuasion de Jean-Luc Journo, le créateur d’Avyron Aircraft, pour convaincre ses pairs et emporter la décision, un an plus tard. Dans l’intervalle, il n’a pas ménagé sa peine pour fédérer autour de son projet des partenaires de premier plan qui lui ont, d’une certaine manière, apporté la crédibilité dont il avait besoin. » Fin 2006, j’avais déjà réuni les PME et les laboratoires, mais il manquait un industriel « , précise Jean-Luc Journo. » Je suis entré en contact avec Sagem Défense Sécurité qui, à travers ASTech, connaissait notre projet. J’ai à nouveau réuni l’ensemble des partenaires pour une présentation détaillée du projet et de la démarche. C’est à la suite de cette présentation que Sagem a décidé de nous apporter son soutien « .
Philippe Gouze, directeur technique avionique de Sagem Défense Sécurité a eu l’opportunité de s’exprimer publiquement sur le sens de la démarche de son groupe. C’était à l’occasion des Premières Journées de l’Innovation organisées par la CCIP93, en octobre dernier. » Ce projet est apparu clairement viable et intéressant, et permettait d’associer nos équipes dans une dynamique de projet innovant « . C’est dans cet esprit que le groupe a décidé de soutenir cette initiative et de participer à la démarche proposée par Jean Luc Journo et son équipe. » Concrètement, nous nous impliquerons particulièrement dans les phases de démarrage (spécifications, architectures, structure de développement) et dans la phase de certification afin d’apporter notre expérience et en quelque sorte notre caution. Mais nous participerons aussi aux autres étapes du projet en tant que conseil dans le domaine des commandes de vol électriques « .
Il est évident que ce soutien de poids, apporté un mois seulement avant l’étude du dossier dans le cadre du Cinquième appel à projets FUI du pôle ASTech, a fait pencher la balance du bon côté. Cette rencontre déterminante avec Sagem Défense Système n’est évidemment pas le fruit du hasard, mais la conséquence logique du travail de diffusion de l’information mené par Jean-Luc Journo depuis qu’il a créé son entreprise, fin 2004. Dès l’année suivante, il exposait au salon du Bourget, où il présentait son futur avion et l’esquisse de son projet de commandes de vol électriques.
La société Aveyron Aircraft a pour objet de développer un avion léger sur la base d’un modèle diffusé en kit dans les années 70. » Nous avons conservé les principales caractéristiques innovantes de cette machine, notamment son hélice propulsive et son aérodynamique, mais nous l’avons fait évoluer vers une machine moderne entièrement construite en carbone, motorisée par un turbopropulseur et équipée de commandes de vol électriques « .
Le développement des commandes de vol électriques spécifiques est effectivement étroitement associé projet de l’avion lui-même. » C’est par l’intermédiaire du centre de ressources technologiques Innotech que je suis entré en rapport avec SupMeca, avant même la création de ma société « . Ce laboratoire dirigé par Jean-Yves Choley, a mis à disposition du projet une douzaine de chercheurs qui ont jusque-là travaillé sur l’élaboration d’une méthodologie permettant de concevoir des systèmes mécatroniques complexes dans le cadre d’une certification. Sept autres ingénieurs se sont plus particulièrement attachés à l’étude des commandes de vol électriques.
Pour la petite structure qu’est Aveyron Aircraft, après avoir fédéré les compétences et les savoir-faire, il reste maintenant à relever un autre défi de taille, celui du financement. Le budget global du projet CESAL s’élève à 4,616 millions d’euros. Les aides demandées sont de 2,589 M€. Aveyron Aircraft entre pour 1,196 M€ et espère obtenir 538 K€ d’aides. Cela signifie qu’il reste à la charge de la PME de la Courneuve, environ 219 K€ par an. » J’ai jusqu’au 8 février pour démontrer que j’ai des solutions financières « , précise Jean-Luc Journo. C’est la condition nécessaire pour obtenir les subventions escomptées. S’il y parvient, le projet pourra alors démarrer en septembre 2008, avec le déblocage des premières aides. Aveyron Aircraft envisage de s’installer sur le site de Melun-Villaroche.
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